One more night 2

Le secret d'Olga

Je me demande bien qui cela peut-être, pas mon père car il est passé ce matin. Il ne reste que Allyson ou Olga comme option, même si Olga n'est pas censé pouvoir venir.

- Entrez, répondis-je alors que Søren et Anna semble vouloir se calmer.

- Bonjour ma chérie !, s'exclama Olga.

- Nanou ?, répondis-je surprise. Je croyais que tu ne devais pas venir...

Je la scrute un instant et elle me semble encore plus affaibli que la dernière fois. Peut-être que je me fais des idées, je porte mon attention sur Nicolai qui semble tout aussi inquiet et surpris que moi. Que nous cache-t-elle ?

Elle nous embrasse un par un mais s'attarde sur les deux nouveau-nés qui sont chacun dans les bras de Nicolai et de moi. Malene regarde elle aussi sa grand-mère d'un air inquiet.

- En faite j'étais dans le secteur mais je ne savais pas si j'aurais fini avant la fin des visites, m'expliqua-t-elle évasivement.

- Tu devais aller où ?, lui demandai-je.

- Oh nulle part, juste faire deux ou trois petite course.

Je lui jette un regard dubitatif. Elle me ment, je le sens, je le sais mais pourquoi ?

- Et pourquoi faire des courses par ici alors que tu es à 39 kilomètre de Copenhague ?, demanda Nicolai méfiant.

Il aime beaucoup Olga et il a aussi énormément d'estime pour elle. Il sait tout ce qu'elle a fait pour moi et il lui en est très reconnaissant.

- Ne vous inquiétez pas les enfants, je vais bien !, s'exclama Olga rassurante.

- Mais nous n'avons jamais dit que tu n'allais pas bien, lui fit remarquer Nicolai en reposant Anna dans le berceau.

Je repose à mon tour Søren dans le berceau avant de m'allonger, Malene contre moi. Ma petite puce m'a manqué même si tout à l'heure, elle a failli nous faire une crise diplomatique avec Nicolai. D'ailleurs je n'arrive pas à lui en vouloir pour ce qu'il m'a avoué, en faite je lui trouverais assez facilement des circonstances atténuantes.

- Je... Je sais, bégaya Nanou. Mais je voulais quand même vous rassurez au cas où ?

- Au cas où quoi ?, demandai-je en fronçant les sourcils.

- Bah au cas où vous vous inquiéterez, me dit-elle simplement.

Je soupire de toute manière si elle ne veut pas en parler, je ne peux pas la forcer et puis je me fais peut-être des idées.

- Je crois que la puce s'est endormie, sourit Nicolai en constant que Malene dormait dans mes bras.

Olga nous sourit et s'approche du berceau de Søren et Anna, elle leur entonne un chant danois. C'était la comptine qu'elle me chantait quand j'étais petite.

- Ça me rappelle beaucoup de chose Nanou, lui dis-je en souriant.

- Moi aussi... Notamment quand tu ne voulais pas te calmer, me dit-elle d'un ton provocateur.

- Moi je sais comment la calmer, plaisanta Nicolai en me jetant un regard sournois.

- Très drôle, répondis-je en levant les yeux au ciel.

Ce n'est quand même pas ma faute si les caresses dans les cheveux ça me fait du bien, pensai-je.

- Et Malene semble prendre les mêmes habitudes que sa maman, poursuivit-il.

- Ah bon ?

- Oui hier quand elle a pleuré parce qu'elle te réclamait, je lui ai caressé les cheveux et elle s'est tout de suite apaisée.

- Ma fille c'est la meilleure, je l'ai toujours su, plaisantai-je.

- C'est ma fille aussi, je te signale !, s'exclama-t-il.

- Oui quand elle n'est pas obéissante, le provoquai-je.

Il me tire la langue, signe d'une grande maturité. Je lève les yeux au ciel, amusée.

Trois heures plus tard,

De nouveau quelqu'un frappe à la porte de ma chambre, cela ne va jamais se finir !

- Maman ?, répondit surprise Allyson.

Au moins nous ne sommes pas les seuls à être surpris.

- Oui c'est encore mon surnom, plaisanta Olga en voyant sa fille faire son apparition dans la pièce.

- Mais je croyais que tu ne pouvais pas venir aujourd'hui...

- Oui mais finalement j'ai pu, rétorqua Olga mal à l'aise.

Je toussote légèrement pour que l'on change de sujet de conversation. Allyson semble le remarquer et accoure vers son neveu et sa nièce.

- Ils sont trop choux, nous dit-elle.

- Et moi ?, demanda jalousement Malene.

Allyson regarde Malene avant de lui dire que c'est la plus belle des petites filles.

- Je suis pas petite, j'suis gande !, s'exclama-t-elle avant de croiser ses bras sur son buste.

- Oui pardon Malene. Tu es très belle pour une grande, rectifia sa tante amusée par sa réaction.

- Une chose est sure c'est que tu ne vas pas t'ennuyer quand elle sera adolescente, me chuchota Olga à l'oreille.

- S'il te plaît on redoute assez son adolescence comme ça, lui murmurai-je avant de lui sourire.

- J'espère que je serais de ce monde pour pouvoir voir ça, me dit-elle tristement.

Je la regarde, les yeux comme des soucoupes. Sa phrase m'intrigue et je n'ose pas lui demander ce qu'elle a, peut-être parce qu'au fond j'ai peur de sa réponse.

- Ne dis pas de telle chose !

- Ce n'est pas mentir que de dire que nous ne sommes pas éternels...

Je lui souris, elle a raison.

- C'est qui qui est né en premier ?

- Anna, répondit Nicolai à Allyson.

Elle lui sourit et reporte son attention sur les nourrissons qu'elle caresse affectueusement.

- Vous comptez en rester là quand même ?!, plaisanta Allyson.

- Oui, répondit-on en chœur avec Nicolai.

Au moins on ne va pas se bagarrer pour savoir si on en veut d'autre ou pas, puisque nous sommes tous les deux contre l'idée d'en avoir un quatrième un jour. Olga nous sourit d'un air compréhensif mais son regard semble ailleurs, effacé.

Elles sont toutes les deux restées encore une heure puis tout le monde est parti, me laissant seule avec les nourrissons. Cela me fait très drôle de me retrouver toute seule alors que j'ai eu du monde avec moi toute la journée. J'ai tellement hâte de retourner chez moi.