Chapitre 26- Hannah

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Je vérifie si quelqu'un m'aperçoit, mais je ne vois personne aux alentours. La porte d'entrée des cachots est gardée par un garde mais celui-ci n'est pas là et j'en profite pour pénétrer l'endroit. Tout le monde me connaît ici et personne ne se douterait de quelque chose, je n'ai qu'à prétexter une visite à l'un des prisonniers et on me croira sans aucun doute. Je passe une dizaine de cellules avant d'arriver au bout du couloir où se trouve notre porte secrète. Comme d'habitude celle-ci est verrouillée et c'est là que je sors mon trousseau de clés que je ne suis pas censée posséder. Je m'engouffre dans ces sous-sols en descendant l'escalier étroit qui se présente à moi. Il fait froid, comme toujours. Aujourd'hui Tristan ne peut pas se charger de notre tâche quotidienne à cause de son boulot : la disparition d'Ancha mobilise tous les policiers de la Cité, alors je me charge du travail. Cela fait longtemps que je ne suis pas entrée à l'intérieur de la cellule, je n'ai pas trop envie de le faire. Mais je n'ai pas le choix.
Je sais par Tristan que Eden, la fille qui s'est rebellée près de moi aux enterrements, est retenue dans une prison ici au sous sol. La police a préféré la retenir là pour la mettre en sécurité en cas d'intrusion de nos "gouverneurs".  Alors je fais le moins de bruit possible, pour qu'Eden ne puisse pas m'entendre car personne ne doit être ici à part ses visiteurs. Je fais alors face à la porte. Elle se situe juste à côté d'Eden.
Ma main tremble lorsque j'attrape mes clés, ce qui les agite et fait du bruit. Mince Hannah soit discrète. J'ai tellement peur de lui faire face, de revoir ce monstre, de me retrouver devant. Je sais que rien ne peut m'arriver, elle sait qui je suis. Elle est intelligente, elle comprend ce que je fais.  Mais depuis la dernière fois où je suis venue et qu'elle m'a agressée, je n'ai plus osé remettre les pieds ici. Je comprends sa douleur. Je saisi alors mes clés, prête à ouvrir la porte. Un mauvais pré-sentiment me parcours, la peur peut-être. Mais lorsque j'aperçois la porte déverrouillée, légèrement entre ouverte, une terreur immense m'envahie. Mon cœur s'accélère comme si il avait compris avant moi ce qu'il s'est passé. Je suis prise de tremblements, procurés par ma panique. Je prends mon courage à deux mains, et pousse la porte.
C'est bien ce que je craignais. Je suis paralysée devant la cellule et mon coeur semble s'être arrêté. Vide. La cellule est complètement vide. Mon premier réflexe c'est de tomber à terre. Comment ? Pourquoi ? Où est-elle, qu'est ce qu'il s'est passé ? Toutes ces questions se bousculent dans ma tête.
Ce n'est pas possible ! Que vais je devenir ? C'est sur qu' ils vont venir me tuer, et que vont penser les citoyens de moi ?
Tristan. Il faut que je le trouve, lui seul peut m'aider.
Je me relève et referme la porte en tremblant comme je peux. Je m'échappe du sous sol en courant. Je monte l'escalier, traverse les cachots du haut, en me retenant de pleurer. En sortant je croise le gardien qui me reconnaît aussitôt.
Gardien: Hannah ? Mais que fais tu ici ?
Je l'ignore par peur de craquer devant lui, et poursuit mon chemin en vitesse.

Hannah : Tristan !!!
Je rentre chez moi en hurlant le prénom de mon mari. Il n'est pas ici, pas à la maison. Je m'affole, je respire fortement et tire mes cheveux. Je fais les cent pas dans l'appartement.
Hannah : Non non non non non... ce n'est pas possible, c'est un cauchemar, un véritable cauchemar !
À présent je crie toute seule.
Je dois reprendre le travail dans 10 minutes mais je ne peux pas y aller. Il faut absolument que je la retrouve. Mais où elle peut se trouver ? Elle va se perdre, elle ne connaît pas la Cité, et bien-sûr elle va passer sous plein d'oeil !
Je m'autorise alors à éclater en sanglots, ce que je n'ai pas fait depuis longtemps. Je me jette sur mon lit.
Je n'ai pas rêvé, la cellule était bien Vide, aucune trace de vie. Pourtant elle avait bien des affaires. Si elle avait changé de place, Tristan m'aurait prévenue. Alors c'est que la police l'a trouvée. Non, sinon ils seraient déjà venus me trouver, c'est évident.

Après cinq minutes à me lamenter sur mon sort, à penser au pire, je me décide enfin de garder mon sang froid et de partir à sa recherche. Je sors dans le couloir, l'air de rien. Je crois des gens qui me sourient.
Soudain, j'entends des bruits de pas qui se précipitent dans ma direction.
Tristan apparaît, il est affolé, comme moi.
Tristan: Hannah !
Hannah : Tristan, je suis allée dans la cellule, elle n'est pas la...elle a disparue!
Tristan : Je sais je viens d'y aller ! Tu sais où elle est ?
Hannah : Non !! Tu penses qu'elle peut être où ?
Tristan : Aucune idée! Gardons notre calme Hannah, si on la retrouve tout ira bien.
Hannah : Mais les gens vont la voir !!!
Tristan : Elle est intelligente, comme toi, elle connaît la situation elle ne va pas faire de gaffe Hannah.
Je ne comprends pas pourquoi Tristan est si calme. N'a t-il pas compris que je suis, que nous sommes, fichus?
Hannah : Comment a t-elle pu s'échapper Tristan ?
Tristan : Aucune idée.
Je le fixe. J'ai une confiance aveugle en Tristan mais quelque chose me perturbe dans son comportement. Il soupire.
Tristan : Elle a du aller à l'hôpital pour te retrouver. Vas y et poursuis ta journée je m'occupe du reste.
Je ne bouge pas.
J'ai peur qu'elle apparaisse près de moi comme une revenante. Peur de la voir ici. Je ferme les yeux. Je sens les mains de Tristan de poser sur mes épaules.
Tristan : Ça va aller. On va s'en sortir Hannah,  crois moi. Je serai toujours là pour toi.
Je soupire et passe mes mains sur mon visage. Je rouvre les paupières et le voit, sincère. Comment puis je douter de lui.
J'hoche la tete et décide de lui obéir. Je prends mon courage à deux mains. Et je me dirige à mon travail, prête à tout affronter.
Ce qui est sûre c'est que pour moi c'est fini.
Je suis déjà morte quoiqu'il arrive.

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