La Mort et le FBI (22)

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Était-ce donc ce que tu voulais..?

PDV Karma, quinze minutes avant :

Tapis dans la pénombre, j'observais Nagisa et son acolyte claquer la portière du véhicule et se faufiler entre les ombres. Ils avancèrent jusqu'à l'entrée avec des mouvements parfaitement coordonnés comme s'ils travaillaient ensemble depuis toujours, ils échangèrent une œillade entendue puis pénétrèrent dans l'enceinte. Je fis taire cette petite voix jalouse en me persuadant qu'Akira n'était pas un obstacle entre Nagisa et moi et elle se tut en rouspétant.

Je les imitais quelques minutes après pour ne pas qu'ils me remarquent. Déjà que c'était pas la fête entre nous, s'ils me voyaient ici, toute réconciliation tombait à la flotte. Un nœud demeura quand même dans ma poitrine quand je songeais au fait qu'ils devaient actuellement me détester. J'avisais donc une fenêtre au rez-de-chaussé et l'ouvris non sans batailler un peu. Je me laissais tomber de l'autre côté, tous les sens en alerte. Seul le ronronnement d'une photocopieuse se faisait entendre. Je plissais les yeux et découvris ma position : je me trouvais dans un local où s'entassait de la paperasse jusqu'au plafond. Un ordinateur et une photocopieuse étaient posés à même le sol, le seul mobilier était une chaise bancale. Parfait.

Je posais mon oreille contre la porte, toujours sans rien percevoir. J'allais abaisser lentement la poignée puis finalement fis le gros bourrin (je commençais LÉGÈREMENT à paniquer pour mon protégé) et elle tomba sur mon pied avec un bruit sourd. QUELQU'UN PEUT-IL M'EXPLIQUER POURQUOI CETTE POIGNÉE ÉTAIT SI LOURDE ?! Je me retenais de jurer et me mis en quête de Nagisa.

Après un nombre incalculable de demi-tours et de cul de sac, j'entrevis brièvement mes amis s'enfermer dans une pièce en compagnie d'un homme en blouse. Son expression dans l'entrebâille quand il ferma la porte ne me plut pas, mais alors pas du tout. Je tournais comme un lion en cage devant la salle en fulminant, et me stoppais subitement en entendant le "clic" d'une clef qui verrouille la serrure. Défoncer la porte ? S'ils ne s'échangeaient que des formalités je ruinerais leur mission. S'échangeait-on des formalités en s'enfermant avec des espions ? A méditer. Et s'ils étaient tombés en embuscade ? Telle était la question... Si Irina avait mal fait son boulot ? Et si mes amis étaient actuellement en train de se faire tailler en pièce alors que je me posais des questions idiotes ?

Mes instincts primitifs s'éveillèrent lorsque j'imaginais Nagisa aux griffes de ces monstres tortionnaires et j'entrai dans une rage incontrôlable. J'envoyais valser d'un coup d'épaule la porte de ses gonds en même temps que mes interrogations et tomba nez à nez avec une dizaine de chercheurs armés de lames pointées sur mes amis. Tel un seul homme ils tournèrent la tête vers moi et je pris une violente douche froide quant à mon humeur. La rage fit place à une vive peur qui me tordit le bide. Heureusement, en revoyant le visage que je pensais perdu quelques heures auparavant, mon pseudo courage revint et je lançai une droite dans le nez de l'ennemi le plus proche. Celui-ci recula en titubant et quelqu'un ordonna ma capture. Un peu plus de la moitié des hommes se lancèrent à mes trousses et j'étais mi soulagé par le fait que j'épargnais à Akira et Nagisa des assaillants trop nombreux, mi terrifié par l'armée de matheux haletant dans mon dos. Poussé par ce curieux mélange de sentiments, je me hâta de décamper le plus vite possible. Seulement, l'homme ayant entraîné le duo dans ce get-appent avait bien travaillé : impossible de me repérer dans ce dédale. Je ne pouvais donc que cavaler en espérant ne pas semer un de mes poursuivants par peur qu'il ne retourne aller prêter main forte à ses collègues attaquant mes amis. Je ralentissais de temps à autre pour éviter qu'ils n'abandonnent la course.

C'était à ce moment là que quelqu'un m'entailla l'homoplate, déclenchant un élancément douloureux.
Non, continuer de courir dans cet état (la respiration hachée, les membres endorlis et une plaie plus ou moins profonde dans mon dos) fut une idée refusée.
Tout à coup, je repassais devant le local d'où j'étais entré. Néanmoins j'allais tellement vite que je ne pus m'arrêter devant sa porte et je fus vite bloqué par un cul de sac. Je ne me résumais plus qu'à une boule de muscles et de nerfs : sans plus de réflexion je m'élançais sur la paroi, fis une pirouette et atterri derrière le groupe des perturbés qui me fixèrent avec un air surpris. J'ouvris la porte du local à la voilée, tournai le verrou et installai la chaise bancale sous la poignée.

" - Quoi ?! Tenter de forcer l'accès des dossiers secrets du site de la Défense Nationale, du gouvernement ? Dit Nagisa en me riant au nez de ma proposition stupide. C'est une mission suicide, ça, m'sieur Akabane.

- Et pourquoi donc, monsieur je sais tout ?

- Je ne dis pas que c'est pas possible, se justifia maldroitement la petite tête bleue. Je l'ai déjà fait, sans me vanter, mais la moindre erreur trop suspecte et tu trouveras à ta portes des agents spéciaux sur-entraînés qui t'embarqueront avec toute personne en ta compagnie je n'sais oú... Donc, mauvaise idée !"

Je pianotais sur le clavier à toute vitesse avec des mains tremblantes. On vérocifiait derrière la cloison, et des gouttes de sueur perlaient sur mon front.
J'ouvrais une page internet et cherchais hasardeusement le site de la défense national.
Allez, plus vite ! À côté, des renforts accouraient et je pus jurer entendre des cris provenant de Akira et Nagisa. Fébrile, j'attéris enfin sur la demande du mot de passe réservée aux membres du gouvernement. J'inscrivis la première chose qui me vint à l'esprit, soit : "Nagisa" (non, le jugement dans cet instant surtout n'est pas nécessaire). Aucune réaction de la part de l'appareil.
Mon niveau de stresse à son summum, je m'empressais d'entrer de nouvelles propositions. De longues minutes s'étirèrent ponctuées par mes ennemis qui avaient soi disant passant trouvés un pied de biche (je me demandais comment était blindée cette divine porte).

J'acceullis le martèlement des bottes de sécurité et le bruit de revolvers qui se charge avec un grand sourire soulagé.

- FBI ! TOUS À TERRE !

Dans Mon ViseurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant