17. Organisation criminelle

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Le "tic-tac" de mon réveil me tenait éveillée. En fait, rien que mes pensées qui tournaient en boucle dans ma tête, m'empêchaient de sombrer dans le profond sommeil qui me tendait les bras. J'avais pourtant une occasion en or; mes parents étaient partis, et m'avaient permis de rester ici, de ne pas retourner au collège. Bien-sûr, il avait sorti le prétexte comme quoi je devais être fatiguée, mais je savais bien qu'ils ne voulaient pas que je revois la civilisation pour ne pas commettre l'irréparable.

En me voyant derrière la porte, ils n'avaient rien dit, ils m'avaient juste fait un large sourire, pensant que je n'avais pas entendu leur conversation. Je n'avais rien dit non plus, et le trajet en voiture était accompagné d'un silence pesant, dont personne ne semblait vouloir s'en défaire. Voilà, ma journée avait été plombée par ce psychologue menteur et manipulateur, qui avait réussi à convaincre mes parents de ma soi-disant folie. Mon père et ma mère étaient tombés dans le panneau comme deux aveugles, et n'avaient même pas tenté de me dire quoique ce soit ou de me laisser l'occasion de leur expliquer à quel point ils étaient naïfs. Naïf est d'ailleurs un mot extrêmement faible pour parler d'eux.

Il était exactement 15h13. Le temps allait être long avant minuit...Il me semblait avoir passé une semaine sans avoir vu Thomas, mais non, cela ne faisait même pas 24 heures, le temps passait si lentement!

Il me semblait être vidée de mon énergie, j'étais molle et n'arrivais même plus à me lever de mon lit. Je ressemblais à une grosse larve, ou plutôt à un maigre ver. Je n'avais plus de motivation à rien, ma journée et le restant de mes jours avaient étaient gâchés par cet immonde petit homme. Il ne méritait même pas que je le tue, ma lame est bien trop digne pour si ce n'est qu'effleurer la peau de cette ordure. Rien que de repenser à son faux air compatissant, à sa manière d'écrire, ou même à celle de se tenir, il me donnait des frissons.

Mon seul remède, pour sortir de cet infernal tourbillon, serait de commettre un meurtre. Ce soir, avant minuit, ce serait bien facile, surtout que cela m'embellirait à coup sûr - si le scénario de la veille se repoduit - et je serais à nouveau belle pour aller voir Thomas. Mais il me restait encore à choisir ma victime. Dur, dur. Je devais garder les meilleurs pour la fin, mais si je me faisais attraper avant par un membre de la police ou n'importe qui d'autre, certaines de mes proies pourraient alors être épargnées. Pas facile la vie d'une meurtrière...

C'est alors que j'eus une idée; j'allais faire des listes de mes prochains crimes. J'allais inscrire le nom, prénom, âge de la victime, l'heure du crime, l'adresse, les éventuels signes particuliers dont il faudrait se méfier, de sorte que mes crimes soient plus simple à préparer et à exécuter.

Je me levai difficilement et allai chercher mon calepin et un stylo, puis m'assis à mon bureau. Je réfléchis longuement avant d'inscrire la première victime; ça allait être Julien, l'intello qui avait découvert une vocation pour le lancement de galets. Je commençai alors à écrire;

Prénom; Julien

Nom; Fengue

Âge; 14 ans

Heure du crime; 22h00

Adresse; Avenue de la gare 9

Signes particuliers; un golden-retriever monte la garde derrière le portail de la maison

Je rigolai diaboliquement, contente de mon programme de ce soir. Encore fallait-il convaincre mes parents de me laisser sortir, ce qui n'allait pas être une chose facile, mais je n'allais pas baisser les bras pour autant.

Je devais maintenant trouver mes prochaines victimes. Je devais tuer beaucoup de gens. Beaucoup trop. Mais je me lançai;

Prénom; Justine

Nom; Karl

Âge; 15 ans

Heure du crime; demain, 22h00

Adresse; Routes des Cerisiers 13

Signe particuliers; petite soeur (?)

Le reste, j'allai m'en occuper plus tard, je n'avais pas le courage de le faire maintenant. 15h30, est-ce que quelqu'un s'amusait à arrêter le temps, par hasard? Car là, je n'arrivais pas à croire à la lenteur avec laquelle l'aiguille bougeait. Mais je devais m'occuper. C'est alors que j'eus l'intelligente idée d'aller refaire mon stock de miroir. En y repensant, mes parents n'avaient rien demandé à propos de la disparition de celui de la salle de bain. J'allais donc en racheter un pour le remplacer, par la même occasion.

Je pris mes clés et sortis de mon appartement. J'entendais toujours autant de personnes à l'étage, cela prouvait peut-être que mon crime était à la limite du crime parfait, et qu'ils n'allaient pas trouver le coupable de sitôt. Tout allait donc pour le mieux.

Je descendis les marches et sortis. Où pourrais-je bien acheter des miroirs? Je decidai d'aller tenter ma chance dans le centre commercial le plus proche. J'y étais souvent allée avec mes parents, étant plus petite, et j'en gardais le vague souvenir que l'on pouvait y trouver tout et n'importe quoi, de la nourriture, aux meubles d'époque, en passant par les poissons rouges, cétait donc l'endroit idéal pour aller acheter des miroirs.

J'y entrai et me dirigeai au hasard dans l'un des énormes couloirs carrelés du centre commercial. J'arrivai alors devant un magasin nommé "Objets en tous genres". Je m'y introduisis puis partis à la recherche de miroirs. J'en trouvai deux magnifiques, l'un de la forme d'une vague et l'autre droit, avec des dorures autour. Mais la beauté ne m'intéressait pas, c'était leur potentiel qui m'intéressait. Je me plaçai donc à l'arrière de la boutique pour que personne ne me voit, et commençai à les briser au sol en tentant d'étouffer le bruit avec mon gilet. Cela sembla marcher, personne ne vint me voir.

Je fourrai tous les morceaux de verre dans mon sac et partis en douce du magasin, sans payer bien-sûr, mais encore une fois, personne ne le remarqua.

"Julien, prépare-toi, c'est à ton tour", me dis-je, satisfaite.

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Voilà ce chapitre est un peu "brouillon" je trouve, mais je vous promets que les prochains chapitres contiendront beaucoup plus d'action, de suspens et de frissons! Bref, je ne vous en dis pas plus!

Et sinon, je voulais vous remercier, vous, tous mes adorables lecteurs qui deviennent de plus en plus nombreux à lire et à commenter mon histoire! Merci, merci, merci!!

Miroir, mon beau miroirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant