Chapitre 7: Révélations.

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Stelly

Marcus nous raccompagne en dehors de son bureau, une main dans mon dos.

J'ai remarqué que son comportement envers moi est totalement opposé à celui qu'il adopte avec Adam. C'est tel qu'il me donne l'impression de me considérer comme son égale, chose complètement contradictoire avec la négligence qu'il nous a accordé il y a une heure, lors du discours.

Ça pourrait me rassurer, me faire dire que ça ne peut qu'être une bonne chose, mais ça ne fait qu'attiser mon inquiétude. Je n'y comprends rien, absolument rien.

« - A tout à l'heure, il nous salue avec un gracieux sourire avant de refermer la porte en vieux bois derrière lui. »

Je voudrais discuter avec Adam de tout ce qu'il vient de se passer, de cet échange si furtif mais pourtant qui n'aura fait que doubler mes questions, mais les gardes s'approchent déjà de nous, des menottes en main.

Mon allié capte ma détresse, mon envie de me livrer, mais se laisse faire par les gardes qui lui menottent déjà ses poignets, une mine désolé peinte au visage.

« - Plus tard, il mime avec sa bouche pour me faire comprendre qu'on ne peut pas parler ici, en présence des gardes. »

Je hoche la tête et me laisse moi aussi faire par un jeune garde aux cheveux courts qui me menotte également, bien que contrariée de devoir attendre.

Je grimace quand il les serre d'avantage mais évite d'à nouveau simuler un malaise. Cette technique marchera une fois pour aujourd'hui, mais pas deux. Et vu son efficacité, il me faut la préserver pour une prochaine fois.

Nous arpentons l'étage pendant cinq minutes environ, slalomant entre différents couloirs ce qui me donne rapidement la nausée. Soit les gardes font exprès de nous tromper en nous faisant faire plusieurs détours afin que l'on ne mémorise pas le chemin, soit cet endroit est un véritable labyrinthe.

Je jette un coup d'œil vers Adam, qui lui reste bien concentré à sa tâche. Son but je le sais, est bien d'ancrer en sa mémoire le plan de l'étage. Il n'a pas tort, ça ne peut s'avérer qu'utile pour les jours et les semaines à venir. Je détourne mon attention afin qu'il ne me découvre pas en train de le reluquer bizarrement et suit silencieusement les nouveaux tournants et changements de couloirs.

Bientôt nous arrivons devant un ascenseur à l'intérieur duquel nous entrons, moi ainsi qu'Adam en premier. Les gardes ferment la marche et touchent du bout des doigts le numéro correspondant à l'étage -1 sur la plaquette tactile.

« - Enfilez ça le temps du trajet, mais dépêchez vous, nous sommes bientôt arrivés, nous ordonne un garde. »

Je ne comprends d'abord pas à quoi fait allusion le garde à la coupe militaire jusqu'à ce qu'ils nous tendent à chacun un ensemble bleu marine. Veulent-ils vraiment que l'on se change comme ça, devant eux, sans aucune pudeur ? Je suis loin d'être timide, mais il ne faut pas exagérer.

«- Ne pensez pas une seule seconde que je vais me changer devant vous, c'est un non pas négociable. »

Tout les gardes posent leur regards curieux sur moi, et me dévisagent surpris que je l'ouvre.

« - Parce que tu penses peut-être avoir le choix ? ose le plus vieux des trois, mais aussi le plus laid.

- Parce que vous pensez peut-être pouvoir me forcer ? je répond du tac au tac. »

Les gardes se sourient entre eux et s'ils n'avaient pas été si nombreux, je leur aurai bien fait ravaler leur rictus pervers en un coup bien calculé.

Year 2590Où les histoires vivent. Découvrez maintenant