Chapitre 17: Le cauchemar

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Hélena avait eu le temps de rassembler les couteaux qui servait aux coureurs dans la salle des cartes et de les mettre dans un sac à dos ainsi que de prévenir les Blocards restés près des Portes et les avait tous envoyés dans la forêt, avec les Bâtisseurs. Ceux qui étaient trop éloignés des bois, elle les avait dirigés vers les cabanes les plus difficiles d'accès, situées au centre du hameau, avec l'ordre de barricader toutes les issues.
La Medjack avait envoyé un groupe de Torcheurs en panique dans les cages de la Fosse, seul refuge duquel ils n'étaient pas trop éloignés. Hélena s'arrêta, sa poitrine se soulevant au rythme de sa respiration bien trop rapide, épuisée.

Essoufflée, mais encore endurante, elle détala en direction du point de rendez-vous donné par Thomas. Elle devait faire vite, et revenir avant qu'ils ne scellent les barricades, sans quoi elle devrait trouver un autre refuge. Et la Salle du Conseil étant située au coin Sud-Est du Bloc, il lui faudrait parcourir une grande distance avant de retrouver un abri. Un abri qui serait, par voie de conséquence, loin de Newt, loin de Thomas, Minho, Chuck, Alby, loin de tous ceux qu'elle ne voulait absolument par perdre. Un arbi où elle devrait prier pour qu'ils restent en vie, et où elle ne pourrait pas s'en assurer elle-même. Il fallait qu'elle arrive à temps. Il le fallait ! Hélena accéléra encore, ignorant la brûlure de ses poumons et ses jambes qui criaient grâce.

Au moment où elle voyait enfin la Salle du Conseil, à environ trois cents mètres devant elle, Hélena entendit un hurlement retentir. Près d'elle. Trop près d'elle.

Un Griffeur se ruait dans sa direction en criant, remuant sa tête immonde et grisâtre, délaissant le corps d'un Blocard agonisant, qu'Hélena n'eût pas le temps de reconnaître. La bête avait achevé de le déchiqueter et se jetait à présent sur une nouvelle proie. Et, apparemment, cette saloperie avait décidé que ce serait la Medjack.

Hélena sentit son cœur faire une embardée dans sa poitrine, explosant derrière ses côtes, et elle fit demi-tour en moins d'une seconde. Elle ne réfléchit pas, son cerveau semblait s'être éteint. Elle ne pouvait plus aller dans la Salle du Conseil, car si elle le faisait, elle y amènerait avec elle ce putain de Griffeur. Sans cogiter, Hélena détala vers la forêt, l'atroce mécanisme à ses trousses. Son instinct de survie domina sa raison. Hélena ignorait que, de toute manière, les portes de la Salle du Conseil étaient déjà barricadées.

La jeune fille accéléra encore, mais la fatigue la gagnait peu à peu, et elle avait beau être extrêmement rapide, ça faisait des mois qu'elle ne s'entraînait plus, et jamais elle n'avait couru aussi longtemps à une telle vitesse. Ses jambes commençaient à s'engourdir, ses poumons ne lui amenaient plus assez d'air. Hélena espérait qu'elle arriverait à temps dans la forêt, où elle pourrait plus facilement se débarrasser du Griffeur qui la coursait. Elle ne pourrait plus maintenir l'allure très longtemps.

Tout autour d'elle, Hélena entendait des cris, des hurlements, des appels à l'aide, des bruits de machines, des coups, c'était le chaos, l'apocalypse, la mort. Comme si cette nuit ne se finirait jamais.

Hélena approchait des bois. La bête ne semblait toujours pas décidée à la laisser en paix, et la Medjack sentait son cœur tambouriner dans sa poitrine. Ses cuisses et ses mollets lui faisaient mal. Elle sentait chaque choc entre ses pieds et le sol se répercuter dans son corps, comme s'il était trop faible pour supporter une telle vitesse. Elle courait depuis trop longtemps.

Hélena franchit enfin la lisière de la forêt, et le Griffeur fut retenu par les branches basses des buissons des plus denses. La Medjack se retourna, n'osant y croire, et trébucha sur une racine épaisse. Hélena tomba, s'écroula sur son bassin, et un gémissement de douleur jaillit de sa gorge.

Soudain, le Griffeur hurla, et se dégagea des branchages fragiles en agitant ses pattes métalliques. Hélena bondit sur ses pieds avec la force du désespoir, manqua de trébucher une deuxième fois, et fonça à travers bois. Elle n'avait pas le droit de tomber, ni de ralentir... sans quoi elle mourrait.

Le labyrinthe d'Ariane {NewtxOC}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant