Part 14: Le cauchemar

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C'était le jour où il devait se rendre chez Bineta. Abdou,  était psychologiquement fin prêt. Tout ce qui importait pour lui c'était de parvenir à faire bonne impression. Il en était à un stade où il ne pouvait se permettre de perdre la fille qui peut-être allait faire sa joie future, ses pincements de cœurs (par jalousie), ou encore son envie de croquer la vie à pleines dents.

Ce fut un dimanche soir, il avait passé toute sa journée à chercher le meilleur boubou traditionnel à mettre. Il n'en mettait que trop rarement, même si cela lui allait très bien. Il y'avait cependant un hic, il ne trouvait pas de chaussures assorties à celui qu'il s'était finalement résolu à porter.

Après des heures d'hésitation, il alla, d'un pas mol, trouver son oncle.

A: Tonton

M: Oui, Abdou je te trouve préoccupé aujourd'hui. Qu'y a-t-il ?

A : Te souviens-tu de notre discussion à propos de la personne... de la fille

M: Oui, comment pourrais-je oublier ? Que s'est-il passé depuis ?

A: je dois aller chez elle mais je ... pour être présentable... je voudrais y aller habillé traditionnellement. Il se trouve que je n'ai pas de babouches

M: c'est ça qui te mets dans cet état ou est-ce le fait parce que tu dois lui rendre visite ?

A: Je dirais les deux à la fois. Je suis un peu embarrassé, je n'ai pas l'habitude de te demander ce genre de service même si on est très proche et que tu ne me refuses rien

M: Ce n'est pas grave, tes intentions, nobles au demeurant, me pousseraient naturellement à t'apporter satisfaction si j'avais pu deviner avant que tu ne m'en parles. Et ainsi je l'aurais fait comme je le fais d'habitude.

Il lui remit une somme qui dépassait ses besoins...

Pendant ce temps chez Bineta tout se passait comme à l'accoutumée à peu de choses près. Elle avait le sourire radieux mais teinté d'une nuance d'amertume. Elle avait rêvé, cette nuit-là, de son agression et le visage de son agresseur lui revenait vaguement. Ce rêve était venu comme pour annoncer un fait important qui se produirait incessamment. C'était pour le moins curieux que cela se soit produit ce jour-là. Elle en parla à sa maman

B: Ma petite maman,... j'ai fait un rêve cette nuit... un cauchemar plutôt. Je me suis réveillé en sursaut je croyais avoir dérangé votre sommeil... j'ai poussé un cri... enfin c'est ce que je pense... j'étais sous le choc

M: En effet, j'ai même réveillé ton père pour lui dire d'aller voir dans ta chambre...que j'avais entendu un hurlement... je n'ai pas pu le laisser y aller tout seul, je l'ai suivi jusque devant la porte... on l'a ouvert mais t'étais couchée et apparemment endormie

B: J'avais trop peur pour avoir conscience de votre présence... j'avais le visage sous l'oreiller, les yeux fermés et un pan de la couverture dans la bouche pour me dérober de toute sensation extérieure... en plus la physionomie de mon agresseur devient de plus en plus précis, ses traits deviennent un peu plus distincts à chaque fois que j'en rêve

M: On te croyait dans un sommeil profond... et puis t'étais toute apaisée... allongée ainsi loin des affres pendant au nez à tout être humain... J'imagine que t'as du... (Elle en eut les larmes aux yeux)

B: Non, pas de larmes s'il te plaît maman. J'ai été assez forte pour chasser ça de mon esprit et me rendormir... cela ne m'était plus arrivé depuis longtemps... ça a ressurgi pour une bonne raison je suppose... la joie... la fin... une page tournée

M : Je l'espère de tout cœur. Mais pour ce qui est de ton agresseur j'ai peur qu'il se produise plus de mal que de bien... Découvrir son identité pourrait avoir des effets dévastateurs. Je ne sais pas si ce serait la meilleure chose qui pourrait nous arriver

B : Maman, je préfère changer de sujet. Je suis déjà assez affectée comme ça

M: oui... et n'en parles pas à ton père, surtout pas. Et... Abdou, il vient à quelle heure ?

B: D'accord, il se ferait un sang d'encre et ça gâcherait sa journée. Il a dit qu'il passera ce soir

M: ok, on l'attendra

L'histoire de BinetaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant