Entendant le doux murmure du cor je me précipite sur le champ de bataille. La terre gronde des milliers de guerriers qui la traversent. Un raz-de-marée d'acier puissant s'abat sur les Saxons. Projetée au milieu de la bataille je déplois mon épée et attaque la première un mince homme qui brandit le drapeau rouge adverse. Je lui entaille le bras alors qu'il frappe mon dos de sa lame. Me faufilant derrière lui je le pousse au sol et coupe son jarret. Mon esprit se gèle un instant alors que je m'apprête à tuer pour la première fois.
Qu'est-ce que je dis ?
J'ai déjà tué dans le passé ! Enfonçant le bout de mon épée dans le saxon je me reconcentre sur la bataille. Aussitôt arrive un autre assaillant bien plus coriace. Il manie un marteau qui brise mon épée. C'est alors que je choppe ma hache et l'envoie droit dans la poitrine de l'homme. Il ne plie et réplique en tentant de m'écrabouiller la tête. Cependant j'esquive et lui tranche la gorge puis j'enchaîne sur un autre qui le subit le même sort. L'ivresse de la guerre m'empare. Je me sens sur-puissante.
Je glisse au milieu du champ de bataille là où les Ragnarssons se battent. Un homme m'assaillit avec une longue épée mais je barre son attaque avec le manche de ma hache. Il grogne et nous nous séparons avant qu'il ne contre-attaque une fois de plus. Cette fois il réussit à me blesser à la cuisse et je perds un peu de mon appui. Néanmoins je reste debout et parviens à lui trancher le ventre. Le sang gicle sur mon cou tandis que l'homme se vide de ses intestins.
J'avale tout juste le goût du métal lorsque quelqu'un me frappe dans le dos m'envoyant à terre. Je rate tout juste un coup d'épée et utilise mes jambes pour envoyer ce guerrier au sol. La douleur dans ma cuisse me fait crier et je peine à me relever contrairement à mon assaillant qui se tient droit devant moi. Je cherche du regard ma hache mais celle-ci et hors de portée. Voyant mon impuissance, le Saxon m'offre un grand sourire avant de lever son épée.
Ça ne peut pas arriver maintenant, pas comme la dernière fois.
Alors que s'abat l'acier, le Saxon disparaît soudainement de ma vision et est remplacé par un cheval blanc au henissement criard.
Et merde... me dis-je en voyant Ivar sur son char.
-Ton prince charmant et son beau cheval blanc sont arrivés, me lance-t-il en enlevant son casque.
-Merci de me secourir, moi, jeune demoiselle en détresse, rétorqué-je avec une petite révérence.
Je ramasse ma hache et l'épée du guerrier puis tente de repartir.
-Tu ne retournes pas au combat, fait Ivar dans mon dos.
-Nous avons déjà eu cette discussion, répliqué-je sans me retourner.
-Regarde-toi, tu peines à marcher ! T'es un désastre Genisis !
-Alors dois-je renoncer sous les yeux des Dieux ? Odin, qui m'a ramené sur terre rirait de moi !
-Je ne te demande pas de cesser la bataille...
***
La revoilà, cette sensation d'être spéciale aux côtés de la personne que l'on aime. Me tenant sur le char d'Ivar, je décoche flèche par flèche sur les Saxons tentant de fuir la bataille. Ivar fait exprès dessiner un grand cercle autour de la bataille afin que nous soyons sûrs qu'aucun de nos ennemis ne s'échappe. D'ici je suis aussi utile que sur le champ de bataille et être immobile me permet de soulager ma cuisse encore très douloureuse.
Encore une fois, je prends une flèche, l'encoche et la tire sur un Saxon qui se la prend en pleine tête, pile dans la fente de son casque. Ivar aussi participe en lançant ses couteaux qui a chaque fois atteignent leur cible. À nous deux nous formons un duo monstruelle.
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La Valkyrie du Désossé
Fiction HistoriqueGenisis n'est pas une simple esclave. Elle appartient à Ivar Lothbrok. Elle est le cadeau des Dieux. Sa relation avec le Désossé n'est pas qu'entraide et taquineries, elle est toxique... sulfureuse... et malsaine. Genisis serait-elle un cadeau empo...