Dans Mon Viseur

La Mort a des cheveux bleus (1)

PDV Karma (omniscient)

Un rayon de soleil entra dans sa chambre, puis deux, puis trois, jusqu'à ce qu'elle soit entièrement baignée de lumière. Il ouvrit les yeux et aussitôt qu'il comprit que le jour s'était levé, et il se planqua sous son oreiller pour fuir cette terrible vérité.

- Karmaaaa ! Hurla sa mère. Ton réveil n'a pas sonné ?! Dépêche-toi !

Prenant son courage à deux mains, il tourna la tête vers sa table de chevet. Le réveil avait disparu comme par magie, et un sourire accueillit cette merveilleuse nouvelle. Pour une fois, il allait avoir une excuse pour son retard.

Refusant de se laisser attirer par ses draps, il posa ses pieds au sol et avec une grimace, marchant sur des débris. En y regardant de plus près, c'était ceux de son réveil. Dans sa face, il avait pas qu'à lui gueuler dessus chaque matin. Par contre, c'était le quatrième qu'il cassait, et son porte monnaie le ressentait...

Bref, il se leva et alla à la cuisine, croisant au passage son reflet dans un miror. Ses cheveux rouges avaient pris la forme de l'oreiller, et il avait de grandes poches sous les yeux. C'était vraiment étonnant, toutes ces choses qui se passaient en ce moment. Il y a encore pas si longtemps, il pouvait rester des heures à se regarder dans cette même glace. Un vrai narcissique. À présent, il n'avait plus le temps pour rien, et avait oublié cette manie. Peut-être que c'était à cause de Lui ... Nan, aucun rapport. J'ai juste sans doute mûri. Mais je reste incroyablement beau, quand même, se dit-il en crânant tout seul alors qu'il replaçait une mèche de cheveux.

Il s'arracha de ses pensées quand sa mère l'appela pour la seconde fois, lui disant de se dépêcher, et bla-bla-bla. En ce moment, partager l'appartement avec sa mère l'oppressait. Il l'aimait beaucoup, mais là, c'était plus possible ! Il n'avait plus l'impression d'être chez lui, et économisait pour s'acheter un petit studio à seulement quelques rues. Et c'est pour cela que malgré la fin de ses études, il devait travailler comme tout jeune adulte qui se respecte, et donc se lever chaque matin. Génial. Enfin, c'est pas comme s'il avait eut le choix...

Il se prépara donc, fit laborieusement changer d'avis sa mère quand elle voulut l'habiller d'un costard (victoire !!), et sortit enfin de chez lui. Finalement, il y retourna car il avait oublié son flingue, et y alla pour de bon.

Juste à ce moment là, son portable sonna : Haiko, son collègue, lui demandait ce qu'il foutait, et qu'il devait se bouger le cul ou leur boss allait les expédier au cimetière. Il ne doutait pas un instant que c'était vrai, aussi il accéléra le pas et arriva en nage devant ce qui lui servait de lieu de travail. C'était sans exagération une ruine, une vieille boutique à touriste barricadée, aux vitres brisées et au toit tout troué. Ça donne envie, hein ? Il passa le trou qui servait désormais de porte et, à son grand étonnement, trouva l'endroit désert. Des bruits de conversations étouffées lui parvenaient depuis la cave et il s'y dirigea, descendit quatre à quatre les escaliers ou du moins ce qu'il en restait et vit une foule de gens massée autour d'un homme très grand. Il surpassait tout le monde d'au moins facilement une tête, et son regard froid s'arrêta sur lui tandis que Karma reprenait son souffle. Il avait pas l'air marrant, ce type ... Il aperçut à son côté son supérieur, soit le Boss, qui semblait ridicule par rapport à la montagne auquel il servait nerveusement un café, les mains tremblantes menaçant de faire tomber la tasse. Bizarre, d'habitude le Boss avec un grand B était calme et posé. Tout d'un coup, il comprit : "C'est le président de mon boulot !"

Le grand homme lui intima l'ordre de s'avancer, et alors qu'il obéissait il croisa le regard de son collègue, Haiko, qui était très angoissé. De plus en plus intrigué, Karma arriva face au président.

- C'est donc toi, Karma.

