Year 2590

Chapitre 19 : Adam.

Stelly

Je me frotte frénétiquement le bras, là où on vient de me planter une énième aiguille. Le liquide chaud circule dans mes veines, me procurant comme des ondes d'électricité à l'intérieur de celles ci. Cette action nous est devenue une habitude, à force, mais elle n'en est pas pour autant moins désagréable.

— Dis-toi que c'est la dernière, tente de me rassurer mon infirmière personnelle, Amélie.

Je lui souris, pour lui montrer ma reconnaissance de son soutien. Certes, c'est son métier d'être agréable avec moi, mais il faut dire qu'elle le remplit à la lettre.

— Vous êtes une des seules personnes ici qui va réellement me manquer.

Mes paroles sont vraies, plus que n'importe quelles autres que j'ai déjà pu dire.

— Tu vas également me manquer, Stelly. Et je suis déçue de savoir que je ne ferai pas partie de la suite de votre périple.

Sa main vient serrer la mienne, et je sens mon cœur se tordre.
Alors, je détourne mon attention afin d'observer pour la dernière fois cette pièce qu'Amélie aura su rendre conviviale.

— Pourquoi est-ce qu'ils ne vous embauchent pas de nouveau ? je la questionne.

— Ils me soupçonnent d'avoir voulu joindre ta famille, et tu sais tout comme moi qu'ils ont vu juste.

L'horloge s'allume quand je pose mon regard sur elle, et me dévoile l'heure qu'il est. Il nous reste exactement dix petites minutes.

— Désolé si je t'ai attiré des ennuis.

Elle me regarde en souriant, penchant son visage angélique au dessus du mien comme la première fois.

— Je l'aurais fait même si tu ne me l'avais pas demandé, Stelly. Alors arrêtons avec ça, tu veux ? Promets moi plutôt que tu vas faire tout pour t'en sortir,  quoi qu'ils puissent vous préparer.

— Je promets, oui.

Ses yeux sont embués, voilés de nostalgie. Elle me considère un peu comme sa sœur, ou sa fille, je ne saurais dire. Dans tout les cas, son lien avec moi est particulier, et ce depuis le début.

— Stelly, il faut que je t'avoue quelque chose...

Son ton doux ne me fait pas appréhender ce qu'elle compte me dire, bien au contraire.

— Je t'écoute.

Dorénavant, je suis attentive à tout ce qu'elle me dit.

— Marcus a connu ta mère, et Adam ne t'a pas dit toute la vérité sur lui.

Adam

— Dégagez, bon sang !

— Adam, tu sais très bien que c'est la dernière, ne fais pas ton enfant...

— Fermez-là.

J'arrache de ses mains l'aiguille qui semble me narguer de par son gros diamètre, et la plante moi même dans mon avant bras.
Je pousse un premier râle, puis un deuxième quand je pousse l'embout de mon objet de torture pour permettre au liquide de se répandre dans mes veines.

— Vous n'étiez pas autorisé à faire ça ! s'offusque mon infirmière.

— Et vous je viens de vous dire il y a à peine dix secondes que vous n'êtes pas autorisée à l'ouvrir.