14. ARO (Partie I)

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Le réceptionniste leva à peine les yeux sur nous lorsque nous franchîmes le seuil de l'office. Il désignait déjà l'ascenseur de sa main libre lorsqu'Edward lui demanda de nous annoncer. Il abandonna son sourire affable lorsqu'il replongea le nez dans le formulaire qu'il tenait à la main.

Nous montâmes directement au deuxième étage où Monica s'affairait déjà derrière son comptoir. Elle roucoula quelque chose en italien - je devinai qu'elle nous souhaitait la bienvenue - et nous invita à poursuivre notre chemin, sans parvenir à gommer un reste de son accent prononcé.

Au même moment, deux vampires émergèrent de l'ombre - je reconnus immédiatement notre escorte de la veille - et j'étendis alors mon bouclier à l'ensemble de notre groupe . Le plus grand des deux me considéra avec le même intérêt repoussant que les autres fois, mais mon attention se reporta sur son camarade.

Je n'arrivais pas à croire que j'avais sous les yeux l'un des ravisseurs de ma petite fille et j'avais encore plus de mal à supporter le fait que je n'avais aucun moyen de me venger. Sans un mot - même Edward ne prit pas la peine de les saluer, se contentant de dévisager avec insistance l'illusionné séducteur -, nous les suivîmes dans le corridor sombre.

Quelques instants plus tard, nous étions dans la tour ronde. À mon grand étonnement, la pièce était presque vide. Visiblement, les maîtres n'avaient pas jugé utile de s'entourer d'une protection trop importante. Ils s'attendaient probablement à nous voir faire demi-tour et repartir les mains vides d'ici quelques minutes.

- Mes très chers amis, nous accueillit Aro avec des intonations compatissantes.

Il avait tout l'air de s'affliger de notre situation et de regretter que nous soyons contraints de reconnaître notre impuissance. Il était tellement certain d'avoir gagné cette partie qu'il s'amusait à retourner le couteau dans la plaie, en jouant à merveille l'homme navré.

- Bonjour, répondit Edward avec des accents inflexibles.

Je me tournai vers Jacob, qui me lança un regard complice. Edward fit quelques pas, réduisant sensiblement la distance entre lui et les anciens. L'indignation se peignit sur les traits de Caïus - il n'appréciait visiblement pas cette soudaine proximité. Prudent, Edward s'immobilisa et tendit une main vers Aro.

- J'ai une dernière offre à vous faire.

Ce dernier haussa légèrement les sourcils, se rappelant probablement du refus d'Edward la veille. Puis, son visage s'illumina brusquement d'une joie nouvelle, mais ses prunelles ne trahissaient qu'une curiosité froide.

Il était tellement persuadé que nous nous trouvions dans une impasse qu'il n'avait aucun mal à jouer le ravissement le plus complet - talent que ne partageait pas son condisciple à la chevelure blanche. Cependant, l'idée d'un espoir nouveau de notre part le rendait méfiant et prêt à accepter l'invitation d'Edward afin d'écarter le moindre doute.

- Avec plaisir.

D'un geste, il chassa Renata qui avait voulu le suivre. Le maître se leva et parcourut les quelques mètres qui le séparaient encore d'Edward. Il s'empara de sa main, qu'il emprisonna dans les siennes. Il esquissa un bref coup d'œil en direction de Jacob puis se tourna vers moi. Je lui adressai un bref sourire qui eut le mérite de le désarçonner.


TWILIGHT - RÉVOLUTION (Tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant