Mon Double en Fille

Chapitre 22 : Le grand Depart

-Ahem, ahem, fit une voix dangereusement autoritaire et familière.

Mira et Léo se retournèrent vivement.

-Triton ? S'exclama Mira, écarlate. Qu'est-ce que tu fais là ?

Son demi-frère, Triton, était allongé à plat ventre sur un rocher, une mine goguenarde au visage, sa double queue battant l'eau.

-Moi ? Oh, rien ! Je profite juste de la vue. Père ne va pas être contant du tout...

-Tu n'as vraiment pas intérêt à raconter ça à papa ! Je te tue, sinon !

-Qu'est-ce qui m'en empêcherais, petite sœur ? Demanda l'autre, moqueur, en se caressant la barbe.

-Si tu le fais, je raconte à papa ce que tu as fait avec la princesse des Sirènes le mois dernier, sur son lit, je précise, et que c'est pour ça que l'accord qu'ils étaient sur le point de signer a foiré.

-Tu vas pas oser ! Se choqua-t-il, épouvanté.

-Oh, que si ! Croire qu'elle ne le fera pas, c'est mal la connaître, grimaça Léo.

-D'ailleurs, comment tu sais ça, toi ?

Mira haussa les épaules.

-Les sardines.

-Rah ! Mais quelles commères ! Pour ma défense, je ne savais pas que c'était la princesse ! Je pensais que c'était quelqu'un de sa suite !

-Stop ! Je ne veux pas savoir les détails ! C'est ok?

Il jura en grec.

-Bon, d'acc', marché conclu ! Tu te tais pour la princesse et moi je me tais pour Valdez.

-Comme on s'arrange, fit-elle, mielleuse.

Il lui tira la langue et fit volte-face.

-Eh, bien, fit Mira, perdant soudainement de sa superbe.

-Ouais...

-On... on y va, alors ?

-C'est le mieux à faire...

Ils retournèrent à la surface, une tension nouvelle s'étant installée entre eux.

Au Feu de Camp, seuls Annabeth et Hazel s'étaient rendu compte de leur absence.

Lorsqu'ils s'installèrent discrètement dans l'ombre, elles poussèrent un imperceptible soupir de soulagement : personne n'avait envie que Percy ne pique une crise...

-Hey, Jackson ? Fit Larry, avec un sourire en coin.

-Lequel ?

-Mon Général, reformula-t-il.

-Oui, soldat ? Entra-t-elle dans son jeu.

Larry avait admis, pendant la journée, qu'elle n'était pas faible, loin de là. Il s'était excusé publiquement pour sa conduite.

-Ici, une cicatrice, c'est un signe de courage et d'honneur. Tu en as, toi ? Enfin, sans vouloir t'offenser, hein...

Les romains braquèrent leurs regards sur elle. Mira sourit.

-Non, tu ne m'offense pas. Et oui, j'ai des cicatrices. Beaucoup, même. La plupart sont morales et émotionnelles. Mais...

Elle releva un peu son t-shirt, s'arrêtant un peu au dessus du nombril.

Une petite balafre blanche se démarquait sur sa peau pâle, comme si elle avait fait une opération pour l'appendicite. Sauf que la marque était clairement l'œuvre d'un couteau.