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Jason

Je pétais les plombs. Je n'arrivais pas à croire que j'avais ordonné cela. Ce n'est pas possible !

Je tenais une arme dans ma main droite tout en compressant ma tête, je me tapais dessus, je transpirais tout en tournant en rond dans cette petite pièce. Je m'en voulais terriblement, je n'arrivais même pas à avaler ma salive et à respirer convenablement.

Pourtant, c'est moi qui leur aie contraint à le faire. Je ne peux m'en vouloir qu'à moi.

Comment est-ce que j'ai pu faire ça ?

Ne supportant plus le fait d'être debout, je me suis assis sur l'une des veille chaise de la pièce et je n'étais pas bien. Mon cœur était resserré. J'avais envie de pisser, l'impression que mes couilles allaient péter. Et pour être honnête, je ne l'ai supportaient même plus, elle était devenue beaucoup trop lourde.

Je commençais à avoir des remords. Je me mettais dans cet état pour sa mort alors que pour celle de mon oncle, faut le dire ; je m'en branlais !

Cette meuf elle m'a fait du sale. Les premiers jours où je l'ai vu pour être honnête, je ne la trouvais pas attirante mais vraiment pas du tout. Le pire pour moi à l'ancienne, c'était que je devais faire semblant de créer " une alchimie " Je ne voyais pas comment j'aurais pu le faire avec une femme qui ne me plaisait pas physiquement. Les renoies ce n'était pas du tout ma tasse de thé, j'ai toujours préféré les asiatiques ou encore les latinas, mais au fil du temps, c'est son caractère 2.0 qui a fait qu'elle a commencé à m'intéresser.

Je ne la kiffais pas, c'est juste que je l'appréciais, pas autant que Victoria par exemple, mais quand même un peu.

Il s'était passé tellement de choses entre temps. Je n'arrive juste pas à comprendre comment est-ce qu'on a pu en arriver là.

Je l'ai enfermé, je l'ai violé à plusieurs reprises pour ensuite lui arracher ses enfants qui d'ailleurs sont aussi les miens.

Fallait que je m'y fasse, je venais de tuer la mère de mes seuls enfants.

Je sais pas si c'était réellement cela, mais je pense que je voulais qu'elle dépende de moi, qu'elle ne soit plus rien sans moi. Mais c'est tout l'inverse maintenant.

Et je ne peux pas retourner en arrière.

Je ne sais même pas pourquoi j'ai écouté mon oncle. J'aurais dû lui désobéir pour une fois.

Tout ça c'est la faute de cette petite salope de Layla. J'aurais dû la tuer tant qu'il était tant. Elle aurait dû être morte depuis longtemps, pendant un moment j'ai cru qu'elle et Samantha n'était vraiment plus de ce monde, mais apparemment c'était un coup monté.

Mais en y repensant bien, c'est à cause d'elle même aussi, si elle n'avait pas quitté son appart pour aller voir Victoria, je n'en serais pas là.

Elle a voulu me l'a mettre à moi !

Mon père et moi-même on lui avait appris toutes ces techniques et maintenant elle veut les utiliser contre nous ? De toute manière elle ne pourra plus rien faire maintenant qu'elle est morte. On ne pourra plus parler d'elle qu'au passé.

J'ai tellement la haine !

Je me suis encore plus resserré les dents, mon corps était contracté, j'avais certes la rage mais je ne voulais pas pleurer, encore moins pour elle.

- Elle ne mérite pas mes larmes. Déclarais-je à moi-même pour me... consoler ?

Malgré cette phrase que je me répétais sans cesse et sans cesse dans ma tête, il a suffi d'un reniflement pour que mes larmes coulent.

- T'aurais pu dire non à Mike.

Je n'ai même pas pris la peine de lever ma tête, je savais qui c'était, et j'avais tout, sauf envie qu'il vienne me les casser.

- Je t'ai dit que tu l'aimais, et toi, t'as même pas voulu m'cala. T'as fait le con, t'as voulu te prouver à toi-même que tu t'en battais les couilles d'elle alors que non. Tu dead pour cette meuf, et y'a que maintenant qu'elle est plus en vie que tu t'en rend compte.

Plus il parlait, plus une chaleur en moi que je ne saurais expliquer montait. Je commençais à inspirer et expirer comme si mon existence allait en dépendre.

- C'est de ta faute et seulement la tienne. T'aurais pu la laisser en vie, t'aurais pu vivre une belle vie avec elle si tu l'avais montré ton amour au lieu d'lui prouver tout le contraire. T'es con Jason, t'es un putain de con qui pense avoir le contrôle sur tout ce qu'il y a ici. Faut que tu te remettes en question....

- Je lui ai déjà laissé la vie. Rétorquais-je à ses absurdités.

- À ADX Flo ? Victoria et elle manquaient juste de confiance en soi, sinon elles auraient pu se tailler de là-bas sans ton aide. Arrête de penser que tu peux tout contrôler et admet que tu n'as pas tout les pourvoir du monde. En vrai t'as rien du tout, juste un peu de cervelle que tu ne sais même pas mettre en marche parce que...

Je n'écoutais même plus la morale insensée qu'il me faisait, je n'en voyais pas l'utilité.

Pourtant lui, il continuait sans cesse et sans cesse. Ses paroles tournaient en boucle dans ma tête. Il n'arrêtait pas son monologue à deux balles. Il disait n'importe quoi. Il répliquait sans savoir. Ils me les explosaient.

Je n'avais qu'une envie, c'était de...

- Et comme t'es qu'un petit faible, tu vas vouloir appuyer sur la gâchette. Mais faut être con pour prévoir alors qu'on peut savoir. J'ai pris tellement de temps à te cerner que je suis fier de te dire exactement ce que tu comptais faire et pourquoi tu ne le feras pas. Tu pensais qu'en tirant sur la gâchette toutes les paroles que je viens de dire aller... s'évaporer ? Mais en faisant ça je peux de jurer devant Dieu que tu te saurais suicidé en te rendant compte que j'avais raison. Mais tu le feras pas, tu sais pourquoi ? 

Il marqua un petit temps d'arrêt - certainement pour créer et faire endurer une sorte de " suspense " - avant de faire son sourire charmeur et de reprendre :

- Parce que y'a pas de munition dans le gun et puis dans le cas contraire, ce ne serait pas à cette distance et avec un aussi petit calibre de ce type que tu m'aurais butté. Et j'sais de quoi j'parle. En ajoutant à ça, le fait que ta gadji elle n'est pas morte. J'ai dit à Fétiche de dire à ses hommes de ne pas la tuer, j'ai galéré mais j'ai réussi. Et tu sais ce qui va se passer là ? Tu vas bien entendue, pas me remercié, ce serais trop beau pour être vrai, et tu vas te lever et aller la voir dans son appart, ton gun dans le joggo.

Tout au long de sa prise de parole mon visage haineux, baissé et contracté avait laissé place à un qui était beaucoup plus détendu, levé et... rassuré ?

Au fin fond de moi je savais qu'il avait eu raison pour tout ce qu'il disait, mais une voix me disait que pas tout à fait.

Je me suis levé, j'ai jeté mon gun à terre et je suis allé faire une accolade à mon frère.

En le remerciant.

Il paraissait un peu surpris, c'était un peu le but.

- Toi non plus tu ne contrôles pas tout. Dis-je en m'en allant vers l'appart de l'Autre. 

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Mission Impossible - Will I Get Out ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant