L'histoire de Bineta

Part 5: Reconstruction 3

A cet instant Abdou se disait :

A : Elle est insaisissable cette fille. Elle me file son numéro mais reste taciturne. Elle ne cesse de m'intriguer malgré tout. Aurais-je perdu la tête ? Il faut que j'essaie d'y voir plus clair. J'ai le cœur qui bat la chamade, cela ne m'arrive que très rarement. Tout ceci pour une fille que je connais à peine. Et si les gens qui me voient en sa compagnie me posent des questions à propos d'elle que vais-je leur répondre ?...

Au même moment Bineta se mit aussi à songer

B : Après tout ce que j'ai vécu, je m'étais jurée que je n'allais plus faire confiance à qui que ce soit, enfin, en tout cas pas aussi tôt. Et si je me trompe à son propos. Mais c'est la seule personne avec qui je suis en contact hormis mes parents. Je pense pouvoir compter sur son amitié. Ou suis-je juste en train de me le faire croire ? Serait-ce parce que tout au fond de moi c'est tout ce que je souhaite ? Pouvoir renouer avec le traintrain habituel de la vie et éventuellement recouvrer un peu de bonheur

Sur le chemin, Bineta ne put contenir ses pensées. Il lui revenait même quelques fois, à l'esprit, des bribes de ce jour sombre, elle en eut un haut-le-cœur. Pendant qu'elle le revivait, un vide se créait et elle perdait conscience de son environnement. Le tumulte occasionné par les activités humaines la faisait revenir à elle, lui évitant ainsi d'avoir quelque accident. Le doute faillit la gagner. Mais elle ne le laissa pas s'installer, encore moins de la priver de la chose sur laquelle elle comptait le plus pour ne serait-ce qu'entrevoir des jours meilleurs, son optimisme. Elle se remit aussitôt à penser à ce que pourrait ressemblée sa relation avec Abdou...

Bineta était très proche de ses parents, qui n'avaient d'yeux que pour elle. Dès qu'elle rentra à la maison, sa maman remarqua un changement. Elle était plus joyeuse que d'habitude. Après s'être changée, elle alla retrouver ses parents dans le salon.

B : Salam, Papa. Salam Maman. Ils la saluèrent en retour et lui firent place entre eux (Elle se mettait toujours au milieu, comme pour se sentir protéger)

M : Ma chérie, tu es toute joyeuse, c'est dans cet état qu'on aime te voir

P : Elle a toujours été comme ça (En la regardant comme pour l'interroger)

B : Puisque cela se voit tant que ça, je vais m'en ouvrir à vous. J'ai fait la connaissance de quelqu'un. J'ai le pressentiment qu'il sera un bon ami. (Sa maman lui coupa la parole)

M : Tu viens de dire, il ? C'est un garçon alors. Elle faillit paniquer (c'est en moment que parla le papa)

P : Laisse la terminer, s'il te plait

B reprit : Si je vous en parle, c'est parce que depuis le malheureux événement je ne me suis pas faite de nouveaux amis. Il me faut tourner la page. Puisque je n'y arriverais pas seule, j'ai décidé de réapprendre à faire confiance

M : Es-tu prête, ma fille ? Tes blessures internes, ont-elles assez cicatrisé ?

B : Maman, je ne le saurais qu'en affrontant mes démons. Il faudra tôt ou tard que je m'en débarrasse, autant que cela se fasse tôt

P : Le connais-tu vraiment ?

B : Je ne peux l'affirmer, mais il a fait un geste dont je me souviendrai toujours. Alors qu'il était avec ses amis, il vint à moi sans hésiter après m'avoir aperçu dans ma « planque » habituelle. Tout le monde le regardait s'approcher de moi mais il ne s'en soucia guère. Très aimablement, il me salua et essaya de me faire sourire.

M : Pendant que tout le monde te dévisage et te fuit comme la peste, il est venu vers toi. Je ne suis pas convaincu mais je pourrais lui accorder le bénéfice du doute

P : C'est vrai que je serais tenté de l'approuver sans autre preuve de sa bonne foi. Mais il faut que l'on te protège, tu es tout ce qui nous procure de la joie en ces temps. Invite le pendant les vacances prochaines pour que nous fassions sa connaissance...