Part 20: Révélation (suite)

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De longues minutes de silence s'ensuivirent. Moustapha dans sa désolation priait au plus profonds de lui pour qu'une issue meilleure que celle qu'ils avaient connues avec Fatou se produisit pour Abdou et sa Bineta.

-Mon oncle, je sais que la situation est compliquée mais je me suis lié à cette fille d'amitié et aussi d'amour. Avec tout le respect que je te dois oncle Moustapha, je ne baisserai pas les bras comme vous l'aviez fait avec la tante de Bineta. Dit-il, parce que déconcerté.

-Mon enfant je te comprends... J'ai été dans cette même situation, je suis tombé amoureux et j'y suis allé avec la fougue de la jeunesse. Il se trouve que tout est presque plus compliqué qu'on ne le pense, quand il s'agit de la tradition, des règles ou coutumes déjà établies... Non je n'ai jamais baissé les bras, c'est jusque que Dieu l'a voulu ainsi. Je ne t'en veux pas d'avoir proférer ces propos... je vais même t'aider dans ton combat si seulement tu m'assures que tu es prêt à affronter plus fort et plus ancien que nous

-je suis on ne peut plus prêt et décidé. Je sais que Bineta est elle aussi prête à mener ce combat. Tout ce que nous souhaitons, c'est que vous les parents, que vous soyez avec nous.

-Tes grands-parents n'avaient cure de ces considérations. Le problème ne se trouve pas au niveau de notre famille mais dans la leur. Pour Mariam je ne me fais pas du souci elle a toujours eu du mépris pour ces questions de caste... pour son mari je n'en suis pas sûr je ne le connais pas... s'ils sont prêts à subir les foudres de leur grande famille pour le bonheur de Bineta, rien ne te séparera d'elle alors. A moins que Dieu le veuille autrement... nous avons aussi nos réalités mais prions pour que rien de grave ne se produise

-Merci mon oncle... j'étais complètement déboussolé... oui absolument perdu, mais maintenant j'entrevois une lueur d'espoir. Cette discussion avec toi me rassure un peu. Je suis profondément désolé de t'avoir parlé de la sorte(il n'avait pour autant pas le courage d'appelerBineta) 

Exactement au moment où Bineta s'inquiétait le plus, Abdou se mit à penser fort à elle .Cela fait deux jours que je n'ai pas parlé à Bineta, j'espère juste qu'elle ne m'en voudra pas... Je m'en vais, de ce pas, acheter des unités pour l'appeler ; Se disait-il. Il n'était alors pas question qu'il tarde même une minute de plus à l'appeler. Cependant l'attente au niveau de la boutique du coin était, lui semblait-il, interminable. La file était plus longue que d'habitude. Il se précipita alors bafouant la bienséance pour tendre un billet à Abdalah, lui enjoignant ainsi presque de lui vendre une carte de crédit. Le boutiquier leva les yeux, parce que vexé par une telle insolence, qu'il posa sur Abdou. Le connaissant pour son sérieux et sa politesse, Abdalah se reteint de réagir violemment.

-Abdou qu'est-ce qui t'arrive, tu n'as pas vu toutes ces personnes ? Ne les as-tu pas trouvé ici ?

-Désolé Abdalah je suis juste pressé et un peu désemparé. Je vous prie de m'excuser lança-t-il en se retournant...

Bineta, elle cherchait encore à se rassurer, des réponses aux multiples questions qu'elle se posait. Elle connaissait toute l'histoire, par conséquent que le problème était du côté de ses grands-parents. Elle n'avait point à s'inquiéter par rapport à la position que prendrait son père. Celui-ci n'avait épousé de la tradition que les valeurs les meilleures, il s'était très tôt détaché de certaines considérations absurdes... tout ce qu'elle voulait savoir c'était si ses parents accepteraient de subir les conséquences qu'engendrerait leur approbation de cette éventuelle union... Ainsi elle alla comme à ses habitudes retrouver ses parents dans le salon pour avoir leur avis sur ce qui l'intéresse le plus.

-papa, maman m'a mis dans la confidence je suppose qu'elle a fait pareil avec toi. J'aimerais à présent savoir si je peux compter sur votre soutien... et j'aimerais avoir ma réponse tout de suite

-Effectivement ma fille... Tu as toujours pu compter sur nous non ? Dit Pathé promptement

Ils n'osaient pas la contrarier, c'était hors de question. Ses moindres désirs devaient être assouvis. Et puis, ils n'ont jamais été contre ce genre d'union et par-dessus tout Abdou avait gagné leur confiance.

-Bineta ton père et moi avons discuté de ça. Ne crains rien venant de nous... du moment qu'on s'en tient à ce que la religion nous autorise

-Me voilà rassurée, je n'en attendais pas moins de votre part. Merci, je vous aime trop.

A l'instant qui suit elle se mit à se poser des questions. Pourquoi ce silence de sa part, qu'est-ce qui a bien pu lui arriv... Qu'est-ce qu'il a ? D'habitude on s'entend au moins une fois dans la journée et c'est toujours lui qui appelle pour avoir de mes nouvelles. C'est à ça qu'il m'a habitué... 

L'histoire de BinetaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant