Chapitre 9

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« La Terre n'a qu'un seul Soleil »

Proverbe africain


J'aurai pas dû m'entraîner ce matin...

Maintenant j'ai des courbatures.

Après m'être faire défoncer la gueule, je suis allée me défouler sur un punshing ball.

Je me dirigeai vers la salle de conférence. On s'y était donné rendez vous avec Priscila.

Arrivée dans la grande salle, je regarde autour de moi et vois Madeleine. Je serre les poings pour refouler l'envie de lui en mettre un dans la gueule. Elle me remarque et se dirige vers moi avec un grand sourire. Kass, Keiron, Klarckson et Priscilla la suivent de près.

- Zya ! Ça va ? s'écria Kass.

- Tu te plais ici ? demanda Madeleine.

- Tu as un bon classement ? poursuit Klarckson.

- Tu t'es fais des amis ? termine Keiron.

- Alors... je vais bien, je me plais ici, je ne sais pas encore mon classement.

Je regarde discrètement Priscilla. Elle semble m'avoir remarquée et me fait un petit sourire. Je me demande... est-ce qu'elle me ment aussi ?

- Et tu t'es fais des potes ou pas ? insiste Keiron.

Je lui jette un regard noir.

- Oui, je me suis fais des VRAIS amis, dis-je en insistant sur le mot « vrais ».

Ils ne relèvent pas le sous-entendu de ma phrase.

- Sinon... tu vas rentrer dans les brigades d'extérieur ? demanda Madeleine.

Je vais la buter...

Je sais très bien pourquoi elle dit ça.

Tout ce qu'elle veut, c'est sa récompense.

- Pas encore. Il faudra que tu attendes encore un peu avant d'avoir ta récompense, dis-je d'un ton neutre.

- Ah, c'est do... attends ! Comment tu sais pour la récompense ?!

- Il faut croire que je suis moins conne que j'en ai l'air. Et heureusement que j'ai des VRAIS amis pour m'ouvrir les yeux.

Ils me regardent tous bouche bée.

- J'imagine que je vais vous laisser maintenant.

Je tourne les talons et pars de la salle.

Je vois Morgane adossé au mur du couloir. Il me regarde avec un petit sourire en coin. Je continue de marcher dans sa direction en essayant de l'ignorer. Je passe à côté de lui mais il m'attrape le bras.

- C'est courageux ce que t'as fait, pedzouille. S'opposer à ses proches de cette façon...

- De toute façon, ce courage ne me servira à rien. Je compte partir du camp d'entraînement.

- Pourquoi ?

- Je ne suis pas à ma place ici. Je suis pas assez douée pour entrer dans l'armée.

- C'est vrai que t'es une merde.

Je pars sans lui répondre.

Je me dirige vers le parc. Je regarde les statues des soldats les plus vaillants, en me disant que je n'en ferai jamais partie.

Pourquoi ai-je voulu rentrer dans les brigades d'extérieur ?

Pour vois le Soleil.

Quel rêve idiot.

Et dire que Priscilla pense vraiment que je ferais tout pour réaliser ce rêve insensé. Je ne suis pas aussi courageuse que ce que pense les autres.

Morgane le sait, je ne suis qu'une merde.

- Zya ! crie une voix derrière moi.

Je me retourne, prête à donner un coup de poing à celui ou celle qui m'a dérangé.

C'est Priscilla.

Je ne peux pas m'empêcher de repenser à sa lettre.

- J'ai entendu ta discussion avec Morgane. Pourquoi tu veux quitter le camp ?

- Comme je l'ai dit, je ne me sens pas à ma place ici. Et comme il l'a dit, je suis une merde.

- Mais... et ton rêve ?

- Arrête d'être aussi naïve. Je ne réaliserais jamais ce rêve. Le monde n'est pas parfait au point de combler tout le monde.

Les larmes coulent sur mes joues sans que je ne puisse les arrêter.

- Voir le Soleil... quel rêve idiot ! Je n'ai ni la force, ni le courage de le réaliser !

Je m'apprêtais à continuer ma tirade pessimiste lorsque Priscilla fit quelque chose qui me laissa sans voix.

Elle m'embrassa.

Sous le coup de la surprise, je n'arrivais pas à bouger.

Elle dit passer une sorte de pastille de sa bouche à la mienne. Elle se détacha de moi et approcha sa bouche de mon oreille.

- Désolée, Zya... me murmura-t-elle.

Désolée...

Mais pourquoi ?

Elle fit quelques pas en arrière.

Je sentis mes paupières devenir lourdes. J'avais du mal à réfléchir correctement.

La pastille qu'elle m'a donnée...

C'était....

Un somnifère ?

.

.

.

Je me réveille avec un mal de tête atroce. Je détaille mon environnement. Il fait sombre, humide et chaud. Je suis couchée sur de la pierre gelée. Je frissonne. Je tends mon bras gauche mais le laisse retomber mollement à cause de la douleur. Mes doigts rencontrèrent un liquide froid.

- Réveillée ? demande une voix près de moi.

Je regardai dans la direction de la voix mais ne vis rien, n'étant pas habituée à l'obscurité.

- C'est... c'est qui ? demandai-je d'une voix faible.

Je me sentais encore très fatiguée. Je peinais à garder les yeux ouverts et à penser correctement.

- Je m'appelle Rédouane. Je suis un majordome Ajeff Brang.

Je me rappellai de ce que Keiron et Klarckson m'avaient dit. D'après eux, Ajeff est un écrivain de grande renommée. Mais il me semblait qu'ils m'avaient aussi dit qu'il n'était servi que par un robot.

- C'est... impossible. Ajeff Brang n'est servi que par... un robot, soufflai-je de ma faible voix.

- Il ne faut pas croire tout ce qu'on dit. Ajeff a plus d'un majordome. Mais les gens se sont mis en tête qu'il était quelqu'un de très solitaire. Ajeff cache plus d'une chose au média.

Voir le SoleilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant