CHAPITRE 12

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  Parfois, le courage réside réellement dans l'acceptation et non dans le combat.

  Allongée dans mon lit, je contemple mon plafond en forme d'octogone. À moins que ce soit un héxagone ? Je ne sais pas, je n'y connais rien aux... euh, polygones.

  Il est blanc, simple, non décoré. Terne.

  Je ferme les yeux, fatiguée. Il est à peine six heures du soir, mais la nuit est déjà presque tombée. Mes marraines ne sont pas là ; Mary est au commissariat et Lucy en boîte de nuit. L'une ne sait pas où l'autre se trouve et inversement, elles ne savent pas que je suis seule.

  Mais ce sont mes marraines, le jour où elles deviendront responsables ça se saura.

  J'entends un bruit de sonnette. Cela ne perturbe pas ma méditation et je l'ignore royalement, concentrée sur mes pensées. Comment sont les étoiles ce soir ? Sont-elles différentes le jour de Halloween ? Plus effrayantes, plus brillantes ? Et les planètes ? Plus grosses ?

  Ça recommence. Quelqu'un toque à la porte, frappe contre le battant. Et si c'était Eux ? Non, Ils ne perdraient pas de temps en cérémonies. Je me lève doucement, en pyjama Hello Kitty en vais ouvrir à la même vitesse que le ferait un escargot.

  Je tombe nez à nez avec Ange, les cheveux ébouriffés et son costume de fantôme complètement envolé.

  — Emy ne veut pas sortir, elle est en train de le faire une crise car je refuse de lui faire faire la tournée des maisons, il dit dans un souffle.

  — Ah, c'est balot ça, je lui répond avant de lui claquer la porte au nez.

  Je repars vers ma chambre dans un état second. Je suis pas vraiment de mauvaise humeur, seulement très confuse dans mes émotions. En rentrant je ne me suis pas démaquillée, aussi je déambule dans la maison avec mon maquillage dégoulinant d'Harley Quinn.

  J'ai clairement l'air d'une psychopate. Une psychopate dépressive en plus.

  Je suis surprise par une vibration. Mon portable émet un petit ding, synonyme de message. Je le dis que c'est sûrement Krystal et le sort par curiosité mais c'est un numéro inconnu qui s'affiche :

De Inconnu :
Lili ouvre cette porte tout de suite ! S'il te plaît !

De moi :
Ange ?

De Inconnu :
Oui ! Allez, maintenant viens m'aider !

De moi :
Je sais pas. J'ai plus envie... Je suis fatiguée là.

De Ange 😒😒 :
LILI ! SI TU NE VIENS PAS JE TE LAISSE FAIRE L'EXPOSÉ DE FRANÇAIS TOUTE SEULE !

De moi :
...J'arrive.

  Je cède, encore une fois. Ce mec est vraiment rageant.

  Après m'être décemment habillée – ou plutôt d'avoir ré-enfilé mon déguisement – je toque à la fenêtre de mon voisin. Oui, j'ai la flemme de faire le tour.

  Il vient m'ouvrir, les cheveux en bataille et dans les bras une petite fille à la mine boudeuse. Ses lèvres sont pliées et son regard orageux, comme si elle voulait détruire le monde. Puis, elle lève lentement les yeux vers moi et les écarquille, comme si j'étais une apparition d'un autre monde.

  — Lili ! s'écrie la gamine, ravie.

  Elle me saute dessus et je l'enlace en la serrant fort contre moi, tirant la langue à Ange derrière son dos.

AméthysteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant