One more night 2

Dépression

Le soir,

Nicolai est rentré un peu plus tard que prévu à cause d'un dossier qu'il n'arrivait pas à boucler. Ça ne m'étonne pas, tout le monde part en vacances à cette époque-là et sa boite tourne donc au ralenti.

Alors que nous mangeons tous les deux, la petite est couchée depuis déjà un certain temps. Nicolai est juste allé lui faire un bisou en arrivant.

- Tu as fait quoi aujourd'hui ?, me demanda-t-il.

C'est certainement plus par politesse que par réelle envie de le savoir. Toute façon chaque jour c'est la même chose : repos, repos et repos encore.

- Comme d'habitude chéri... Olga est passée me voir pour m'aider à faire les cartons.

- Ah oui c'est vrai que c'était aujourd'hui qu'elle devait venir, me dit-il après avoir fini sa bouchée.

- Elle était bizarre d'ailleurs...

- Ah bon ?

- Oui je ne saurais pas te dire... Je ne l'ai jamais vu aussi nostalgique... Elle a carrément emmené un album photo...

Il me regarde avec surprise, il ne connaît pas beaucoup Olga mais assez pour comprendre pourquoi je suis inquiète ou troublée.

- Peut-être que c'était pour montrer à Malene des photos de toi petite. Puis peut-être que te voir en couple avec des enfants ça la rend nostalgique des moments où tu étais petite... Puis Allyson grandit aussi et ça doit l'affecter plus qu'elle ne veut bien l'admettre, me rassura Nicolai avec un petit sourire au bord des lèvres.

- Oui elle a montré les photos à Malene mais je ne sais pas elle était bizarre.

- Ne te fais pas trop de soucis, tu as assez avec ta grossesse pour ne pas te rajouter du stress...

- Je sais mais je devrais peut-être en parler avec Ally'

- Pour l'inquiéter aussi ? Ce n'est pas une bonne idée ! Puis si ça se trouve tu te fais des films, me dit-il en finissant son assiette.

Je bois une gorgée de mon verre d'eau avant de le reposer sur la table. J'avais une faim de loup ce soir, j'ai pris quelques kilos avec les jumeaux... Kilos que j'avais plus ou moins réussi à perdre après la naissance de Malene. Je soupire.

- Qu'est-ce que tu as ?, s'agaça-t-il.

- Rien...

- Bah si c'est quoi ce soupir ?

- Tu ne trouves pas que j'ai grossi ?, lui demandai-je.

Il me regarde curieusement et cherchant certainement où était le piège dans ma question.

- Tu as pris tes kilos de femmes enceinte, me dit-il simplement.

- C'est-à-dire ?

- Tu veux entendre quoi ? Ça ira plus vite comme ça !

- Mais qu'est-ce que tu as avec ton humeur de chien ?, m'emportai-je.

- Mais c'est toi là ! Qu'est-ce que tu veux que je réponde ?

- Bah je ne sais pas moi !, criai-je en me levant de la chaise.

Je le dévisage un court instant avant de débarrasser la table, seule chose pratiquement que je peux faire sans l'aide de personne.

- Mais merci ça fait toujours plaisir de se sentir grosse aux yeux de son copain, poursuivis-je.

- J'ai jamais dit ça ! Tu entends vraiment ce que tu veux !