Part 11: Leçon de vie (suite)

179 9 0
                                    


Pathé, le papa de Bineta, descendit plus tôt que d'habitude et avait surpris leur conversation. Un peu éloigné de la cuisine, il ne lui parvenait que des bribes. Il entendit « Inquiéter » et reconnut la voix de Mariam... le « garçon », cela sonna comme celle de Bineta. Il fut tenu en haleine... et ne put s'empêcher d'écouter la conversation même si c'était contre ses principes mais qu'est-ce qu'il ne ferait pas pour ou à cause de sa fille ? Il décida de ne pas entrer de peur d'interrompre la discussion qu'il souhaitait heureuse et porteuse d'espoir.

B : maman, j'ai essayé mais je n'y parvenais pas... Et puis l'abandon de ceux que je considérais comme des amis n'allait pas faciliter les choses. S'ils n'ont pas eu de scrupule pour commettre un tel acte exécrable alors qu'est-ce qu'il en serait des autres ? Voilà comment je voyais les choses. La souffrance a peut-être obscurci mon jugement.

Pathé fit irruption à cet instant. Mariam prit la louche et se mit à remuer la marmite qu'elle avait laissé un peu trop mijoter. Une odeur de roussi commençait à se dégager. Bineta salua son papa avec de la gêne due à l'effet de surprise. Elles ne s'attendaient pas à ce qu'il arrive à cette heure.

P : Bonjour mes amours, je parie que vous ne vous attendiez pas à voir à cette heure. (Ce qui était évident, mais il fallait qu'il détende l'atmosphère). Allez ! On sourit un peu... voyons

M : Bonjour toi, t'es descendu tôt aujourd'hui. Il ne s'est produit rien de désagréable j'espère. Et... je sais que tu essaies de détendre l'atmosphère. Mais rassure toi, ce n'est pas tant ta présence qui nous a mis dans cet état que le sujet que nous avons abordé.

P : En effet, c'était un peu délicat... aborder un tel sujet n'est pas une mince affaire. (Bineta et sa maman se regardèrent)

Bineta (pensée) : Que sait-il de notre conversation ? Était-il là depuis le début ?

M : Tu as entendu notre... (Surprise)

P : Désolé... je l'ai fait malgré moi... je vous ai écouté... c'était plus fort que moi. J'ai hésité entre m'insinuer ou rester derrière la porte... je me suis résolu à jouer « aux oreilles qui trainent ». Je ne voulais pas qu'elle ne puisse terminer ses explications parce que j'aurais été de trop. (Il se tourna vers sa fille qu'il prit dans ses bras). Bineta, ta maman a raison sur toute la ligne. Je ne t'ai toujours pas encore tenu un discours pareil parce que je me disais que ta mère le ferait certainement. Elle est la plus moralisatrice de nous deux alors je me suis tout naturellement dit que cela lui incombe. Ce qui n'excuserait en rien mon mutisme en ce qui concerne cette vision des choses. C'est d'ailleurs pour cette raison que je vais lui venir en appoint et te donner ces quelques conseils... Il faut toujours positiver ma fille et essayer de voir le bon côté des choses. Chez l'humain attend-toi à ce que se révèle le meilleur, en ne perdant jamais de vue qu'il peut être versatile. N'essaie pas de trouver les causes de ton mal chez les autres. Il ne faut pas en vouloir à tout le monde. Même ta souffrance ne te dédouanerait de l'erreur de t'en prendre aux autres les tenant ainsi pour responsables. Les épreuves doivent t'ouvrir les yeux, une certaine transcendance doit t'habiter, faire corps avec ton âme. Et puis cette attitude malvenue de fouine ne pourrait que te conduire à ta perte. Aies aussi à l'esprit qu'au contraire, ce comportement serait ton pire défaut.

B : J'ai bien entendu et je m'emploierai à me comporter normalement avec les autres. J'essaierai de faire montre d'un esprit de dépassement. Je n'ai aucunement envie de passer le reste de ma vie à me morfondre. Je me remettrai en selle et m'engagerai dans la voie qui mène à la joie. Cette joie de vivre que l'on me connaissait naguère et que je semble avoir perdu depuis des lustres. Le temps est l'ennemi le plus redoutable de l'éprouvé, les heures semblent s'éterniser, les minutes comme les secondes...

M : Quand comptes-tu l'inviter pour que l'on fasse sa connaissance ? Il est de notre devoir de parents de savoir quels genres de personnes notre fille côtoie.

B : En fait, je voulais même vous en parler. Je me disais que je pouvais peut-être lui dire de passer pendant les vacances de pâque. C'est dans quelques jours et apparemment ça tombe bien.

P : D'accord ...     

L'histoire de BinetaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant