L'histoire de Bineta

Part 7: Confidence 2

Les jours passèrent, ils se retrouvaient au même endroit. Leur discussion commençaient à dépasser les quelques phrases qu'ils échangeaient. Abdou ne savait, à la grande surprise de Bineta, pas qu'elle avait eu une mésaventure qui faillit avoir raison de toute volonté d'épanouissement chez elle. Il était loin de s'en douter. Cependant Bineta pensait le contraire, qu'il était au courant de tout mais ne s'en souciait guère. Au cours d'une de leur discussion, Abdou l'interrogea sur la raison de sa réserve. Il avait pu savoir que Bineta n'était pas introvertie et que foncièrement elle n'était pas mauvaise. Alors il ne pouvait comprendre qu'elle se comporte de la sorte sans aucune raison apparente.

A : Bineta, en fait il y'a quelque chose que je ne puis toujours pas comprendre chez toi. J'aimerais, au lieu de me faire une idée, qui sera probablement fausse, que tu m'éclaire la lanterne (ça l'incommodait d'aborder le sujet)

B : Pourquoi tu affectes une telle mine ? Juste pour une question

A : Rien de grave han, je n'ai seulement pas envie de te mettre mal à l'aise

B : tu la pose, cette question ou pas, Abdou ?

A : heu... j'aimerais savoir pourquoi... tu... t'isoles, pourquoi tu sembles te soucier uniquement de ta personne ?

Elle regarda Abdou, l'air étonné et se mit à se poser des questions : Est-il en train de se moquer de moi ou quoi ? Non il n'ose pas... Il est sérieux pourtant, à en juger cette tête qu'il fait. Je vais lui demander pour en avoir le cœur net

B : Est-ce que t'es sérieux là ?

A : Je suis, on ne peut plus sérieux ?

Bineta fut plongée pendant un moment dans une réflexion occasionnant des questionnements. Comment lui expliquer tout ça ? S'il n'est pas au courant, alors combien sont-ils à ignorer ce fait ? Des larmes lui coulèrent aux joues. Elle n'osait plus croiser les regards des autres, la honte la rongeait après l'incident. Donc n'étant pas sure de qui était au courant ou pas, elle avait fini par se dire qu'ils l'étaient tous. Cela faisait, en effet, partie de ce qui l'avait petit à petit éloigné des petits groupes formés pendant les heures de récréation. Mais aussi l'abandon qu'elle avait subi de la part de ses « amis » l'avait tout naturellement poussé à croire que c'était pour ne plus avoir affaire à elle. Parce qu'elle était stigmatisée et que certainement tout le monde la voyait du même œil. Elle venait alors de réaliser que certains ne s'y prêtaient pas.

Elle fixa du regard Abdou qui s'en voulait à telle enseigne qu'il dut baisser les yeux.

A : Je suis désolé, je m'en veux terriblement... (Il se confondu en excuse)

B : Cela n'a rien à voir avec toi. Je suis juste surprise (haletante)

A : C'est ma question qui t'a mis dans cet état ? (Lança Abdou, inquiet)

B : Non pas...vraiment. Enfin si...un peu (toujours en pleur).

A : Si tu n'es pas prête à en parler, ne te fais pas de mal. On change de sujet

B : Je croyais ne pas avoir à t'informer d'une telle chose. Je te croyais déjà au fait de la chose. C'est un sujet...délicat...dont je ne parle que trop peu et seulement avec mes parents. Il fallait que ce jour arrive, il se trouve que je ne m'attendais pas à ce que ce soit aujourd'hui...

A : Je...suis...heu (Il eut du mal à dire quelque chose de compréhensible)

Bineta hésita pendant un long moment. Elle se demandait si elle n'allait pas se faire rejeter par Abdou. Comment prendrait-il la chose ?... Abdou était angoissé et commençait à transpirer.

B : Désolée de te faire vivre ça. J'ai été victime de... j'ai eu le malheur (elle inspira profondément)...de...de croiser le chemin d'un rebut de la société qui attenta à ma dignité.

Abdou n'en crut pas ses oreilles, il éprouva la peur de sa vie...