Retour quelques jours plus tôt, après l'évasion d'Ancha
Les branches des arbres me cinglent et me griffent les bras. Je cours dans la pénombre, sans savoir où je vais. Mais Ad m'a dit qu'il fallait que je cours dès que je serais sortie de notre Cité. Alors je cours dans le noir, mon sac sur le dos, pour éviter qu'ils ne me voient m'échapper. La forêt devient alors si dense, que je suis bien obligée de ralentir. Essoufflée par ma course, je m'arrête et regarde autour moi. Rien, je ne vois absolument rien à plus de deux mètres. Ad m'a interdit d'utiliser ma lampe torche, hormis en cas d'urgence, pour éviter de me faire repérer par eux. Je respire fortement, reprenant mes esprit. Mon dieu, je viens vraiment de m'échapper, de partir. Et maintenant, je suis seule. J'ai froid, la forêt dégage de la fraicheur et la nuit, la température chute. Heureusement que j'ai emporté plusieurs pull, ainsi qu'un sac de couchage. Mais avec mon évasion qui vient de se produire, je ne vais pas dormir maintenant. Sauf que je ne peux pas avancer non plus, je ne vois rien et je ne saurais pas où m'orienter. Je n'ai plus qu'à attendre le lever du soleil.
Et puis demain, où vais-je aller ? Je n'ai nulle part où me diriger, aucune destination. Peut-être que je mourrais ici, tuée par eux ou par mon éloignement de James. Je sens déjà que je m'affaiblit de ma séparation de lui. Je soupire, et m'écroule contre un tronc d'arbre. J'ai comme la sensation de me sentir observer malgré l'obscurité et le silence qui me font peur. Un vent me souffle au visage, et je frissonne. Mais qu'est ce qui m'a pris d'être partie seule ?
De mon sac je sors une épaisse couverture que j'ai à tout prix voulu emmener avec moi. Je la déplie et me recouvre avec. Elle me réchauffe un peu. Je pose ma tête sur le tronc et ferme les paupières pour essayer de me reposer un peu. Mais aussitôt je les ouvre, et épie les alentours. Je ne sais pas de quoi j'ai si peur, je suis seule ici, rien ni personne ne pourra me faire du mal. Mon cœur bat fortement dans ma poitrine. Ancha calme toi, dors un peu.Je ne me rappelle même pas m'être endormie, mais quand j'ouvre les yeux, un rayon de soleil m'éblouie et je dois mettre une main devant ma tête pour repérer où je suis. D'immenses arbres vert m'entourent, de l'herbe au sol, de la Terre, des fleurs, un ciel bleu. Tout est magnifique. Je suis émerveillée par cette forêt. Contrairement à hier soir, il fait plutôt chaud alors je me débarrasse de mes pull et de ma couverture. En me redressant, mon ventre pousse un gargouillement. Je me rends compte que je suis affamée. Evidement, Ad m'a dit que je trouverai sûrement de la nourriture dans la nature mais comme je n'ai pas encore visiter ce nouvel environnement, je vais manger quelques provisions que j'ai emporté.
Un cliquetis mécanique me fait sursauter. Je me retourne vivement mais n'aperçois rien. Mon cœur s'affole, sentant venir quelque chose que je ne vois pas. Le bruit électronique se fait encore retentir, plus longtemps cette fois. J'essaye de respirer calmement, en vain, et ne cesse de regarder autour de moi. La peur me fait trembler. Le bruit recommence et j'arrive à distinguer d'où il vient. C'est lentement que je lève la tête vers le ciel...
Je pousse un cri strident. La terreur s'empare alors de moi. Un énorme œil, qui fait au moins dix fois la taille de ceux de la Cité, me fixe. Et j'en repère plein, ils sont beaucoup, il y en a partout. Une trentaine, un quarantaine ! Tous là au dessus de ma tête. Ces robots que je déteste. Ce tableau me terrorise. Si ils me voient, je suis morte. Sont-ils entrain de m'observer ? Je dois partir, trouver du monde, la Cité 2213 s'il le faut. J'oublie alors ma faim, ma fatigue et ma peur. J'attrape mon sac, range les affaires que j'avais sorti. Je respire un bon coup et me mets à courir, vers une direction inconnue.
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After Weddings
Science FictionDans les cités, à l'âge de 15ans les adolescents doivent être mariés, sinon leur époux leur est imposé... À une semaine du grand jour, Leïa est heureuse de se marier avec Appolo. Ancha sa meilleure amie, quant à elle, n'a toujours pas trouver son fu...