CHAPITRE 6

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  Il y a beaucoup de gens qui devraient s'appeler Kinder vu le nombre de surprises qu'ils nous réservent...

  Je me réveille bien plus tôt que ce que a quoi je m'attendais. La faute au décalage horaire dont je ne suis pas totalement remise.

  Après un bon moment à paresser, je traverse notre jolie maison et me rend dans la cuisine où mes marraines sont en train de manger en silence. Encore en pyjama, je me frotte les yeux de fatigue. Le matin passe encore mais je sais que je serai épuisée pendant la journée.

  — Bonjour, je lance platement en m'asseyant sur une chaise en plastique quelque peu inconfortable.

  Mary me répond machinalement tandis que Lucy reste concentrée sur son chocolat chaud Nesquik. Soupirant, je me mets aussi à engloutir mon petit-déjeuner dans l'atmosphère pesante quand qu'on sonne à la porte.

  Intriguée, je me lève pour aller ouvrir, mes marraines ne semblant montrer aucun signe d'intérêt.

  Traînant des pieds, je me questionne : Qui cela peut-il bien être ? Je n'en ai aucune idée.

  Dans le hall je m'attarde, soudain effrayée. Et si c'était Eux ? S'Ils m'avaient retrouvée ?

  Non, c'est impossible. Derrière la porte, en stress, je tente de me calmer – en vain.

  La sonnerie retentit de nouveau et cette fois une voix l'accompagne :

  — Lili ? Tu pourrais m'ouvrir s'il te plaît ? C'est que, tu vois, il fait un peu plus froid que je l'escomptais !

  Surprise, j'interrompt mon conciliabule intérieur ou ouvre la porte en grand, laissant entrer l'air glacé au passage et me faire frissonner. Alors qu'hier on semblait encore en plein été, les températures ont radicalement baissées – comme mon moral, d'ailleurs. L'automne se fait ressentir.

  Une fille à la peau laiteuse et à la chevelure flamboyante déboule dans la pièce, les joues rougies par le froid. Ses lèvres sont violettes, gelées, et elle tremble. Elle se frotte les deux mains pour les réchauffer mais ça ne semble pas vraiment marcher. Elle enfouit son visage dans sa longue écharpe avant de relever des incroyable yeux turquoise vers moi, les plantant dans les miens.

  — Rachel ? Qu'est-ce que tu fais là ?

  — À ton avis ? C'est l'Antarctique dehors, personne ne sort et les pingouins sont à la limite de remplacer les habitants, marmonne-t-elle tout en se déshabillant.

  Sa grosse veste de fourrures est jetée sur le porte-manteau négligemment et ses chaussures font de même, abandonnées sur le sol.

  — Oui... et donc ?

  — C'est le moment idéal pour aller faire du shopping ! Mais avant je dois refaire ma réserve de chocolat chaud pour la journée...

  Elle se dirige vers la cuisine, abasourdie, je trottine derrière elle, croyant avoir mal compris.

  — Du shopping ? Par ce temps ? C'est une blague, hein ?

  Elle ne se retourne pas, continuant se progression vers son précieux chocolat chaud.

  — Bien sûr que non. Ça caille dehors, les gens en profitent pour rester chez eux. Tu sais ce que ça veut dire ?

  Je cligne des yeux. Tout ce que je sais c'est que je veux aller hiberner et ne jamais me réveiller. Peut-être même que je deviendrait pote avec le marchand de sable.

  — Moins de monde, plus de temps pour nous, dit-elle en réponse à mon silence.

  Arrivée dans la cuisine, elle passe le bonjour à Mary et Lucy qui ne semble même pas se rendre compte de sa présence. Elle les interpellent alors, jouant des son charme et de son air angélique :

AméthysteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant