Part 6 : la confidence

242 14 4
                                    


Après en avoir discuté avec ses parents, Bineta se retira dans sa chambre pour se reposer. Il y'eut un moment de silence pesant dans le salon. Ses parents se jetaient un coup d'œil furtif de temps en temps, plusieurs fois leurs regards s'étaient croisés. Ils étaient comme interdits. Des flots de questions teintées d'inquiétude subsistaient encore. Pathé (Papa de Bineta) se résolut à parler d'autant qu'il est l'homme de la famille.

P : Seul son bien-être m'importe mais on dirait que tout se dresse contre elle. Même si cela me fend le cœur de le dire. Ça l'a complètement changé même si elle s'efforce de garder le sourire pour nous rassurer. Je ne sais, tout bonnement, pas de qui elle tient cette ténacité dont elle fait montre. Même le déménagement qu'on avait envisagé, elle nous en a dissuadé. Décidément, elle me surprend toujours, on l'a mis au monde mais on ne la connaît pas vraiment. C'est l'impression que j'ai

M : Je meurs d'inquiétude à chaque fois qu'elle sort de la maison pour se rendre à l'école. La pauvre, à son âge on ne devrait pas vivre de telles atrocités. J'en arrive des fois à me demander si je n'ai pas commis une quelconque infamie qu'elle a le malheur de payer à ma place. J'avoue qu'elle est plus forte que moi. Quand je me retrouve seule et que je me mette à penser à elle et à tout ce qu'elle peut ressentir dans pareille situation, c'est comme si je portais tout poids du monde

P : On a moult fois tenu cette même discussion, je vais te répéter ce que je te dis à chaque fois. Il ne faut pas que tu te tourmentes, non ne t'affliges pas. Si des pensées négatives t'assaillent, rappelle-toi que Dieu est fin connaisseur donc s'il décide d'une chose c'est qu'il y'a des raisons. Sa volonté est impénétrable. L'être humain a tendance à ne croire qu'à ce qu'il voit mais il y'a des choses qui nous dépassent. Il faut l'accepter si on veut vivre heureux

M : Tu as le don de me rassurer, je te le concède. Mais cette fois-ci c'est différent. il s'agit de ma fille (en soupirant). Il faut que tu me comprennes, il existe un lien fort entre une mère et son enfant. Elle est le fruit de mes entrailles, je ne peux m'empêcher de me faire du souci. J'espère juste qu'elle sera, un jour, heureuse et que tout ceci deviendra un souvenir lointain

P : Il faut que tu sois forte et arrête de trop t'en faire. Nous avons de quoi être reconnaissants. Prions et rendons grâce au seigneur qu'elle s'en soit sortie vivante. Beaucoup de filles ayant vécu la même chose y ont laissé la vie. Elle commence même à reprendre du poil de la bête. Des jours heureux se profilent j'en suis sûr (il ne le dit que pour la rassurer)

M : (Elle s'essuya les larmes du visage). Je ferai de mon mieux. En sa présence je ne laisserai paraître aucun signe de désarroi. Je crois l'avoir réussie jusqu'ici mais je ne te promets rien quand nous serons seuls. Tu es celui qui me comprend le mieux alors je n'hésite pas à me confier et à pleurer si cela peut me consoler.

Il s'approcha d'elle et l'enlaça en lui murmurant à l'oreille :

P : Si c'est ce qu'il faudra pour te remonter le moral alors je serai là pour essuyer tes larmes. Bien que j'aurais préféré que tu n'aies pas à en verser...

L'histoire de BinetaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant