Washington, quartier de Georgetown
- Il est l'heure d'aller dormir tesoro... ta maman va bientôt te souhaiter une bonne nuit.
Carmen regarda avec tendresse son bébé, l'enfant dont elle avait la charge et qu'elle aimait comme s'il était le sien. Elle venait pourtant de lui mentir car sa maman ne passerait pas ce soir, comme les autres soirs d'ailleurs. Carmen n'arrivait pas à comprendre... Mme. Abergham aimait son fils pourtant mais elle ne trouvait pas le temps pour s'en occuper. Oh elle lui offrait les meilleurs jouets, les plus grandes fêtes d'anniversaires et les plus belles marques de vêtements. Mais pour un enfant de cinq ans, il fallait l'amour et la présence d'une mère.
-C'est vrai ? Et puis demain c'est mon anniversaire et maman m'a dit qu'on allait passer toute la journée ensemble avec papa !
Carmen enlaça Thomas, lui murmurant des oui à l'oreille mais elle savait qu'il allait être déçu. Entre un père qui travaillait au Sénat et une mère femme de sénateur jusqu'au bout de ses escarpins, elle connaissait la chanson. Elle le borda, l'embrassa et le laissa au bras de Morphée.
A l'extérieur du manoir, le prédateur attendait, tapi dans l'obscurité... Il avait repéré sa proie, il guettait. Quand les lumières s'éteignirent, il patienta un peu, puis se faufila par la fenêtre. Il vit son objectif, ce petit garçon confiant qui dormait du sommeil du juste. En venant ici, une seule idée le motivait, l'argent. Mais en voyant Thomas, il se figea, le regarda intensément et ne pensa plus qu'à le faire souffrir, à le soumettre à sa volonté, à en faire sa chose. Il décida d'agir rapidement, l'enroula dans sa couverture et repartit aussi silencieusement qu'en arrivant, laissant sur le lit vide une note : Merci pour ce beau cadeau.
Un an plus tard, Atlanta, quartier de Buckhead
Katie frissonna en voyant le reportage et ne pus s'empêcher de serrer sa fille dans ses bras. Cela faisait tout juste un an que le petit Thomas Abergham avait été kidnappé. Les policiers n'avaient jamais eu de piste si ce n'est le mot laissé par le ravisseur sur le lit mais aucun suspect n'avait été trouvé malgré une enquête longue et fastidieuse, surtout à la demande du sénateur.
A la télévision, une jeune journaliste faisait la commémoration pour le premier anniversaire de la disparition de Thomas. L'enquêteur chargé de l'affaire expliquait le suivi de l'enquête en insistant sur la difficulté de celle-ci puisqu'aucune empreinte n'avait été décelée dans le grand manoir des Abergham. De plus, le fait que le garçon soit fils de sénateur posait aussi problème puisque cela multipliait les raisons de l'enlèvement : rançon, chantage, scandale politique, etc... Le reportage faisait ensuite une interview des parents. M. Abergham restait digne mais il paraissait vieilli d'au moins dix ans. Il soutenait tant bien que mal sa femme, qui chancelait et laissait couler les larmes sur son beau visage. Elle suppliait le ravisseur lors d'une conférence de presse de lui rendre son fils.
Katie regarda sa précieuse petite fille, Alice, qui avait fêté son cinquième anniversaire le mois dernier. Elle était assise à la table de la cuisine et dessinait, avec l'émerveillement que procure l'enfance.
Katie adorait la prendre dans ses bras, elle s'était battue pour sa fille. Elle, la mère célibataire, avait défié les statistiques pour offrir à Alice un bon cadre de vie.
- Il est temps de se coucher ma petite chérie !
- Encore un peu maman, s'il te plaît ..?
- Non ma puce, demain on se lève tôt pour aller à l'école.
Katie prit sa fille dans ses bras et la borda dans son lit.
**
- On se lève ma puce !
Katie entra dans la chambre de sa fille, regarda sur le lit, prit un morceau de papier qui était posé dessus et poussa un hurlement déchirant tandis que s'échappait de ses mains ce papier sur lequel était inscrit : Merci pour ce beau cadeau.
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Les Survivants
RomanceDeux enfants qui n'ont rien en commun mais que l'horreur va mettre ensemble. Deux adolescents qui ont survécu. Après avoir été enlevés et retenus pendant dix ans, Jack et Ellina se sont promis de toujours être ensemble. Ils se sont reconstruit, mai...