CHAPITRE 2

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  Certaines personnes nous font rire un peu plus fort, rendent nos sourires un peu plus vrais, et rendent nos vies un peu mieux.

  C'est quand même grand un lycée.

  Bah oui ! T'es idiote, ils vont pas faire cours dans le placard à balais d'Harry Potter !

  Tout de même... ils ont du un peu nous confondre avec des éléphants quand ils ont pris les mesures.

  Je sais pas, les architectes devaient être dans leur période Claes Oldenburg, ou alors ils avaient juste vu La folie des grandeurs le soir précédant...

  — Mademoiselle ? Vous comptez rester là encore longtemps ?

  Je sursaute violemment et me retourne. Perdue dans ma contemplation, j'en ai oublié le concierge attendant pour fermer les portes.

  — Excusez moi... pardon... je ne voulais pas... 

  Je m'empourpre et me tais, gênée.

  Le concierge, appuyé contre un mur, semble passablement agacé. Il consulte sa montre et m'intime de me dépêcher si je ne veux pas arriver en retard en cours.

  — À ce propos... j'aurais besoin d'aide, je suis nouvelle et je ne connais encore rien...

  Je me mord la lèvre et commence à fouiller dans les papiers que l'ont m'a assignés mais auquel tout sens m'échappe.

  — Je.. il me semble... on m'a dit de... d'aller voir la direction...

  Là, il a l'air plus qu'exaspéré. 

  — Ça ne me concerne pas, maintenant rentrez, parce que je ferme cette porte dans quelques secondes. Avec ou sans vous.

  Au moment où je m'apprête à avancer, une main se pose sur mon épaule et m'immobilise.

  Je lâche un petit cri de surprise et le retourner expressément pour dévisager le nouveau venu.

  Moyennement grand, la peau caramel et les cheveux bruns foncés, un sourire enjôleur au lèvres et une mèche épaisse retombant devant ses yeux noirs, il est tout simplement magnifique.

  Nageant dans des habits trois fois trop grands pour lui, il porte son sac sur un épaule, nonchalant.

  Mouais, très peu pour moi.

  — Laissez Mr. Jaff, je vais m'en occuper, lâche le beau gosse d'un air un peu trop sûr de lui a mon goût.

  — Si ça te fais plaisir, Ali. Tu n'es plus à ça près, question retard.

  Je remarque le ton peu commode avec qui il s'adresse au dénommé Ali. Quelques soit les relations qu'ils entretiennent, elles ne doivent pas être très cordiales.

  — Allez, filez en cours les gosses ! J'ai des trucs à faire moi...

  Le beau parleur m'attrape le poignet et m'entraîne à sa suite. Nous parcourons toute la cour avant de traverser les couloirs déserts. 

  — Au fait, moi c'est Ali. Bienvenue au lycée Preston ! J'espère que tu aimes les snobinards, parce que tu vas être servie ici. La plus grande activité de tout ce beau monde c'est de claquer son fric dans la dépense la plus bête et la plus inutile de l'année ! dit-il dans un soupir.

  Il secoue la tête négligemment et reprend :

  — Désolé, je m'emballe un peu. Tu es boursière où tu fais parti de ses snobinards coincés du cul ?

  Un peu confuse, j'essaye d'assimiler tout les éléments cités mais Ali parle décidément trop vite.

  À croire que l'on fait une compet de Formule 1 du langage...

AméthysteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant