C H A P I T R E 5

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Je déambulai toujours dans les allées de la salle, évitant un peu Jeff désormais, lorsque je sentis mon téléphone portable vibrer dans ma poche. Je le sortis, et vis que ma mère était en train de m'appeler. Mon coeur rata un battement, je me sentis de nouveau comme l'adolescent que j'avais été lorsqu'il faisait une bêtise et qu'il craignait ensuite l'appel de sa mère. Là, j'avais peur qu'elle ait vu sur les réseaux la photo que Sarah avait posté et pourtant supprimé, et que donc elle sache que Louis était avec moi. Mais d'un autre côté, je réalisai qu'il y avait une chance qu'elle ne sache pas, mais si je ne répondais pas, elle allait très certainement appeler Camille, qui lui dirait. Alors, je tentai ma chance, et pris tout de même l'appel.

« Salut maman, dis-je naturellement.

- Comment vas-tu ? »

Je compris qu'elle ne savait effectivement pas que Louis était là, et qu'elle n'avait même pas entendu parler de cette histoire, sinon elle aurait crié ou m'aurait incendié de questions.

« Ça va, on prépare le concert.

- Parfait. J'aurais bien aimé être là...

- Tu étais à celui de Paris hier et vas venir au prochain concert, en Belgique, dans seulement deux jours. Ce n'est pas une très longue attente. »

Parfois, on me reprochait d'être un "fils à maman", mais je prenais ça comme un compliment. Chaque garçon a une mère, je ne comprenais pas cette faculté qu'avait les gens à rendre l'amour que l'on porte à sa mère ridicule.

« Tu as eu Camille au téléphone ?

- Oui, rétorquai-je. Brièvement.

- Comment elle va ? »

Ma mère n'avait rien de précis contre Camille, mais elle ne l'appréciait pas beaucoup car elle avait du mal à se faire à l'idée que c'était elle désormais, et plus Louis. Ces deux-là s'entendaient tellement bien... Tout était parfait. Mais ma mère faisait des efforts pour intégrer Camille, et j'appréciai.

« Bien. Elle a une grosse journée aujourd'hui apparemment, c'est le jour où ils recoivent la nouvelle collection alors tous les mannequins doivent essayer, et après ils déterminent qui est choisi pour les défilés et qui est choisi pour les shootings télévisés.

- Ça a tout de même l'air d'être un métier difficile.

- Oui. Mais c'est ce qu'elle aime alors c'est le principal. »

Je ne voyais pas ma mère, mais je devinai qu'elle hochait la tête.

« Je vais devoir te laisser, je repris. Je vais aller manger avec les musiciens.

- Oh, oui, c'est vrai qu'il est déjà 19h30. Je te rappelle après le concert ?

- Oui, parfait.

- Bisous mon chéri.

- Je t'aime, » dis-je avant de raccrocher.

Je soupirai. Elle ne se doutait vraiment de rien. Je secouai la tête. Il était temps de rejoindre l'équipe ; monter sur scène avec le ventre vide n'était pas envisageable.



« Distribution de bouffe japonaise pour tout le monde ! » s'exclama Mitch.

Il est vrai que quand cela touchait le domaine de la nourriture, celui-ci faisait preuve d'un certain enthousiasme. Je crois que ce sont les seuls moments où je l'ai vu réellement sourire – ainsi qu'à son mariage, puis le mien. Mais ce sont des histoires pour plus tard, bien plus tard.

Pour tes yeux seulement - Larry StylinsonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant