14. ARO (Partie III)

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Prenant tout le monde de court, Marcus se leva et se dirigea nonchalamment en direction de la sortie, non sans jeter un dernier coup d'œil à son frère. Des murmures s'élevèrent dans l'assistance. Je me demandai s'il s'était exécuté par pur automatisme ou par simple ennui.

Certains le suivirent - plus pour continuer à assurer sa protection que par volonté pure -, d'autres obéirent tout simplement quand les derniers retardataires s'interrogeaient encore à voix basse.

Caïus semblait rechercher leur soutien, mais Aro les convainquit d'un simple regard - insistance que lui rendit son frère en s'avançant vers lui. Il se planta quelques instants non loin de lui et le toisa d'un air réprobateur. Il disparut finalement en rabattant sa cape d'un geste un peu trop théâtral.

Aro nous tournait toujours le dos. Je sentis le contact rassurant de la main d'Edward sur ma taille. Les secondes qui suivirent furent interminables et j'eus l'espace d'un instant la terrible impression que nous commettions une erreur.

- Non, résonna tout à coup la voix de mon mari.

Nous nous tournâmes tous les trois dans sa direction, sans comprendre. Edward se contentait de fixer l'Italien qui le scrutait avec attention.

- Si vous avez été capables de venir jusqu'ici dans l'intention qui était la vôtre, vous auriez pu tout aussi bien aller jusqu'au bout et révéler ce secret aux autres, répliqua Aro. Vous n'auriez pas pu tomber plus bas dans mon estime, de toute manière.

- Nous ne sommes pas comme vous, lui rappela-t-il. Nous n'avons aucun intérêt à leur en parler. Je ne vois pas en quoi notre affaire les concerne.

- Il ne s'agit pas que de vous et moi, Edward. Je ne suis pas le seul concerné par le devenir de votre fille. Toi et ta famille me tenez pour unique responsable dans toute cette histoire et je suis encore en mesure de le comprendre. Vous cherchez à faire pression sur moi mais je te rappelle que je ne suis pas le seul à décider.

- Vous ne devriez pas avoir trop de mal à les convaincre, l'interrompis-je avec un sourire menaçant.

- Je crois que vous ne vous rendez pas compte de ce que vous vous apprêtez à faire, toi en particulier, Isabella. Tu te sers de cette histoire pour assouvir ta vengeance personnelle, sans même imaginer que tu puisses rompre l'équilibre de notre famille en remettant en cause notre justice.

Le ton d'Aro s'était durci à mesure qu'il déversait ses arguments sans intérêt.

- Votre chantage stupide va tous nous détruire, s'anima-t-il en commençant à montrer des signes de faiblesse.

- Ça n'a rien de stupide, rétorquai-je fièrement. Je peux vous assurer que si retrouver ma fille n'était pas ma priorité, je me ferais une joie de prouver à tous à quel point vous n'êtes qu'un menteur !

- Je ne te permets pas ! s'emporta-t-il en faisant un pas vers moi.

Je vérifiai rapidement que mon bouclier était toujours en place, même si cela s'avérait inutile en la circonstance, mais Edward s'interposa immédiatement et gronda sur Aro, qui esquissa un mouvement de recul.


TWILIGHT - RÉVOLUTION (Tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant