Chapitre 32- Priscien

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Hannah sort de la pièce, prenant soin de fermer la porte derrière elle et se tourne vers moi.
Priscien : Alors ? Comment elle va ?
Hannah m'a interdit de prendre Leïa en charge comme elle m'est proche et elle a préféré s'en occuper. Elle m'a même rejeté dans le couloir pour que j'attende. Je ne sais même pas ce qu'il s'est passé. Appolo est arrivé, complètement dévasté avec Leïa inconsciente dans les bras. Et on l'a laissé patienter dans la salle d'attente. Je n'imagine pas son état.
Hannah : Son état est stable. Elle a été intoxiqué par un poison, mais heureusement, on a pu intervenir assez vite.
Priscien : Poison ?! On a essayé de la tuer ?
Hannah : J'en ai bien peur.
Priscien : Quoi mais mais... C'est impossible ! Qui oserait lui faire ça ?
Hannah : Je ne sais pas, l'important c'est qu'elle aille mieux.
Priscien : Je peux la voir ?
Hannah : Oui, il faut aller prévenir Appolo aussi.
Priscien : Je m'en occupe.
Je traverse le couloir, puis d'autres, jusqu'à la salle d'attente afin de prévenir Appolo de l'état de sa femme. Je le trouve bien dans la pièce, entrain de faire les cent pas. Il est seul. Quand il me voit, il s'éclaircit, une lueur d'espoir dans le regard. Je ne sais pas comment lui dire que sa femme a failli mourir, que quelqu'un lui veut du mal.
Appolo : Comment elle va ? Où est-elle ? Qu'est ce qu'il s'est passé ? Pitié, dis moi qu'elle va bien...
Priscien : Elle se repose. Son état est stable. Tu veux la voir ?
Appolo : Oui bien-sûr que je veux la voir.
Nous partons tous les deux en direction de sa chambre. Je remarque mon ami impatient et inquiet. Je le comprends je serais dans le même état s'il s'agissait de Mia...

Une fois dans la chambre, Appolo se jette au chevet de Leïa. Celle-ci est allongée dans son lit, entrain de dormir, attachée à pleins de fils. Elle est toute pâle. Je me place de l'autre côté d'Appolo et j'attrape sa main, elle est glaciale. Je la fixe, elle semble paisible comme si elle n'avait jamais été victime d'une agression.
Appolo : Vous savez ce qu'il s'est passé ? J'ai.. J'ai juste entendu des coups à sa porte quand je suis venu la chercher au boulot. Elle était bloquée dans son bureau, je ne pouvais pas entrer. Alors j'ai vite fait appel à un technicien qui a réussi à débloquer la porte et je l'ai trouvé évanouie, par terre...
Priscien : Tu as bien fait. Sinon, elle, enfin vous, seriez morts.
Appolo : Morts ? Pourquoi ?!
Priscien : Elle a été intoxiquée par du poison mortel.
Appolo : Quoi ? Oh non Leïa...
Sa voix se brise. Il pose sa tête sur la poitrine de sa femme, ferme les yeux et lui serre les doigts. Je sens son désespoir Je me sens mal pour lui, mal pour eux. Je ne saurai pas ce que je ferai sans Leïa, déjà que j'ai perdu Ancha.
Priscien : Tu... Tu sais qui aurait pu lui faire ça ?
Appolo : Je pense savoir pourquoi. Mais qui...je n'en ai aucune idée.
Il ne la lâche pas des yeux. J'aimerais que Mia me regarde de cette façon, amoureusement. On toque à la porte. Hannah pénètre la chambre, suivie de Mia à ma grande surprise. Que fait-elle ici ? Ma femme évite mon regard et va directement au chevet de Leïa, s'adressant à Appolo.
Mia : ça va ? Je n'ai rien vu, je te le jure. Personne n'a rodé autour de son bureau, personne n'est venu la voir autre que les gens du travail.
Appolo : Je pense que son enfermement s'est fait par piratage, ça ne doit pas être quelqu'un de son boulot. Plutôt quelqu'un de loin et qui s'y connaît en informatique.
Mia : C'est affreux... j'espère qu'elle s'en sortira.
Priscien : Elle va s'en sortir.
Mia lève enfin les yeux vers moi, sourit timidement et les baisse aussitôt. Cela fait maintenant bientôt une semaine qu'elle m'ignore complètement. Depuis notre baiser, elle refuse de me parler et m'évite constamment. Je ne la vois pas la journée et le soir, elle part prendre sa douche quand je mange, puis prétexte une soudaine fatigue chaque fin de journée pour pouvoir se coucher tôt. Je ne sais pas ce que je lui ai fait pour qu'elle se comporte ainsi et j'avoue que j'ai peur de sa réponse. C'est pourquoi je n'ose pas lui demander, ni lui adresser un mot. Peut-être qu'elle ne ressent pas la même chose que moi et qu'elle ne veut pas aller plus loin. Mais il suffit de me le dire !
Hannah, dans le fond de la pièce appuyée contre le mur, reste muette. Ca fait quelques jours qu'elle me semble stressée et préoccupée par ses pensées. Et Tristan, son mari, vient lui rendre visite à chaque moment de la journée. Je ne sais pas ce qu'il lui arrive.
Je trouve que depuis la disparition d'Ancha, et même avant, beaucoup de choses ont changées. Et pas dans le bon sens.
Hannah : Elle va bientôt se réveiller ne vous inquiétez pas.
Appolo : Merci Hannah.
Hannah : Ce n'est rien.
Puis un silence suit. Un long silence où nous avons tous les quatre nos regards fixés sur Leïa endormie. Mais le couvre-feu retentit alors.
Hannah : Il faut y aller Appolo...
Appolo : Je l'emmène avec moi.
Hannah : Quoi ? Mais dans son état c'est trop dangereux ! Tu la reverras demain matin ne t'en fais pas
Appolo : Imagine que son agresseur décide de finir son travail cette nuit! Non, il faut que je sois avec elle.
Hannah me regarde, comme si elle attendait une réponse de ma part. Déplacer Leïa serait effectivement très dangereux mais Appolo a totalement raison, il faut prendre des mesures de sécurité.
Priscien : Il a raison... allons y vite.

Une demi heure plus tard juste avant le 2eme couvre-feu marquant la fermeture des portes, Hannah, Appolo, Mia et moi avons réussi à déplacer Leïa prudemment dans son appartement sans aggraver son état de santé. Hannah règle quelques détails pour les soins de Leïa.
Hannah : Je passe demain à la première heure pour voir si elle va bien.
Appolo : Merci de la laisser avec moi.
Priscien : Soyez prudents.
Appolo : Mia...tu pourrais t'occuper du journal demain ? Et surtout, de ne pas parler de ce qu'il vient de se passer.
Mia : D'accord pas de soucis.
Hannah: Vite depechons nous avant que les portes se ferment. À demain.
Nous saluons le couple et sortons de leur appartement. Dans le couloir Hannah part à gauche quant à nous, nous prenons à droite. Pendant le chemin, Mia ne me parle toujours pas, et cela m'agace fortement. Je décide alors de prendre mon courage à deux mains et de tout lui dire. Et pour tout savoir.
Priscien : Mia, faut qu'on parle.



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