École de magie Arcturus [Terminé]

1-Abigail Night

Un bruit agaçant retentit à mes oreilles. D'abord léger, puis de plus en plus intense. Une grognement de frustration passa la barrière de mes lèvres. Mollement, ma main vint s'abattre sur mon réveil matin.

J'aurais tout donné pour rester au lit aujourd'hui...

Prenant mon peu de volonté en main, je m'extirpai de la couverture moelleuse, tombant nez à nez avec mon reflet dans le miroir. Je grimaçai devant l'image que celui-ci me renvoie. Je n'ai rien de particulier... Des cheveux bruns et des yeux de la même couleur. En revanche, je suis plutôt grande avec mon un mètre soixante-quinze. J'ai tout de la fille qui se fond dans la masse. Sachant que je suis assez timide, ça ne me déranges pas plus que ça.

Je suis en cinquième secondaire à l'école publique de Montréal. J'ai un groupe d'amis restreint, mais que je ne remplacerais pour rien au monde.

Julie Robb est ma meilleure amie et ma confidente depuis la maternelle. C'est une fille brillante. Elle à toujours voulue être enseignante. Julie est à la fois altruiste et érudite. Elle a de longs cheveux blonds, des yeux bleus-gris et un sourire chaleureux.

Mon meilleur ami, c'est Hugo. Nous nous connaissons depuis l'enfance.
Il dit toujours des bêtises, mais c'est vraiment quelqu'un de bien, et surtout, de sympathique. Il a des cheveux courts bruns, des lunettes d'intello qui font ressortir ses yeux océan.

Mon autre meilleur ami s'apelle Tristan Bloom, mais moi, je le surnomme MacLennan. C'est vraiment un type merveilleux, il est plutôt réservé, comme moi, mais une petite goutte d'alcool suffit à lui délier la langue. C'est un charmeur dans l'âme, mais il ne faut pas tomber dans son piège : Tristan est gay. Cheveux bruns presque noirs, yeux verts et corps d'Apollon... Une grande perte pour la gente féminine.

Mes amis sont incroyables, toujours là pour moi. Je les connais depuis la maternelle et nous nous sommes toujours bien entendu. D'ailleurs, nous sommes inséparables.

Mes parents sont morts alors que j'avais neuf ans. Ils partaient souvent en voyage pour affaires. Ils étaient tous les deux agents immobiliers.

Ma mère était blonde et avait de grands yeux bruns. Elle avait vingt-sept ans quand elle est morte. J'en avais neuf.

Mon père, lui, avait les cheveux bruns et les yeux verts. C'était un homme grand et imposant, mais avec un cœur d'or.

En allant visiter une maison avec un client un soir d'été, la veille de mon anniversaire, ils ont percutés un camion. Ils ont été transférés à l'hôpital, mais le lendemain, le vingt-cinq juin, le jour de mon anniversaire, mes deux parents sont morts.

Après ça, je me suis renfermé sur moi-même. Aujourd'hui, j'ai seize ans et même après sept ans, parler de mes parents me fait toujours aussi mal. Mes amis l'ont compris, ils ne me posent plus de questions à ce sujet. Je leur en suis reconnaissante. Je n'ai pas besoin de pitié pour avancer. J'ai ma carapace, elle me protège, m'aide à surmonter les obstacles qui se dressent sur mon chemin.

Aujourd'hui, ça fait sept ans... Sept ans qu'ils sont morts. Vous l'aurez deviné, c'est mon anniversaire, et aussi le dernier jour des classes, après, congé pour tout l'été. Le jour de notre fête est habituellement une journée de plaisir et de bonheur. Pour moi, c'est un véritable désastre. Je ne peux pas me réjouir, pire encore, je ne veux pas me réjouir de cette date. C'est toujours délicat pour mes amis.

Et dans mon reflet de matin, tout ce que je vois, c'est une adolescente de seize ans avec des cernes bleutées sous les yeux, un teint encore plus blême que d'habitude et une véritable tête d'enterrement. Les examens de fin d'année ont littéralement grugés mon énergie.