Part 26 : La confrontation (suite 1)

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Dans la famille d'Abdou la rumeur courrait que la fille qu'il devait épouser était de la même famille que Fatou, celle qui fût le grand amour de Moustapha. On se souvient aussi toujours que se marier avec une personne « castée » était hors de propos chez eux... Après les humiliations qu'ils avaient subies pour avoir voulu soutenir Moustapha et Fatou, c'était devenu une question de fierté chez les parents d'Abdou (Moustapha...). Des oncles et tantes à Abdou se sentirent profondément blessés et jamais plus ils n'avaient accepté de se faire rabaisser par qui que ce fut...   

Abdou surprit une conversation entre son oncle et une de sœurs de ce dernier. Il était question de son union avec Bineta.     

-Moustapha, je t'ai dit que ces gens nous regardent de haut. Tu es quand même le mieux placé pour le savoir. Mais qu'est-ce qui t'arrive ? Bon sang !  

-Je refuse de vivre dans le passé... ce qui n'avait pas marché pour moi le sera peut-être pour lui. Il aime la fille...elle l'aime aussi. Les parents de Bineta ne trouvent pas de mal à ce mariage, moi aussi... quel est le problème ?

-Mais, as-tu oublié ses grands-parents Aïssatou  et Mamadou? A ce que je sache, ils sont encore aussi opiniâtres que dans le temps et ont toujours leur mot à dire. N'est-ce pas eux qui s'étaient farouchement opposés à ta relation avec Fatou ? J'ai vraiment du mal à te comprendre...

- Peu importe... Je soutiendrais mon neveu quoi que cela puisse me coûter... je crois qu'ils se plieront cette fois-ci, ils accepteront ou la famille sera divisée... Pathé et Mariam ne feront rien qui pourrait contrarier leur fille... et puis, ils ne sont certainement pas spirituellement indigents au point de se croire au-dessus des personnes qui exercent les fonctions telles que les nôtres.

- Je ne connais pas son mari... mais Mariam, elle j'ai toujours connu sa position par rapport à cette question. Elle est catégoriquement contre mais je te parle de chose plus complexe. C'est une affaire de famille, c'est une chose à laquelle nous accordons la plus haute importance. Je ne pense pas que Mariam et son mari soient prêts à se mettre à dos toute la famille pour faire plaisir à leur fille             

- Abdou aime bien Bineta, cela se voit dans ses yeux quand il parle d'elle. Il est par conséquent prêt à la soutenir et lui offrir une vie de rêve. Même s'il arrive que la famille soit divisée, cela n'aura pas une très grande incidence sur leur couple parce que leur amour comblera tout manque.                 

Grand-père Diadji, comme il l'avait dit à Mamadou appela Pathé en espérant parvenir à le faire changer d'avis. Il se trouvait que Pathé ne recevait d'appels de son père qu'en cas d'urgent. C'est lui qui l'appelait, en fait, chaque jour pour avoir de ses nouvelles ainsi que celles de toute la famille.      

-Bonjour mon fils. Dit Diadji

-Bonjour papa, tout va bien j'espère.  Répondit Pathé (un peu inquiet)         

-ça va, ça va tout va bien. J'avais juste à te parler par rapport au mariage de ta fille

Pathé se rappela à l'instant qu'il avait eu une discussion, à ce propos, avec son père. Celui-ci avait manifesté son opposition et pensait en avoir terminé avec cette histoire. Grand-père Diadji n'était pas du genre à tenir une conversation plus d'une fois sur un même sujet, surtout quand cela porte sur les principes. Alors si son père l'avait appelé pour converser à propos du mariage c'était parce que son beau-père lui en a touché un mot... Pathé ne fût jamais aussi embarrassé de sa vie.

-oui papa, je pense que tu connais ma position sur le sujet. Je suis au-dessus de ces considérations, elles absurdes et infondées. Je ne saurais alors, avec tout le respect que je te dois et dont je fais preuve à ton égard, être en accord avec toi.               

Dadji se sentit profondément outré en entendant ces mots. Il se tut malgré tout pour le laisser terminer.

-Papa tu comprendras par ces mots que cette discussion ne mènerait à rien. Je ne puis qu'être juste. Regarder à travers tous les prismes sociaux cette liaison n'est en rien impossible ou exécrable. Papa cette fois-ci je ne pourrais accéder à ta requête

-Pathé ne jette pas l'opprobre sur notre famille. Pathé ne sois pas l'objet de mon courroux ou tu en subiras les conséquences. Ce n'est pas aujourd'hui que tu commenceras à me contrarier. Jamais tes mots n'ont été aussi blessants, saches le... Dit-il dans l'espoir de le voir culpabiliser et raccrocha aussitôt.

Dadji appela la maman de Pathé pour lui expliquer que son enfant allait faire la plus grande erreur de sa vie. Et que par la même leur nom serait synonyme de décadence et d'ignominie.

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⏰ Dernière mise à jour : Mar 18, 2019 ⏰

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L'histoire de BinetaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant