Je ne dis rien, durant quelques secondes, puis je me décidai à me lever, car il était déjà 7h00.
J'avais encore mal partout, mais j'allais déjà mieux que la veille. D'ailleurs, ma mère ne me posa même pas de questions, sur le fait que j'avais dormi par terre, cette nuit. Elle semblait trop de bonne humeur pour me questionner tout simplement, et se contenta de se diriger vers la cuisine, avec un entrain étonnant pour une personne qui n'était pas matinale.
Mais ce sourire cachait sûrement quelque chose. Quelque chose de pas bon du tout. J'eus soudain la boule au ventre, et une terrible envie de vomir. Et s'ils avaient découvert ce que j'avais fait? Et si la mère de Camille était à la porte et me demandais?
La tête me tourna pendant un instant, mais je résistai et me dirigeai à mon tour à la cuisine.
Mes parents étaient là et semblaient m'attendre. Mon père était assis à la table les poings posés sur la table, et me regardait d'un air étrangement fier. Tandis que ma mère se tenait juste derrière lui, la main posée sur l'épaule de mon père, et me souriait, avec ses petits yeux pétillants, qui me firent presque peur à ce moment-là. S'ils avaient été plus jeunes, j'aurai cru qu'ils allaient m'annoncer la grossesse de ma mère.
-Ma chérie, commença ma mère.
-Nous avons une excellente nouvelle à t'annoncer! ajouta mon père, avec une tête de psychopathe euphorique, qui me fit frissonner.
Je ne voulais pas écouter cette "bonne" nouvelle. Je ne voulais rien savoir. J'étais certaine que ça allait avoir un rapport avec mon meurtre.
Mon père se racla la gorge, puis plus rien. Ils semblaient attendre une réaction de ma part. Mais qu'est-ce qu'ils avaient à me regarder avec leurs yeux globuleux?! Et leur sourire me dégoûtait tellement, mais je n'aurais pas pu en dire la raison.
-Euh...qu'est-ce qu'il y a? fis-je timidement.
-Ton père...
Ma mère semblait vouloir faire durer le suspense, ou alors voulait simplement me voir encore plus souffrir. Mais qu'ils me le disent! Qu'ils me disent que je vais me faire poursuivre en justice, me faire emprisonner, que je serai une criminelle à vie ou une psychopathe à interner d'urgence! C'était quoi leur petit jeu, sérieusement?
-Quoi?! Dites le moi! criai-je d'un coup, cachant mes émotions sous un rire nerveux, totalement exagéré.
-Ton père a trouvé un nouveau travail! hurla ma mère, en tapant dans ses mains hystériquement.
Je respirai enfin. Aucun rapport avec moi finalement! Je me sentis vivante tout à coup, rassurée surtout. Je me détendis immédiatement. J'avais envie de les prendre dans mes bras, de les embrasser, mais ils n'auraient pas compris ma joie soudaine. Alors je me contentai d'un;
-Génial! Quel genre de travail?
-Tu ne vas pas en croire tes oreilles ma fille! Je vais travailler dans la police! La police, la vraie! Je vais diriger des enquêtes, tout! Imagine; j'aurai mon vrai pistolet! C'est génial!
On aurait dit un vrai gamin. Mais j'étais vraiment contente pour lui! Je le pris quand même dans mes bras, et le félicitai. Il m'expliqua que hier était un moment crucial pour avoir ce poste, d'où leur absence. J'en fus encore plus contente, car s'il n'avait pas eu ce poste, je n'aurais pas pu éliminer ce parasite de Camille et rencontrer Thomas. Je fus aussi heureuse qu'eux, tout à coup!
Ma mère nous prépara un énorme petit déjeuner absolument délicieux, puis mit de la musique et commença à chanter. Elle avait l'air stupide mais cette ambiance était magique! Je rigolai presque à en pleurer.
C'est alors que mon père prit la parole. Ces mots j'aurais voulu qu'ils l'étranglent, qu'ils l'étouffe. Je n'aurais jamais voulu entendre ces mots-là, mais je n'eus malheureusement pas le choix;
-Tu sais Chloé, ils m'ont déjà donné une enquête! Une toute fraîche! Et pas une des plus anodine; un meurtre a été commis à l'étage juste au-dessus, au troisième! Je ne connais pas encore la victime, mais c'est une chance pour moi, d'avoir mon travail si proche! Mais le plus étonnant, d'après ce que m'a dit la mère de la victime, c'est que le corps était découpé comme avec un couteau, mais moins précisément. Et il y a même une signature, ça sera donc facile à connaître le meurtrier. Je n'en connais pas plus, mais de toute façon je dois déjà y aller! Que c'est passionnant! Aller, à ce soir mes princesses! Je vous raconterai tout!
VOUS LISEZ
Miroir, mon beau miroir
TerrorJe vous avertis déjà ; si vous affectionnez les papillons, les champs fleuris, les fins heureuses, les princesses roses et j'en passe, cette histoire ne vous conviendra pas. Elle vous transportera dans un univers sombre, macabre, déchirant, atroce...