Chapitre 3

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— Je me demande ce que je fous ici, s'écria Faelinn au téléphone. Franchement, je me le demande.

Un rire masculin résonna à l'autre bout du téléphone.

— Je le sais. Mais il a expressément demandé que ce soit toi qui vienne. Et autant dire la vérité, tu as un putain de coup de crayon.

Faelinn grimaça avant de regarder la chambre d'hôtel dans laquelle il était depuis deux jours. Il savait qu'il était doué en dessin, mais il 'était loin d'être aussi parfait que son modèle. De plus, il avait tout fait son possible pour mettre son talent de dessinateur au profit de tatoueurs. C'était pour cela qu'il travaillait depuis sept ans chez Gothik Ink, le salon de tatouage de Douglas. Bien sûr, il lui arrivait aussi par moments de voyager à travers le pays mais également à l'étranger. Tout le monde voulait une création de Faelinn Linn Gorman.

Le dessinateur aux doigts d'or.

Malheureusement, personne ne savait les durs sacrifices qu'il avait dû faire pour être celui qu'il était aujourd'hui. La plupart des gens pensaient que tout lui était tombé tout cuit dans la bouche. Or, ce n'était pas le cas. Les omégas étaient encore aujourd'hui considérés comme des êtres faibles. Incapable de travailler et de n'être que des incubateurs sur pattes. Á attendre que leurs compagnons rentrent à la maison. Maison qui serait nettoyée du sol au plafond et la nourriture en train de mijoter sur le feu.

Des êtres uniquement faits pour finir sur le dos. Les cuisses écartées afin de satisfaire les pulsions de l'Alpha qui les avaient marqués ou d'un alpha croisé en cours de route pour éteindre le feu de ses chaleurs.

Tout ça à cause de ses foutues castes qui géraient leur vie. Les alphas. Les bêtas et les insignifiants omégas. Et c'était une chose qu'il avait refusée.

Il avait de lui-même prit son destin en main et cela n'avait pas été facile. Loin de là même. Il était l'un des rares omégas à être... libre.

Il avait quitté sa meute cent cinquante ans plus tôt. Enfin... quitter était un bien grand mot. Il avait été dans l'obligation de fuir celle-ci quand son alpha avait tenté de le prendre de force et de le lier à lui. Chose qu'il avait toujours refusée depuis ses premières chaleurs et qu'il était sexuellement actif à l'âge de quinze ans. Il avait toujours refusé le lien parce qu'il était persuadé que sa véritable âme sœur était quelque part. Même si les âmes sœurs n'étaient qu'une légende. Car peu de couples alphas/oméga étaient liés par le lien d'âme sœur. La plupart des omégas ne l'étaient avec leurs alphas parce que celui-ci les avait mordus alors qu'ils couchaient ensemble au plus fort des chaleurs.

Ce que la plupart des personnes savaient, c'était que les alphas cherchaient souvent des omégas pour s'accoupler avec eux pour la simple et bonne raison que contrairement à une louve, ils pouvaient donner naissance soit à des alphas, soit des bêtas soit des omégas. Les louves ne donnaient naissances qu'à des gammas. Des scientifiques avaient cherché à comprendre ce phénomène, mais ils n'avaient rien trouvé. Peut-être que c'était dû aux grands nombres de fausses couches parmi les omégas. Ou la rivalité entre louves et omégas.

Au final c'était une énigme.

Voilà pourquoi il avait décidé de lui-même quand il avait envie de baiser lors de ses chaleurs. Bien sûr, au bout d'un moment, la pression était tellement forte qu'il devait se faire prendre au plus vite. Il lui arrivait parfois d'avoir plusieurs partenaires au cours de la nuit. Voire il participait à des orgies. Même s'il prenait la pilule après les actes, il demandait toujours à ce que ses partenaires portent des préservatifs. Une grossesse non désirée ce n'était pas pour lui. Malheureusement, le plaisir n'était pas le même. Il n'y avait pas le contact de la chair brûlante contre de la chair brûlante.

Donne-moi le temps (M/M)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant