Chapitre 2: Le matin

13.6K 510 105
                                    

Cela faisait maintenant une semaine que la fillette se trouvait à l'infirmerie, sans pour autant avoir bougé ou fait le moindre geste.
Elle demeurait impassible dans son sommeil qui semblait se transformer peu à peu en coma.

Avant d'aller courir dans le labyrinthe, Newt avait modifié sa routine, passant la voir pour s'assurait que son pouls était toujours stable. Il ne faisait pas confiance aux talents des medjacks, les « médecins » du bloc, qui savaient certainement autant soigné que Winston, le maton des trancheurs.

Le blondinet lui ramenait également tous les matins la soupe que Poêle-à-Frire, le cuistot du Bloc, lui faisait spécialement.
Il prenait dix minutes pour lui faire avaler à la cuillère. Newt avait sans doute eut une sœur dans son passé, bien qu'il ne lui reste aucun souvenirs de sa vie d'avant, car il se sentait obligé de s'en occuper comme s'il l'avait déjà fait. Plus le temps passé au bloc, plus cela devenait dur de trouver un espoir auquel se raccrocher.

Après avoir passé sa journée à courir dans le dédale qui les encerclait, Newt passa à l'infirmerie où se trouvait également Zart, le maton de medjacks.

-À quoi ça rime? Lui demanda ce dernier. Enfin je veux dire à quoi ça sert de nous envoyer une gosse morte? Ils pensent qu'on a pas assez de problèmes comme ça?

-Elle va pas mourir.

En réalité Newt se demandait la même chose, appart Gally, la plupart des blocards pensaient que la fille avait avec elle leurs cartes de sortie mais les espoirs des adolescents s'amenuisaient de jour en jour, alors que la fille restait endormie.

Le matin suivant, il se réveilla en sursaut. Il avait fait un rêve ou plutôt un cauchemar. Difficile à déterminer car à la seconde où il s'était réveillé, celui-ci s'était évaporé comme toujours, devenant si brumeux que l'adolescent pouvait juste se remémorait de faibles lueurs bleutées.

Le soleil était en train de se lever dans la pièce qui lui servait de chambre, formant une lumière aveuglante rouge à l'horizon qui se dessiner derrière les immenses murs du labyrinthe. Les rayons lumineux traversaient une des fenêtres aux carreaux crasseux et venaient éclairer le visage du blocard, se reflétant dans ses yeux chocolats qu'il se frotta vivement, tentant de chasser le mal-être qui le parcourrait.

Il essayait de se souvenir d'au moins quelque chose: un visage, un lieu, un mot mais rien. Juste une lumière bleutée.

L'adolescent balaya rapidement l'espace du regard. Les sept coureurs et Alby dormaient paisiblement dans la pièce, certains à terre, d'autres sur les canapés usés datant d'une autre époque. Ils avaient pris l'habitude de dormir ici, dans la Ferme, afin d'être à l'abri des fêtes tardives et alcoolisées des bâtisseurs.

La Ferme était un bâtiment brinquebalant déjà présent lors de leur arrivée, de quatre étages et qui ressemblait d'ailleurs plus au décor d'une maison hantée qu'à une ferme. La composition de celle-ci avait été crée à partir d'un assemblage de rondins, de planches, de lianes et de fenêtres qui s'usait considérablement au fil des mois. Ce qui permettait surtout à la structure de tenir était sans doute le fait qu'elle était adossée au mur nord-ouest du labyrinthe. Mais elle était tellement détériorée que personne n'osait monter au troisième étage: l'escalier menaçait de s'effondrer même si on posait une plume dessus, d'autant plus qu'il manquait deux-trois marches. Le deuxième étage, lui servait d'infirmerie, il avait était entièrement réaménagé par les blocards avec les brancards qu'ils avaient trouvés et leurs réserves de médicaments. La pièce était éclairée que par des vieux néons grésillant à la lumière jaunâtre au plafond, recouverts de toiles d'araignée. C'était un mystère de savoir d'où venait l'électricité d'ailleurs. Il n'y avait aucun fil qui aurait pu leur permettre de retrouver une quelconque information.
Le dortoir lui, se trouvait au premier étage. C'était une vaste pièce à la tapisserie violette à moitié déchirée où il y avait seulement un canapé au motif vieillis, à moitié éventés ainsi que deux fenêtres permettant aux adolescents de se réveillait dès que le soleil se levait.
Enfin, au rez-de-chaussée était ce qui leur servait de cuisine. Bien que modeste, vieille et usée, elle contenait tout le nécessaire pour préparer un repas : un grand four, un micro-ondes, un lave-vaisselle et quelques tables bien que la plupart des Blocards préférés mangeaient sur les tables de pique-nique bancales situées à l'extérieur.
C'est là où Siggy, le maton des cuistots, passait la plupart de son temps. Il allait même jusqu'à dormir dans un sac de couchage près du frigo pour qu'aucun des adolescents ne touchent à celui-ci lorsqu'ils étaient prit d'une fringale nocturne. Siggy ne le quittait que pour aller dans la salle d'eau où il revenait toujours en courant à toute jambes.
Néanmoins il avait réussit à rendre la pièce propre malgré l'odeur d'humidité et de cuivre rouillée qui régnait. C'était devenu un espace conviviale même si peu d'adolescents prenaient la peine d'y manger.

Le labyrinthe d'Ariane {NewtxOC}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant