CHAPITRE 1

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     Vis pour ce que demain a à t'offrir et non pour ce que hier t'as enlevé.

Je m'appelle Thalia, j'ai 15 ans et je suis atteinte d'une maladie que l'on nomme Genèse d'Alexandria.

  En fait, je ne suis pas vraiment sûre d'avoir cette maladie, mais selon les médecins c'est la possibilité la plus probable.

  Elle se caractérise par la possession de yeux violets, uniquement pour les femmes. Ces femmes auraient des capacités particulières, comme une incroyable longévité ou une pilosité quasi inexistante.

  Dans ma réalité c'est un peu différent, néanmoins on retrouve certains symptômes, bien que dérivés.

  Ce gêne à pourri ma vie, clairement. C'est lui qui a fait toute la différence.

  Même si il me rends si unique, parfois j'aimerais être banale, n'être qu'un grain de sable parlais d'autres.

  À cause de lui, j'ai du me cacher durant toute la vie, d'ailleurs je me cache encore.

  Mes marraines se sont chargées de s'occuper de moi depuis mon enfance. C'est elles qui m'ont élevé.

  Je suis dans l'obligation, quand je sort dehors, de camoufler mes longs cheveux dorés sous des couches énormes de teintures ou de perruques. Mais le plus compliqué ce sont les lentilles ; j'ai du m'entraîner à en porter longtemps avant que ça paraisse enfin naturel. Que je puisse me promener sans risques.

  Mes parents m'ont appelés Thalia en l'hommage de La Belle aux Bois Dormant. Je n'ai jamais eu l'occasion de leur faire regretter leur décision car ils m'ont abandonné quand j'étais gamine.

***

  Aujourd'hui donc, mes deux marraines chéries ont encore décidées de déménager — et elle n'ont pas fait les choses à moitié.

  En réalité cela fait des mois qu'elles se préparent. Moi je m'en fiche, j'ai l'habitude qu'on me trimbale de villes en villes comme une vieux sac tout usé. 

  Nous faisons ça pour ton bien,  prétendent-elles. Mais toujours, cette petite voix cruelle dans ma tête me rappelle que ce ne serait même pas nécessaire si mes parents ne m'avais pas abandonnée.

  Si je leur en parlait, mes marraines me diraient qu'ils ont fait ça parce qu'ils m'aiment.

  Et je serais tentée de les croire, si seulement ça ne me faisait pas aussi mal...

  Mais hélas c'est faux, mes parents m'ont confiée à mes marraines à cause d'Eux car Ils reviendront, c'est sûr.

  Et Ils me tueront. 

  C'est une idée que j'ai appris à accepter il y a bien longtemps, ce qui n'est pas le cas de mes marraines. Elles ont alors décidées de déménager là-bas, à Boston, aux États-Unis.

  Quand elles me l'ont appris, j'ai cru a une blague. Après l'incident je n'ai jamais eu droit d'aller à l'école publique.

    Les amis, les amours, les fêtes, j'ai du faire une croix dessus. Toutes ces choses, ces petits tracas du quotidien que je n'ai pu vivre.

  Jamais je ne me suis fait de meilleure amie à qui je confiait tout. Jamais je n'ai fantasmé sur un mec pour ensuite finir par le haïr. Et jamais — ô grand jamais — je ne suis rentrée à point d'heure d'une fête trop arrosée ou d'une soirée pyjama entre filles.

  Mais maintenant elles m'apprenaient que je pourrais enfin avoir une vraie vie ?

  C'est presque cruel de leur part, j'ai envie de dire.

AméthysteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant