CHAPITRE 8

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  Dans chaque enfant il y a un artiste. Le problème est de savoir comment rester un artiste en grandissant.

  Jeudi matin. Première heure : anglais. Je hais ma vie.

  — Et là, tu vois il a pas accepté ma carte ! Genre, elle a été refusée ! Le mec m'a regardé en mode : « Dégage, connasse. Arrête de me faire perdre mon temps. » alors j'ai fait exploser ma bulle à son visage. Il l'avait mérité en même temps ! Mais bref, j'étais pliée de rire, il avait le visage tout violet ! Et finalement j'ai même pas eu mes chewing-gum ! Tu vois la loose ?

  Non, pas vraiment.

  — En bref c'était super abusé. Et, puis...

  Blablabla...

  — Lili ? Tu m'écoutes ?

  — Hein ? je marmonne en sortant de ma léthargie.

  Kim soupire. Ok, je ne l'écoutais pas.

  — Désolée. J'étais dans la lune.

  — Ok, Pierrot. Je comprends.

  Nous entrons dans la salle et le Doc nous dit de nous taire. Il est super tôt mais lui est pimpant. Pas de cernes, à peine quelques rides et un sourire bienveillant sur le visage, il observe ses élèves avec attention.

  Encore légèrement endormie, je m'affale sur ma chaise et je balance mes affaires sur la table. Comme mon mystérieux voisin a décidé de jouer les touristes, j'ai pris l'habitude de m'approprier toute la place.

  Je pose ma tête dans les bras et baille. Je ne suis vraiment pas du matin.

  — Encore toi ?

  Je fixe le nouveau venu avec ma tête de gorgone, en mode : si tu t'approche je te tue. Sauf que non.

  — À croire que c'est notre destin, dit-il dans un sourire en poussant mes affaires par terre pour s'assoir.

  Je les regarde tomber et se répandre par terre avant de dévisager Ange.

  — Ramasse.

  — Oh mais on dirait que quelqu'un n'apprécie pas vraiment l'anglais ! Ou alors il y avait un petit pois sous tes matelas et ça t'as empêché de dormir ?

  Je grogne et il mime un bond effrayé. Il peut être sympa quand il veut mais là je ne suis pas d'humeur.

  La cloche sonne et j'essaye de me concentrer sur le cours. Le prof commence à nous parler de choses incompréhensibles pour moi. Je reste concentrée sur l'horloge qui a décidée de se mettre en slow motion.

  Comme Ange semble à fond sur le cours, il me fous la paix. Ce qui est déjà un bon point.

  Alors que l'aiguille des minutes arrive presque sur le nombre 35 – ce qui signifie la fin de cinquante minutes de pure torture – le prof nous dit qu'un travail de groupe sera à rendre et présenter devant la classe pour dans une ou deux semaine. Il nous que nous travaillerons par paire et je me tourne aussitôt vers Kim qui elle regarde son voisin d'un œil critique. Elle moue dégoûtée au visage, elle se tourne vers moi et secoue la tête. Je fronce les sourcils, je ne comprends pas. Ange me lance un coup d'œil amusé et il se prépare à ouvrir la bouche avant d'être coupé par le Doc :

  — Comme vous le savez, vous travaillerez avec votre camarade le plus proche. Les notes seront différentes pour les deux élèves alors ne vous attendez pas à ne rien faire à d'avoir A+.

  J'ouvre la bouche, consternée. Mais...

  — Alors t'es contente Barbie ?

  — C'est une blague ? je demande, avec désespoir.

AméthysteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant