Donne-moi le temps (M/M)

Chapitre 10

Faelinn fit plusieurs pas en arrière et regarda la fresque qui s'étalait devant lui. Elle commençait vraiment à avoir de l'allure malgré que Manish lui ait fait modifier une partie de celle-ci pour la huitième fois depuis son arrivé ici. Et pour être franc, elle commençait à lui sortir par les yeux. Autant il avait été excité lorsqu'on l'avait appelé, autant aujourd'hui il avait envie de tout laisser tomber pour retourner auprès de Doug qui lui manquait de plus en plus. L'ambiance du shop lui manquait cruellement. La musique rock qu'ils passaient lui manquait. Même le bruit du dermographe lui manquant. C'était pour dire.

Les seuls moments où il se sentait bien, c'était quand il se promenait sur les terres de la meute, quand il était entouré par les plus jeunes et quand il parlait régulièrement à l'un des gardes dont il ne se souvenait plus le nom. Il regarda sa montre et se rendit compte qu'il était déjà 22h30 et que cela faisait deux heures que Riordan et son oncle étaient partis. D'après ce qu'il avait entendu, c'était une réunion entre alphas. Il ne savait pas que ces réunions existaient encore. C'était surprenant que dans cette région ils en faisaient encore. Posant son crayon de papier, il quitta le bureau. Cela ne changerait rien s'il finissait plus tôt. Et puis il avait faim.

Il descendit l'imposant escalier pour se rendre en cuisine afin de se préparer un rapide sandwich avec ce qu'il y avait. Il allait croquer dedans quand une voix masculine résonna dans son dos.

— Je vois que les plats de Manish ne vous contentent pas.

Faelinn sursauta et se retourna pour regarder le nouvel arrivant. Bon sang ! Ce mec était un ninja ou quoi ? Il débarquait toujours quand on ne s'y attendait pas.

— Vous savez que je vous attends toujours à la clinique pour un examen médical ? reprit le médecin d'une voix douce.

— Même pas en rêve. Je déteste les médecins et ma santé va très bien, répondit Faelinn en mordant dans son sandwich.

— Pourtant il le faudra quand vous aurez vos véritables chaleurs. Vous ne pouvez pas rester sans surveillance.

Faelinn avala sa bouchée avant de répondre.

— Je n'ai pas besoin de médecin pour cela. Je m'occupe de moi-même pour mes vraies chaleurs.

Éric s'approcha du plan de travail et s'assit sur l'une des chaises.

— Vos injections sont de combien ? demanda-t-il.

— 350 de prophomol, lui répondit machinalement Faelinn.

Il regarda le médecin froncer les sourcils. Oui, c'était toujours surprenant quand il disait les milligrammes de prophomol qu'il s'injectait. Mais il n'avait malheureusement pas le choix de prendre aussi gros. Les précédents médecins avaient essayé de lui donner moins, mais ces vraies chaleurs étaient continuelles.

— C'est assez fort ce que vous prenez, lui dit Éric.

— Plusieurs médecins ont essayé moins, mais cela n'a jamais fonctionné. Avez-vous terminé avec vos questions ? demanda vivement Faelinn qui perdait patience.

— Je vous aime bien, Faelinn. Vous êtes franc et brut de décoffrage pour un oméga. Ce qui est très rare puisque vous avez tendance à vous taire.

Le jeune homme ricana.

— Vous parlez en connaissance de cause ?

— Non. Juste Riordan qui me l'a dit, reprit Éric en regardant les réactions du jeune oméga.

Le premier réflexe de Faelinn quand il entendait le prénom de Riordan être cité, il se mordait la lèvre inférieure alors que son cœur s'emballait dans sa poitrine. Il perdait vraiment contenance quand il pensait à lui. Il avait su qu'il le regardait à travers les vitres teintées avant leur départ et il n'avait pu s'empêcher de tourner la tête dans sa direction quand il avait senti ses yeux poser sur lui alors qu'il revenait d'une promenade avec les enfants. Chose qu'il faisait assez régulièrement.