Part 16: La visite (suite 1)

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P : Bonsoir Abdou et bienvenue, assieds-toi... et mets-toi à l'aise

A : Bonsoir... merci monsieur.

P : Mon garçon merci d'avoir répondu à notre invitation.

A : C'est à moi de vous remercier, c'est une chance que je sois invité chez vous

P : Bineta, offre-lui à boire

Abdou essayait de se comporter le plus naturellement possible. Mais il était un peu transi de peur. Il y'avait un certain raffinement dans ses gestes, mais qu'il perdit pendant cet instant. Il n'était pas très à l'aise. Bineta lui fit signe de s'asseoir, sur un fauteuil en face de ceux sur lesquels étaient assis ses parents. Il alla d'un pas leste se mettre à la place indiquée.

P : Abdou comment tu vas ?

A : Bien monsieur...

P : Elle, c'est Mariam la mère de Bineta et Fatou, sa tante (Il les lui montra du doigt)

M : Bienvenu Abdou, mets-toi à l'aise. J'espère que tu n'as pas eu du mal à trouver la maison (On pouvait sentir de l'émotion de par sa voix qui tremblotait. Son affection, pour sa fille, la poussait tout naturellement à éprouver une certaine bienveillance pour toute personne se montrant avenante envers la prunelle de ses yeux.)

F : ça va Abdou ?

A : Merci... je vais bien...non pas trop. J'étais pendant tout le trajet en contact avec Bineta

P : D'abord, je te remercie d'avoir redonné de l'espoir à notre Bineta, que nous aimons tant.

A : Je ne pouvais faire autrement... je trouve même que je n'en fais toujours pas assez

Bineta revint à cet instant, un verre d'eau à la main. Elle regarda Abdou qui lui fit un sourire comme pour lui dire que jusque-là tout se passe plutôt bien. Elle lui tendit le verre rempli mais juste assez pour que le contenu ne se déversa pas sur les habits qu'Abdou avait eu tant de mal à choisir.

B : Prends Abdou, n'en bois pas trop. Il faut que tu puisses te délecte des petits-fours que j'ai moi-même préparés (dit sur un ton ironique pour le mettre un peu plus à l'aise)

A : D'accord... (Je ne vais alors boire qu'une ou deux gorgées. Les petits-fours, c'est mon péché mignon, lui aurait-il répondu en temps normal... mais la circonstance ne le lui permettait pas)

P : Bien ! Tes parents, ils se portent bien ?

A : Oui, ils vont bien.

P : Est-ce qu'ils savent que tu es là ? S'enquit-il, parce que si c'était son enfant, il aurait aimé qu'il l'informe de ses moindres déplacements

A : Oui mon oncle est au courant de ma présence ici

P : Elle nous parle de toi depuis un bon bout de temps. Elle ne dit que du bien de toi. Mais par devoir, en tant que parents, il faut que nous sachions qui tu es vraiment et quelle sont tes intentions. D'autant plus qu'elle est... vu tout ce qu'elle a vécu, il faut que nous la protégions

A : Je crois être assez bien placé pour le comprendre. J'ai des parents, qui pour un « rien » s'inquièteraient outre mesure... c'est d'ailleurs pour avoir compris cela que j'ai accepté de venir vous rencontrer

P : Puisque tu l'as compris alors on s'entendra bien, peut-être. (Il ne pouvait s'empêche d'émettre des réserves. Bineta incarnait tout ce qu'il ne serait jamais, pensait-il)

F : Abdou, comment s'appelle ton oncle ? (Elle ne pouvait réfréner son envie d'en savoir plus sur Abdou)

A : Il se nomme Moustapha. Vous le connaissait peut-être, il est bien connu dans son domaine

Mariam ne pouvait toujours pas parler. Elle ne savait pas par quelle question commencer, elle en avait à profusion. Bineta, sa fille, celle qu'elle voit comme son alter égo, celle qu'elle regarde et s'émerveille de la création, celle qui lui rappelle qu'il y'a, aux cieux, le suprême, le glorieux... celle-là même, qu'elle croyait avoir perdu parce qu'elle n'allait peut-être jamais se remettre de son traumatisme..., elle-même allait connaitre des jours meilleurs que ceux qu'elle entrevoyait non pas par pessimisme mais pour ne pas se bercer d'illusions.

F : Il est dans quel domaine ?

A : Il est bijoutier. C'est au marché central qu'il a son atelier

F : Moustapha, je le connais très bien. Il est un ami d'enfance

P : C'est une bonne nouvelle, ça.

Fatou regarda la maman de Bineta. Son visage sembla s'assombrir. Elleconnaissait très bien Moustapha, aussi bien qu'elle pouvait citer tous lesmembres de sa famille parce qu'en fait elle avait vécu une idylle avec lui. Unehistoire qui malheureusement n'avait pas fini de la façon dont ilsl'envisageaient. Une petite flamme s'était créée en chacun d'entre eux, un feusans envergure mais qui consumait ceux qui, malencontreusement, allaient causerleur rupture. Un amour réel mais qui fut impossible, non pas pour ce qu'il a depur, mais pour ce que ceux à qui revenait le dernier mot s'y opposèrent,catégoriquement.    

L'histoire de BinetaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant