Pourtant, j'avais ce sentiment obsédant d'avoir laissé quelque chose derrière moi. J'avais fini par mettre le doigt dessus grâce à Charlie. Mon père m'avait proposé de m'emmener me recueillir sur la tombe de ma mère, mais j'avais décliné son invitation. Charlie n'aurait pas compris mon absence de larmes.
La conversation que j'avais eue avec lui m'était revenue en mémoire tandis que je rejoignais Rome. Je n'avais pu m'empêcher de penser à mon père et je me sentais coupable à présent de la tournure qu'avaient pris les évènements avec lui. Je le savais toujours touché par la mort de Renée et j'imaginais qu'à présent, il devait estimer m'avoir perdue moi aussi, sans parler de Renesmée.
Aussi, je m'étais résolue à ne pas laisser derrière moi ce que je pourrais regretter ensuite. Il fallait que la situation s'arrange, que je me débarrasse des ennuis que j'avais laissés derrière moi. Et il fallait pour cela que je commence par Renée. Je savais que cela allait être douloureux. Néanmoins, c'était le meilleur moyen pour que j'achève le deuil de ma mère.
Lorsque l'avion atterrit, nous fûmes accueillis par une pluie torrentielle. Moi qui m'attendais au soleil radieux de l'Arizona, je pris ça pour un signe du destin. Je demandai à Edward de nous trouver un moyen de locomotion légal - il était hors de question que ce voyage se solde une fois encore par le vol d'une voiture.
Mon mari se montrait réellement surpris de me savoir prête à présent à recourir à ce genre de pratique. Je préférai éluder et c'est donc en taxi que nous finîmes par arriver devant le cimetière de Jacksonville. En effet, n'ayant jamais mentionné le désir de reposer sur sa terre d'enfance, c'était tout naturellement ici que Phil avait choisi de l'enterrer.
Nous passâmes deux grandes grilles surmontées de roses en fer forgé. Une plaque sur le mur adressait un message d'espoir et de soutien à tous ceux qui transitaient dans le cimetière et une petite citation était gravée en dessous.
Après avoir demandé notre chemin à un homme qui s'affairait à ramasser les feuilles mortes des arbres, nous parcourûmes plusieurs allées où s'étalaient des centaines de tombes, certaines fleuries, d'autres à l'abandon.
Je m'arrêtai brusquement devant l'une d'elles, faisant crisser le gravier sous mes pieds de façon désagréable. Un petit monument blanc était surmonté de plusieurs angelots. L'enfant qui reposait là n'avait pas plus de six ans. Edward me prit par la main et m'obligea à continuer mes recherches. Enfin, je trouvai dans une petite allée ce pourquoi j'étais venue.
Je m'avançai lentement vers le monument en marbre - Phil avait bien fait les choses - qui s'étalait à mes pieds. Plusieurs lettres dorées ornaient la dalle dans une grande simplicité.
Renée HIGGINBOTHAM SWAN DWYER
1968-2007
Une petite plaque - que je supposai être de Phil - reposait également sur le monument. À toi qui me manques tant. Ne pouvant contenir plus longtemps mes sanglots, je me réfugiai dans les bras d'Edward. Nous restâmes ainsi un long moment sous la pluie, sans prononcer le moindre mot, le silence uniquement interrompu par les hoquets que j'étouffais au creux de son épaule.
Enfin, nous convînmes qu'il était temps de rentrer. J'allais pouvoir me consacrer toute entière à Renesmée et à mon père. D'une certaine façon, une partie de ma conscience se sentait apaisée. J'étais venue en personne dire au revoir à Renée. J'étais un peu plus en paix avec moi-même. L'inscription gravée sur la plaque à l'entrée du cimetière me revint à l'esprit. Au Royaume des morts, seule règne la paix.
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C'est un chapitre riche en "au-revoir" qui s'achève. Avez-vous une idée de la tournure que va prendre la situation pour les Cullen ?
Gros bisous 😘
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TWILIGHT - RÉVOLUTION (Tome 2)
Fiksi Penggemar"Je me demandais combien de sillons le chagrin creuserait encore dans ma poitrine. Combien de temps encore allais-je devoir me débattre avec ma peine ? [...] Je me mis à sangloter en silence, le cœur douloureux. C'était inutile, je ne m'en sortirais...