Chapitre 10

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Camille ouvrit lentement les paupières, désorientée. Immobile, elle fixait  le plafond, se demandant où elle était. Sa mémoire lui faisait défaut et elle était incapable d'identifier le lieu où elle se trouvait. Que s'était-il passé ? Elle avait fermé les yeux dans son lit, mais elle n'y était plus, c'était certain.

Au fur et à mesure que les évènements de la matinée ressurgeaient, elle tourna la tête, se redressant doucement, tout en essayant de se repérer. Elle sursauta légèrement en entendant une voix s'exclamer, avant de voir Théo paraître.

- Ah, tu es réveillée !

Surprise, l'adolescente se redressa rapidement. Où était elle ? Que faisait Théo ici ? Des dizaines de questions se bousculaient dans son esprit paniqué.  Le jeune homme, lui, se contentait de sourire face à la réaction de l'adolescente.

- On est chez moi, ne t'inquiète pas, tu t'es endormie.

Ce n'était pas l'exacte vérité, mais qu'importe. Il voyait bien que son amie était perdue, nerveuse. Il voulait d'abord la rassurer, avant de lui expliquer plus amplement la situation. Rougissant, elle baissa la tête, ne sachant plus où se mettre. Venait-elle réellement de faire une sieste dans le lit de Théo ? Quelle honte !

- Je... heu...

Bégayant, elle peinait à trouver les mots pour lui demander de l'excuser. Elle fut cependant coupée par le fou rire incontrôlable que Théo ne parvenait plus à réprimer. C'était plus fort que lui, voir le visage rougit encore marqué des traces de l'oreiller de l'adolescente était tout simplement hilarant. 

Camille le fixa, perplexe. Se moquait - il d'elle ? Mais le rire du jeune homme était communicatif et ils furent bien vite deux à s'esclaffer de la sorte, face au ridicule de la situation.  Ce simple acte fut étrangement efficace pour détendre l'adolescente. Une fois qu'ils se furent calmés, elle put enfin le remercier.

Toutes les bonnes choses ayant une fin, elle posa les yeux sur l'horloge murale et soupira. Il était déjà l'heure de rentrer, son bus n'allait pas tarder. Elle ne pouvait se permettre de profiter plus longuement de l'agréable compagnie de son ami. Ce dernier lui assura que ce n'était pas grave et qu'elle n'aurait pas à s'inquiéter d'avoir raté les cours, cela passerait inaperçu.

Il la raccompagna jusqu'à l'arrêt de bus et elle le quitta en lui faisant un petit signe de la main. C'était bien la première fois qu'elle faisait se trajet avec quelqu'un. Même une fois seule sur un siège, elle souriait, le cœur léger. Oui, léger, c'était le bon terme. Elle avait l'impression qu'il avait fait disparaître sa peine, le temps de quelques instants merveilleux.

Théo, lui, restait planté devant l'abri de bus, à la regarder s'éloigner petit à petit. Il attendit que le bus ait tourné au bout de la rue pour faire demi-tour, fuyant la sensation de vide vertigineux que laissait l'absence de la jeune fille. Rapidement, il se mit en route, ne voulant pas traîner trop tard dehors non plus.

Le soir même, pour la première fois depuis plus de 6 mois, le cutter de Camille resta sous son lit et elle s'endormit dans un cruel apaisement. 

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Hey !
Petit chapitre un peu plus court que d'habitude parce que la suite est relativement longue. Je vais diviser ça en petits chapitres, ce sera plus digeste.  

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