La Mort est dans les vapes (9)

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PDV Karma :

Je portais mes mains à mes oreilles pour atténuer le rugissement de l'alarme, tournant la tête de tous les côtés pour essayer d'apercevoir sa source. Rapidement, les hypothèses tournoyèrent dans ma tête : une alerte incendie ? Fuite de gaz ? Alerte confinement ?! Non, on n'était plus au collège et vu l'endroit où nous nous trouvions, ça devait forcément être un truc plus louche que ça. Nagisa me tira par le col et me montra du doigts les trois sales types qui m'avaient poursuivit toute à l'heure : ils se ruèrent dans notre direction, et nous fîmes de même dans le sens contraire. Alors que je tombais par terre en rentrant à pleine vitesse dans un vieillard mal famé, les lumières recommencèrent leur caprice : dans l'obscurité la plus complète, je sentis glisser de la doublure de mon pantalon le couteau que j'avais dissimulé. Est-ce que tout as décidé de merder durant cette réception ?! Pendant que je le cherchais à tâtons dans le troupeau de gens qui commençaient sérieusement à comprendre que ces extinction répétés n'étaient pas volontaires et donc à paniquer, quelqu'un me releva sans ménagement. Je supposais que c'était Nagisa, aussi, bien qu'agacé par son manque de délicatesse et par la tournure que prenait cette soirée, je me laissais guider.

PDV Nagisa :

- Karma ? Mumurais-je, les bras tendus devant moi pour éviter de tomber sur quelqu'un.

Pas de réponse. Après Akira, il allait donc me faire le même coup ?! Ce plan tournait clairement au vinaigre. Argh, si seulement Irina était là... Je me remémorais ces dernières paroles : "désolé, chéri, j'ai à faire ce soir. Tu sais bien, il faut bien que quelqu'un s'occupe de mon pauvre Karasuma qui rentre de mission trop tard...". Le "pauvre" concerné avait grogné en guise de réponse. Ma collègue se défilait donc cette fois encore. D'ailleurs, la considérer ainsi me faisais bizarre. J'arrivais à l'appeler Irina, mais je n'arrivais pas à me résoudre à appeler Karasuma par son prénom. 

Bref, regretter son absence ne servait à rien. Toujours en quête de Karma, je m'avançais doucement entres les invités agités. Je butais contre un obstacle pas plus haut  que mes genoux lorsque les lumières brillèrent de nouveau. Surpris et aveuglé, je m'étalais sur la scène où se trouvaient il y a encore quelques instants les enfants mal en point. Par réflexe, je baissais ma jupe : ce vêtement était vraiment horrible à porter... Je n'aurais jamais dû céder aux caprice de cet idiot aux cheveux rouges ! 

Un gentleman prit ma main et me releva, un pli inquiet sur son front :

- Tout va bien, mademoiselle ?

Il portait un costard-cravate et des chaussures impeccablement cirées, et avait des cheveux bruns. Une fine moustache remua en même temps que sa bouche, qui demanda à nouveau de mes nouvelles.

- Euh, oui, je suis juste un peu sonnée. Savez-vous où est la marchandise ? balbutiais-je en m'époussetant tout en cherchant les enfants des yeux. Je dégageais sa main de la mienne, préoccupé.

- Aucune idée, répondit-il. Votre voix est étrange, auriez-vous attrapé froid ?

Quel idiot ! Même si j'ai peu mué lors de mon adolescence, je n'ai pas le moins du monde la voix d'une jeune fille...

- J'ai dû prendre froid en prenant l'air, dis-je en me détournant.

D'abord, retrouver les deux merdeux. Ensuite, les gosses, et on se tirait d'ici avec eux avant que cette fichu électricité ne fasse défaut. 

L'homme me suivit et me saisit par la manche. Quel lourdot ! Il bafouilla l'envie de prendre un verre avec moi, je l'envoyais bouler. Il se montra insistant, tant que je finis par accepter une coupe de champagne. Rahh, est-ce que je saurais dire un "NON." ferme un jour ? Oh, et puis je pourrais au moins lui soutirer des informations avant de rejoindre mes deux compagnons. 

Dans Mon ViseurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant