J'ouvre les yeux, venant à peine de me réveiller, la tête lourde et ce manque toujours en moi. Manque de quoi ? D'Ancha. Depuis qu'elle est partie, je deviens fou, je fatigue et j'ai besoin d'elle. Je ne peux expliquer ce que je ressens mais c'est de plus en plus fort et cela me torture. Priscien, hier, m'a annoncé que je devais bientôt partir à l'hôpital pour qu'on s'occupe de moi. Pour mourir ouais. Je n'arrive pas à croire que ça m'arrive. Que je vais bientôt mourir. Parce que soyons honnête, Ancha ne reviendra pas. Pas à temps, alors je mourrais et elle aussi.
Hier, une idée a surgit dans un coin de ma tête, et si Ancha était en dehors de la Cité ? Oui je sais, ça paraît fou. Je ne connaissais pas bien Ancha mais je savais sa soif de liberté. Elle en rêvait. Elle est aventureuse, et elle n'a peur de rien. Je l'ai directement senti en elle et s'est pour ça que j'ai voulu l'épouser. Quelque chose m'attitrait chez elle que je n'ai jamais ressenti pour quelqu'un d'autre. Après, si elle est partie de son plein gré, je ne l'aurais jamais pensé aussi égoïste pour me laisser seul entrain de mourir. Même si elle doit vivre la même chose de son côté. Rien ne colle, la police ne trouve rien, Ancha est peut-être en danger. Et moi, je meurs lâchement. Si seulement je savais où la trouver, si seulement elle pouvait revenir.Je soupire fortement. Je me relève difficilement de mon lit dans lequel, une fois de plus, j'ai dormi seul. La tête me tourne et je suis à bout de force. Je sais que je ne peux pas bouger, que je dois me reposer mais rester ici toute la journée sans rien faire m'insupporte. J'arrive à peine à me lever et il me faut cinq bonne minutes pour réussir à tenir sur mes jambes. Je marche jusqu'à la cuisine en m'appuyant contre les murs. Je passe par le couloir pour atteindre la cuisine et quelque chose m'interpelle au sol. Mon regard est attiré par un papier blanc coincé sous la porte d'entrée. Mon premier reflexe est de regarder autour de moi. C'est étrange, je ne me souviens pas avoir entendu quelqu'un frapper. Je dormais peut-être. Je me dirige vers ce morceau de papier. En me baissant pour l'attraper, je m'écroule au sol en poussant un cri étouffé. J'attrape ensuite la lettre avec empressement. Je dis lettre car la feuille est recouverte d'une écriture qui m'est inconnue. Ce genre de communication est très rare. Je me mets à lire.
Salut James, j'espère que tu vas bien. Enfin, je me doute que non. Moi non plus tu vois. Si tu as cette lettre c'est que je suis mort. Tu as peut-être entendu parler de ma mort ou pas encore. Un de mes amis s'est chargé de te transmettre cette lettre. Je ne vais pas tourner autour du pot, si je t'écris c'est parce que je sais où est Ancha. C'est même à cause de moi qu'elle a disparue. Je ne comptais pas t'en parler mais je sais que tu as besoin de la retrouver, question de survie. Et elle a besoin de toi aussi. Ce soir, reste dehors après le couvre feu, dirige toi vers la clôture côté nord est. Prends un sac, avec des provisions, des vêtements chauds et tes traitements. Surtout, n'en parle à personne. Je sais, cela va être dur de bouger dans ton état mais crois moi, plus tu te rapprochera d'elle plus tu iras mieux. Bon courage James, mais retiens, ce soir c'est ta seule chance de partir. Ancha ne reviendra jamais. AD.
Ad ? Le collègue d'Ancha qu'elle suivait partout ? Il est mort ! Je relis la lettre dix fois sans y croire. Je ne comprends rien. Où est-elle ? Pourquoi ne reviendra t-elle jamais ? Si je comprends bien, Ancha est sortie dehors. Comme je le pensais. Et je dois y aller aussi. Pour ma survie. Mais c'est impossible, je vais mourir directement en partant là-bas ! Je ne ferai pas 100 mètres dans mon état ! Mais c'est toujours mieux que de mourir en souffrance ici. Que faire maintenant ? Suis-je prêt à prendre ce risque ?
Le couvre feu vient de sonner, je suis dehors. J'ai mis plus d'une heure à sortir de ma chambre, et d'arriver jusqu'ici, m'appuyant sur mes béquilles que j'ai réclamé à Priscien. Toute la journée, j'ai préparé mon sac comme je l'ai pu sachant que l'on me rend visite très souvent. J'ai du mal à avancer avec mon sac qui me paraît très lourd sur mon dos. Mes bras tremblent et je n'arrive quasiment plus à tenir debout. Aller un effort James tu y es presque, tu as juste à traverser l'immense jardin de la Cité. Je transpire et la chaleur m'envahit. J'ai envie de hurler. Ma vue se trouble. J'aperçois la clôture au loin et pendant un instant je me dis que je ne l'atteindrai jamais. Mais je me ressaisi, il faut que j'y arrive, que je survive. Je fais une pause puis repart.
Je ne sais en combien de temps j'ai mis pour arriver jusqu'ici, mais je suis enfin là. A la clôture Nord est comme indiqué. Il fait nuit à présent et la Cité est loin. J'ai même un peu froid. J'attends, assis par terre en gémissant ma douleur. Je n'ai plus aucune force nulle part. Je ne sais même pas si je pourrai me relever un jour. J'ai tellement envie de dormir, mais il ne faut pas que je rate ma seule chance de partir.
J'attends. Une heure, peut-être deux. Je lutte contre le sommeil. Mais rien ne se passe, je ne vois personne, aucune sortie vers la liberté. Peut-être que je me suis trompé, que l'on m'a fait une blague. Pire encore, que l'ont m'aie piégé ! Rien...alors je ferme les yeux...
J'ouvre les yeux lorsqu'un énorme bruit me réveille. Je sursaute, et regarde autour de moi, paniqué. Un trou. A ma gauche, il y a un énorme trou au sol qui vient de s'ouvrir. Je tente vainement de me relever, et d'attraper mon sac. Dois-je aller dedans ? Je jette un œil à l'intérieur mais je n'aperçois rien. Que du noir. Du vide. Je dois sauter ? Autour de moi, rien ne bouge, rien n'apparaît. Alors je me décide et après avoir pris ma respiration, je me laisse glisser avec mes affaires vers cet inconnu...
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After Weddings
Science FictionDans les cités, à l'âge de 15ans les adolescents doivent être mariés, sinon leur époux leur est imposé... À une semaine du grand jour, Leïa est heureuse de se marier avec Appolo. Ancha sa meilleure amie, quant à elle, n'a toujours pas trouver son fu...