Chapitre 13

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« Croire au Soleil quand tombe l'eau »

Louis Aragon

- Arrête-toi... han... deux secondes... han... s'il te plait, dis-je à bout de souffle.

Rédouane, qui me tenait par la main, s'arrêta net.

- Tu as pas beaucoup d'endurance pour quelqu'un qui a fait l'entraînement de l'armée.

- Je... han... l'ai pas... han... fini.

- On a couru à peine 1 heure...

- Déjà...han... comment on est censés... pouvoir... han... courir dans une maison...han...pendant une heure... même si c'est un villa.

- C'est pour « semer » les caméras.

- Et...on va...han... où ?

- Quelque part. Je peux pas le dire ici. Il y a des caméras et des micros.

- Et... qu'est-ce que... le mot...han... disait ?

- Pour te donner rendez-vous à une salle de musique de ton étage. Je serai venu te chercher et je t'aurai menée là où on va en ce moment. Et arrête de parler, tu vas reprendre ton souffle moins vite.

Je suivis son conseil et arrêtai de parler. Quelques minutes plus tard, on reprend notre route vers « l'endroit mystérieux ».

On arriva devant un escalier moins propre et richement décoré que les autres. Rédouane descendit les marches quatre à quatre et je fis de mon mieux pour le suivre. L'escalier déboucha sur une pièce gigantesque. Il y avait des tables et des bancs un peu partout dans la salle. On aurait dit un réfectoire.

Je remarquai Anaïs assise à une table en train de parler avec une femme aux cheveux bouclés, grande et maigre. Je vis aussi le tas de muscle –Walid je crois- assis sur un banc, une bière à la main et le visage ravagé par les larmes. La raison de sa tristesse avait sûrement un rapport avec Marie-Lou.

Rédouane me poussa légèrement la table d'Anaïs. Il me murmura à l'oreille d'aller m'asseoir, ce que je fis.

- Pourquoi t'es pas venue au rendez-vous ? demanda Anaïs d'un air mauvais.

Je m'apprêtais à parler mais Rédouane me coupa la parole.

- Elle ne sait pas lire, Anaïs.

- Et pourquoi tu me l'as pas dit ? me demanda-t-elle en fronçant les sourcils.

- Bon. On va parler de ça pendant une heure, c'est chiant, dit la fille aux cheveux bouclés.

Je n'avais pas remarqué la chicha posée juste à côté d'elle. Elle en prit une bouffée avant de poursuivre :

/NDA : Ne fumez pas de chicha ! C'est peut-être légal mais ça ne veut pas dire que c'est inoffensif ! Ne laissez pas Mlle. Nicotine prendre le pouvoir de votre cerveau/

- Je m'appelle Luce. Te présente pas, je sais déjà qui t'es. C'est chiant.

- Euh... d'accord...

Une femme plantureuse arriva, une louche à la main. Et elle frappa Luce avec son instrument de cuisine...

- Je t'ai déjà dit d'arrêter avec ce tic ! s'exclama-t-elle.

- Roh ! Ça va ! Et pis arrête de m'frapper avec ta louche, là. C'est chi...

- Arrête de dire que c'est chiant !

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