After Weddings

Chapitre 2- Ancha

J-6

Dans 6jours, je me marie.
Mais avec qui ? C'est bien ça le problème.
Ce n'est pas si facile de choisir celui avec lequel on va passer le reste de notre vie à moisir ici, dans la Cité.
L'extérieur de la Cité n'est pas d'une grande surface : des grandes clôtures nous séparent du reste du monde. De l'autre côté, il y a plein d'autre Cités, plein d'autre gens qui vivent la même vie que nous. Enfin, je le suppose.
Mais c'est nous qui nous marrions cette année.
Je me retourne sans cesse dans mon lit, incapable de m'endormir. James ? Clyde ? Le choix ? Leïa me tuerait si je les laisse choisir mon futur époux. Elle n'a pas tord mais je ne peux m'empêcher de penser que je tomberait sur un mec parfait, fait pour moi.
Tout ça me torture l'esprit, j'en reviens insomniaque. Je ne sais pas si je vais devenir folle ou dépressive.
Je décide de sortir de mon lit. Je ne me sens pas bien, j'ai besoin de prendre l'air. Prendre l'air. Non. Je ne peux pas.
Je me sens soudain opressée dans ma toute petite chambre.
Je regarde l'Oeil qui me fixe, enfoncé dans ma porte d'entrée. Je m'approche de lui et reste immobile un instant devant lui. J'ai une grande envie d'enfoncer mon poing sur cette boule virtuelle qui nous surveille partout, à chaque moment de la journée. Je n'ose même pas penser à ce qu'il m'arriverait si je le faisais. La condamnation sûrement...
Le désir de sortir d'ici me brûle à présent et devient urgent. Aller Ancha, tu l'as déjà fait. Je pars chercher un linge que je pose sur l'Oeil qui désormais, ne voit plus rien. Avec un couteau, je dévisse l'oeil et j'arrive à entrer à l'intérieur de son système. Plein de fils se présentent à moi et je sais très bien lequel débrancher. Si jamais je me trompe, les autres fils déclencheront plusieurs alarmes qui les préviendront. Je repense au dernier qui a fait ça puis chasse ce souvenir horrible de mon esprit.
Yes, j'ai réussi !
L'ouverture de ma porte fait un énorme bruit de décollement et je me contracte, de peur que quelqu un ne m'entende. Mais rien ne bouge.
Mince! J'avais oublié ! Je suis bête !
Je passe ma main dans ma nuque et j'arrache avec une grande douleur ma puce électronique qui leur permet de nous surveiller et de nous localiser où que nous soyons.
Lorsque j'ai compris Ça, il y a quelques mois, j'ai aussitôt essayé d'enlever cette chose implantée dans mon corps. Ce fut extrêmement douloureux mais je n'ai pas résister. Maintenant, j arrive à la placer et à l'enlever facilement en les trompant sur ma position.
Si Leïa savait tout ça... si elle savait toutes les règles que j'enfreins. Mais par prudence - pour elle et pour moi- je ne lui en parle pas. Elle est heureuse avec Appolo je n'ai pas besoin de gâcher son bonheur.
Une fois prête à partir en sécurité, je m'enfuis dans les sombres couloirs de la cité dans la nuit.

Voilà maintenant un bon bout de temps que j'erre a travers la cité en évitant chaque oeil à chaque couloir. Je n'entends rien, pas un seul bruit. À cette heure, tous les ascenseurs sont condamnés c'est certain. Pourtant, il y a un endroit où je souhaiterai aller : le toit de la Cité. Alors oui je sais bien que j'ai une cinquantaine d'étages à monter, mais je vais le faire.

C'est au bout d'une heure, peut être deux, que j'y arrive enfin.  Le vent de la nuit m'envahie. Il fait très froid mais comme je suis épuisée de tout mon parcours parcouru, ça me fait du bien.
Le toit est immense, c'est mon endroit préféré.
Je m'assois par terre, regardant la magnifique vue qui s'étend devant moi. J'aime cet endroit car l'on peut voir de l'autre côté de la clôture, là où s'étend la liberté.. Une grande forêt de plusieurs kilomètres. Elle est sombre mais elle m'intrigue particulièrement. Si seulement je trouvais un moyen d'y aller. De partir d'ici. Avant d'être cellée à mon futur mari qui ne me laissera aucune liberté.
Au loin, à l'horizon, je repère le mini dôme.  À chaque fois que je viens, je le fixe tout en rêvant, en imaginant ce qu'il pourrait être. Je suis persuadée qu'il s'agit de la Cité 2213... et J'aime rêver de ces gens. À me demander si leur vie est différentes de la notre.
Puis je lève la tête vers le ciel ou resplendissent les étoiles.

Le retour se passe bien, il n'y a rien à signaler. J'arrive enfin à mon étage -étage 19 aile A- essoufflée.
Soudain, un bruit de pas retentit et je me fige sur place, pétrifiée.
Je panique en regardant autour de moi afin de me trouver une cachette. Mince, mince, mince !!! Je repère la cage d'escalier et je pars m'y réfugier en dessous. Malheureusement, je fais du bruit et les pas de rapprochent de plus en plus vers moi.
Mon coeur s'affole, je me mets à trembler, je suis terrorisée. Si c'est eux, je peux dire adieu à mon avenir, à mon futur mari, à ma liberté tant espérée.
Dans l'obscurité, je vois la silhouette maintenant proche de moi. Je plisse les yeux. Ce n'est pas l'un d'entre eux ! C'est un humain, comme moi et il est à présent juste devant moi. Doucement il s'accroupit et nous nous retrouvons nez à nez.
Je le reconnais immédiatement. C'est Ad. Ad de mon groupe de section technologique 
Mais qu'est ce qu'il fiche ici ?!
Je pense qu'il me reconnaît mais aucune expression ne passe sur son visage. Il ne dit rien, puis se relève, et s'éloigne, poursuivant son chemin.
Je sors de ma "cachette", perplexe. Pourquoi il était ici ? Qu'est ce qu'il fait ?  En même temps, je me rassure en me rappelant que j'ai toujours trouvé ce garçon bizzare. Il a toujours été seul et je ne l'ai jamais vu parler à qui que ce soit. D'ailleurs je me demande ce qu'il va faire dans 6jours. Je plains sa futur femme.
J'arrive devant ma chambre.
Mais la porte est ouverte.
Mince, j'étais persuadée l'avoir fermée.
Un frisson me parcourt et je pénètre prudemment dans mon chez moi.
Rien n'a changé. Etrange...
Je visite ma chambre, sans rien trouver d'anormal alors je finis par me convaincre que c'est moi qui ai mal refermé la porte.
Je réactive l'Oeil, et je remets ma puce électronique dans ma nuque en prenant soin de refermer l'ouverture de ma peau.
Je m'allonge sur le matelas de mon lit en soupirant. Je ferme les yeux et je m'endors immédiatement.