Part 13: L'annonce de l'invitation (suite)

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A : Bien sûr que si, mais faire bonne impression est plus compliqué qu'on ne le pense. Je les imagine très protecteurs et exigeants envers un possible soupirant...

B : Soupirant, on en est là alors

A : Enfin, ce n'est pas une option que j'exclurais et je crois que tu n'y trouverais pas d'objection... et puis ce n'est pas ça la question.

B : D'accord en tout cas je t'attendrai pendant les vacances

Sur ce, ils se quittèrent. Une semaine après, arrivèrent les vacances. Tout se passait très bien jusque-là. Abdou se rappelait de temps à autre qu'il devait se rendre chez Bineta mais sans trop se tracasser. Lorsqu'arriva le jour où Bineta l'appela pour qu'il l'informe du jour qu'il avait choisi pour lui rendre visite, Abdou perdit l'appétit et son sommeil devenait de plus en plus léger. Psychologiquement, il ne se sentait pas prêt. Il alla se confier à son ami Khalifa, qui même s'il ne trouvait pas toujours les mots pour le rassurer, avait une rare capacité d'écoute.

A : Khalifa comment tu vas ?

K : Bien frère et toi ?

A : Pour être franc, ça ne va pas trop. Je dois aller chez Bineta et j'angoisse rien qu'en y pensant

K : Abdou, je te savais beaucoup plus courageux que ça. Qu'est-ce qui est arrivé à monsieur « assurance » ? Et puis c'est qui cette Bineta ?

A : Ces derniers temps, monsieur « assurance » ne sait plus vraiment ce que signifie ce mot... et encore moins le mot courage. Je suis un peu perdu. Bineta est... c'est la fille pour qui j'ai... comme qui dirait, le béguin

K : ça, je l'ai deviné. Mais qui est-ce ? Je la connais ou pas ? Depuis quand, ces choses-là t'arrive sans que je sois au courant ?

A : Tout est allé très vite... j'étais loin de me douter que les choses prendraient cette tournure. C'était un peu compliqué

K : Est-ce une raison pour que tu ne m'en parles pas

A : Non mais ... En fait, c'est par hasard que j'ai rencontré cette fille. Elle m'intriguait, elle avait des habitudes singulières qui ... laissaient penser qu'elle était snob mais son attitude produisait un contraste. Elle gardait toujours les yeux baissés et plongeait souvent dans des bouquins... en tout cas les heures pendant lesquelles je l'apercevais assise sous cet arbre...

K : Je ne comprends rien de rien à ce que tu racontes.

A : Bref, elle attend que je lui communique une date. Je t'expliquerai après

K : Mais il faut que tu me parles pour je puisse t'aider... t'es venu pour çà non ?

A : ok... te souviens-tu de la fois où nous avions eu une discussion à propos de choses affreuses qui pouvaient arriver aux femmes... c'était au cours d'une émission de télé... On s'était juré de venir en aide à toute femme qui en serait victime

K : Je m'en souviens bien...très bien même. Mais en quoi est-ce que cela est en rapport avec ce dont nous parlons là,...là tout de suite

A : Le comportement bizarre... le contraste... ce que j'ai tantôt essayé de t'expliquer.

K : Oui, quoi Abdou ?

A : Bineta est fragilisée par l'épreuve. Le malheur s'est abattu sur elle... et elle est spéciale... donc cela va au-delà même de juste lui apporter mon soutien

K : Abdou, tu insinue... tu veux dire qu'elle a été victime de...

A : Oui khalifa, oui...

Khalifa se tut et garda les yeux rivés sur le décor même son esprit fut pris dans une confusion manifeste. Il ne connaissait pas Bineta, il ignorait jusqu'à son nom de famille mais avait l'impression de connaitre son histoire. Il essayait d'imager combien elle devait souffrir de la stigmatisation, la calomnie... Il se souvint de la « fille », mais ne pouvait faire la liaison. Alors la question lui brulait les lèvres. Ainsi il regarda Abdou, rouge de colère et dépité au plus haut point.

K : Abdou, c'est qui cette Bineta ? ... Est-ce la fille...celle que l'on a nommé la fille... La fille de l'école ?

A : Je suppose... Elle est dans mon école.

K : J'ai entendu parler de son cas. J'étais un jour avec un camarade... c'est lui qui m'en avait parlé. Je l'ai même une fois croisé cette Bineta. Ce camarade..., ce jour-là, ne disait que du bien d'elle, ils s'étaient connus avant tout ceci... Je lui ai alors demandé... si elle était si affable qu'il la dépeignait, pourquoi ne nous avait-elle pas salué ? Parce qu'elle ne nous avait même pas regardé... Donc c'est là qu'il m'a expliqué ce qu'elle avait vécu et que ça l'avait changé... Dieu seul sait ce qu'elle devait endurer en ce moment-là... Soutiens la, respecte la... appelle la vite et vas chez elle. Elle a besoin de toi

A : C'est exactement pour ça que je suis là. J'avais besoin d'en parler et de pouvoir me décider

K : Je pourrais t'accompagner si tu veux

A : Merci mais je ne crois pas que ce soit nécessaire... et je ne sais pas si elle est prête à rencontrer quelqu'un d'autre... ça risque d'être compliqué

Il appela Bineta devant son ami et lui confirma une date, non sans difficultés. Il s'était lancé et se raviser était hors de question. Alors il prit son courage à deux mains et brava l'incertitude...       

L'histoire de BinetaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant