Les Survivants

5- L'équipe

Washington

- J'en ai assez ! Tu dois choisir ! Pendant quinze ans, j'ai attendu que tu lâches cette affaire Cameron mais quoi que je fasse, tu ne penses qu'à ces enfants ! Tu as pratiquement oublié d'être un père pour nos propres enfants ! Oui, nos enfants, dont notre fils qui a eu dix ans hier et où étais-tu hier au lieu d'être avec ta famille pour l'anniversaire de ton fils ?

- Chérie, je suis vraiment désolé mais il y avait une piste que je devais suivre... Tu ne comprends pas, je dois les retrouver, ils me hantent... Je dois savoir s'ils sont encore en vie et s'ils vont bien.

- Non Cameron, c'est fini, ils sont morts... et moi aussi j'en ai fini, je ne t'attendrai plus.

L'agent Cameron Douglas du FBI regarda sa femme quitter sa maison et sa vie par la même occasion. Il savait qu'il s'obstinait mais il n'arrivait pas à clore cette enquête. Beaucoup de ses collègues se moquaient de lui ou admiraient sa pugnacité mais lui savait qu'il allait les retrouver. Sa dernière piste partait du lieu de l'enlèvement d'Alice soit la ville d'Atlanta et il était convaincu que le ravisseur était remonté au nord des États-Unis, son instinct lui disait et il était un assez bon agent pour savoir quand écouter celui-ci.

Il retourna dans sa cave qui lui servait de repère pour ses recherches...

Université de Pennsylvanie.

- Gram ! On est rentrés !! cria Jack en ouvrant le porte de la maison.

Ellina entra à la suite de son frère, jeta son sac dans l'entrée et ouvrit ses bras en voyant Gram descendre les escaliers.

Cette dernière serra sa petite puce tout en regardant du coin de l'œil Jack. Elle se souvint du moment où elle avait rencontré ces deux adolescents. Ils devaient avoir dix-sept et dix-huit ans mais en paraissaient beaucoup moins. Gram avait éprouvé de la tristesse et de la compassion pour eux. C'était Jack qu'elle avait aperçu en premier, il était focalisé sur une liasse de billets qu'il avait dans sa main. Aujourd'hui encore, Gram se savait pas comment il avait obtenu cet argent et ne voulait pas forcément le savoir même si elle pensait l'avoir deviné. Ce fameux soir là, Jack n'avait qu'entraperçu cette vieille dame alors que l'espoir montait en lui tandis qu'il rejoignait sa sœur avec enfin de quoi acheter de la nourriture et peut-être même une chambre pour la nuit.

Gram quant à elle, n'était que passée dans la rue mais cet adolescent avait retenu son attention. Elle s'était arrêtée pour le regarder et tout à coup, elle vit une jeune fille se détacher de l'obscurité et venir vers Jack. Ce dernier l'avait prise dans ses bras et lui murmurait des paroles rassurantes à l'oreille. En voyant le regard hanté et terrifié de cette fille, Gram s'était revu dans sa jeunesse, lorsque ses parents l'avait mise à la porte et qu'elle avait du se débrouiller dans la rue toute seule. Elle s'en était sortie assez bien et était contente de sa vie. Gram avait pris une décision impromptue et s'était avancée jusqu'aux deux adolescents. Elle avait vu ces deux personnes se raidirent lorsqu'ils avait pris conscience de sa présence. Le jeune homme s'était retourné pour protéger sa sœur et l'avait regardé avancer d'un regard méfiant. La vieille dame leurs avait proposé de venir manger et dormir chez elle cette nuit. Les deux jeunes s'étaient regardés puis la jeune fille avait fait quelques pas puis avait hoché la tête pour signifier leurs accords.

Gram avait remarqué que l'adolescent avait des traces de coups sur le visage et il semblait se déplacer prudemment comme s'il avait du mal à avancer sans souffrir. La vieille dame savait, comme la grande majorité de la population vivant dans cette ville, du fait de certaines rumeurs que des combats clandestins étaient organisés dans ce quartier. De cette façon, Gram avait sa petite idée sur la façon dont Jack avait obtenu cet argent. Elle n'avait rien dit cependant et avait commencé à avancer, sans regarder derrière elle. En effet, elle était alors sûre que les deux jeunes la suivaient de près afin de profiter d'un endroit et d'un repas chaud. Arrivée chez elle, elle passa le seuil et ouvrit grand la porte afin de les laisser entrer. Ellina avait été la première à s'avancer et en passant devant Gram, elle l'avait regardé et lui avait sourit. Gram les avait laissé devant un grand plat de pâtes et était monté leur préparer des chambres. Au petit matin, la vieille dame les avait trouvé blottis l'un contre l'autre dans lit du jeune homme. Finalement, ils étaient restés, au départ une semaine, puis un mois et enfin, l'idée de partir de ce cocon familial s'était dissipé.