Il avait un timbre de voix très grave.

- Ouais, c'est moi, répondit posément le garçon aux cheveux rouge.

Avec une vitesse étonnante, le "Boss du Boss" (Appelons-le BDB >.<) dégaina un pistolet, et tira sur les pieds de Karma. Tendu comme un arc, celui-ci avait vu le coup venir : les doigts crispés sur sa ceinture et la lueur meurtrière dans ses yeux avaient trahi le président. Il esquiva donc aisément la balle qui se figea à ses pieds, réduisant la salle au silence. Un mince filet de fumée monta là où la balle s'était figée dans le sol.

- On ne parle que quand je le décide. Dit BDB, frustré d'avoir raté son coup mais en s'efforçant de ne rien laisser paraître.

Un sourire victorieux apparut sur le visage de son interlocuteur.

- Si vous insistez...

BDB serra les dents, refusant de perdre son calme.

- Tu es exactement le genre de gamin que je déteste : mesquin et arrogant. Tu ne pourrais pas faire comme les autres ?

La salle était silencieuse, et toute l'attention s'était reportée sur les deux hommes qui se faisaient face. L'un de plus grande taille que l'autre, l'autre avait un plus grand ego à entretenir que l'un.

- Vous êtes exactement le genre de personne d'âge avancée que je déteste : quelqu'un qui se fait passer pour le plus fort alors que ce n'est pas le cas.

Il devrait être content, au moins je prends la peine de le vouvoyer.

BDB serra les poings, et laissa filer un nouveau silence.

-Eh bien, je vois que nous sommes sur la même longueur d'onde.

Karma plissa les yeux, suspicieux. Le fait que BDB détruise sa défense pour s'agenouiller à son niveau ne lui disait rien qu'il vaille.

-J'ai une mission simple pour toi.

Le garçon aux cheveux rouge se tut, attendant avec une curiosité mêlée de méfiance ses ordres.

-Tu vas devoir abattre une cible, avec l'approche que tu veux je m'en contrefiche, et ramener le corps ici en tant que preuve. Cela ne devrait pas être trop compliqué, même pour un novice comme toi.

BDB était content de sa pique, ce gosse et son air hautain le gênait et il était impatient d'en finir. Il était tout de même déçu du manque de réaction du jeune homme face à sa provocation.

Karma arracha des mains la fiche de renseignements sur sa cible, et tourna le dos au président pour sortir de la pièce. Au pieds des escaliers, il lança sans même se retourner :

-Ah, et vous devriez aller au travail avec une chemise propre la prochaine fois. Même si notre boulot n'est pas toujours très clean, une tenue convenable s'impose surtout pour votre si haut rang...

En effet, le Boss En Dessous Du Boss Des Boss (soit le supérieur de Karma, pas le président, c'est à s'y perdre j'avoue...) avait renversé une tache de café sur le haut du BDB. Un grognement rageur et des rires à peine dissimulés accueillirent cette remarque et la touffe rouge disparut dans les escaliers.

Karma sauta dans le premier métro qui passait en direction de chez lui, content d'avoir fini le désagréable entretien et déplia avec soin la petite feuille froissée qu'il tenait dans sa main.

Pendant un instant, tout sembla disparaître autour de lui.

La photo avait était prise d'en dessous, et on apercevait la cible par la fenêtre. Un jeune garçon, ou fille c'était à s'y méprendre, devant un ordinateur portable. Ses cheveux étaient attachées en deux petites couettes, on ne voyait pas leur couleur car il faisait bien trop sombre.

Mais en regardant de plus près sur l'ordinateur, on pouvait voir sa tête se refléter dans son écran éteint.

Plus précisément une tâche de couleur que jamais Karma n'aurait souhaité revoir.

Ses cheveux étaient bleus.

Karma descendit de son arrêt, incapable de détacher les yeux de l'image. C'était étonnant qu'il ne l'ai pas loupé. Finalement, la feuille lui glissa des doigts et tomba dans une flaque.

Je n'ai jamais eu besoin d'adresse pour te retrouver, Shiota.

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Hey ! J'espère que cette intrigue vous aura plu, c'est ma première fanfiction sur un Karmagisa, et je compte sur vous pour me donner votre avis !