Miroir, mon beau miroir

21. Je n'étais pas au bout de mes surprises

J'étais aux anges; celui que j'aimais m'avait aidé à m'en sortir, sans même se poser de questions, et j'étais sortie d'affaire, grâce à lui.

Je ne tardai pas à rentrer chez moi et à me glisser sous mes couvertures. Mais avant de sombrer dans un profond sommeil, mon portable sonna, me faisais violemment sursauter. Je l'attrapai et tentai de regarder qui m'appelait, malgré la luminosité qui m'aveuglait. Mais le numéro était inconnu. Sans trop réfléchir, je décrochai;

-Allô? fis-je doucement.

-Salut, c'est encore moi, Thomas.

-Quoi?! Mais comment t'as réussi à avoir mon numéro?

-Je peux pas te le dire, et je t'ai pas appelée pour ça, me répondit-il, plutôt sèchement.

-Bon, vas-y, je t'écoute.

-Je voulais juste te dire que, quoique tu fasses, je serai toujours là pour t'aider, pour te sortir d'affaire. Donc, pour tes prochains meurtres, je sais qu'il y en aura, je viendrai t'aider. On sera plus rapides et plus efficaces, mais surtout plus attentifs en travaillant en duo...

-Mais si t'étais déjà dans un état pas possible en voyant celui de cette nuit, comment tu vas faire pour supporter les prochains? lui demandai-je, pas sûre que son choix soit le bon.

-T'inquiète pas, je me débrouillerai. Tant que je peux t'aider, je le fais, me répondit-il gentiment.

Je pouvais imaginer son magnifique sourire se dessiner sur ses lèvres. Mais quelque chose clochait;

-Thomas? Pourquoi tu fais tout ça pour moi? Qu'est-ce que t'as à y gagner?

-Bon je vais te l'expliquer...

Soudain, j'entendis une porte s'ouvrir, sûrement celle de sa chambre. Puis plus rien, il avait raccroché. Non, non, non! Pas maintenant! Pourquoi à ce moment-là?!

Mais même sans avoir eu d'explications, quelque chose ne tournait pas rond. Sa soudaine gentillesse me laissait perplexe, je ne savais vraiment pas quoi en penser. Devais-je m'en méfier ou tout simplement en profiter? Je n'en savais vraiment rien.

Alors, je décidai d'attendre le lendemain, pour pouvoir en parler calmement avec lui. Alors sans plus attendre, je me laissai emporter au pays des songes.

Mon réveil me tira brusquement de mon sommeil, m'obligeant à émerger de mon lit. Je me préparai et m'habillai en vitesse avant de rejoindre mes parents à la cuisine, que je saluai au passage. Contrairement à la veille, ils furent étrangement calmes, voire même abattus. Ils avaient chacun la tête dans leur petit-déjeuner, et ne le relevèrent même pas à mon arrivée. Leurs traits marqués et leur teint blafard me firent froid dans le dos.

-Quelque chose ne va pas? leur lançai-je, étonnée.

-Non, non, ma chérie, tout va très bien! On est juste un peu...fatigués, voilà tout, me répondit ma mère, d'un ton hypocrite qui se voulait rassurant.

-Hum...je vois, je vois, fis-je un peu déstabilisée.

Mais à quoi jouaient-ils? Pourquoi me cacher la vérité sur leur état? Je ne pouvais pas supporter cette situation plus longtemps, alors je décidai de changer de sujet. Mon sujet préféré;

-Alors papa, quelque chose de nouveau sur ce meurtre paranormal?

Mon père eu une réaction surprenante; il eu du mal à déglutir et se frotta les mains, embarrassé.

-Non, enfin si quelque chose mais...

Et là, ma mère lui donna un coup de coude, vraiment pas discret.