Et ainsi, cela s'est enchaîné. Les dates se sont simplement succédées après Anvers. Il y a eu Stockholm, Copenhague, Oslo, entre cela les jours tranquilles sur place...Huit jours, seulement huit jours s'étaient écoulés depuis la folle nuit que Louis et moi avions passé à Amsterdam. Et cela peut paraître minuscule, huit jours. Mais ce n'est qu'un point de vue, car huit jours c'est aussi 192 heures. Et 192 heures, lorsqu'on est dans l'état dans lequel j'étais, c'est juste une éternité.
À cela s'ajoutait le fait que j'avais ainsi que mon équipe un rythme de tournée ; donc, un quotidien effréné. Tout se passait vite, et c'était intense. Et non, on ne peut pas dire que je m'étais remis de cette histoire avec Louis, pas en huit jours. Mais je le cachais de mieux en mieux, j'essayais de ne pas trop y penser, de ne pas pleurer dans mes draps d'hôtel le soir. Et vous savez quoi ? J'échouais lamentablement.
Mentir, cacher mes émotions, dire de faux propos à mes collègues et amis, tenter de jouer l'indifférent ; ce n'était pas moi et ça ne l'a jamais été. Mais je m'efforcais tout de même de le faire, aussi pitoyable et pas crédible que cela était.
Puis, il y a eu Oberhausen.
Je chantai, comme d'habitude, une ballade, sur la seconde scène installée. Les yeux fermés, le rythme en moi, cette folie d'un concert me donnant la chair de poule. Et il y avait encore toutes ces vibrations, le public, ces milliers de fans, chantant... Ça me faisait, littéralement, vibrer. À chaque représentation c'était la même chose mais cela ne perdait pas d'intensité. C'était le même effet électrique.
J'ouvrai les yeux pour regarder cette magnifique foule, et c'est là que je remarquai. Les fans, le public en général, représentaient un drapeau LGBT. Parfaitement organisé, les couleurs dans l'ordre, avec une gommette sur leur flash de téléphone, et c'était si...
Je n'avais pas les mots. Et honnêtement, même avec le recul et les années, je ne les ai toujours pas.
« Tu es magnifique Oberhausen, » dis-je en regardant autour de moi.
J'étais simplement émerveillé, ému, heureux. Mon coeur se gonfla. Mais ce fut également violent, comme une claque. Amour, folie ou obsession, je ne sais pas ; mais je ramenai cela à Louis. La manière dont j'avais besoin de l'avoir contre moi, sexuellement ou juste affectivement. L'envie brûlante de s'aimer, au grand jour, que tout soit beau, et simple.
Mais rien n'était simple. Et devant le magnifique drapeau lumineux mis en place par Oberhausen, je réalisai une énième fois.
Si seulement cela pouvait être si simple...
▬
Je descendai de la scène, et à peine arrivé dans le couloir, mes musiciens me rejoignirent, tout heureux et sautillant.
« C'était tellement puissant ! S'exclama Clara.
- C'était magnifique, acquiesça Adam, plus pied à terre.
- J'ai adoré », souriai-je.
C'est évident que ce drapeau, toutes ses lumières vives et à la fois douces, c'était émouvant ; aussi bien pour moi, très impliqué dans la cause LGBTQ+, mais également pour mon équipe. Les voir si heureux, si satisfaits du concert, me fit plaisir. C'était ma satisfaction du jour.
J'attendis qu'Helene nous rejoigne, son appareil encore autour du cou pour lui demander :
« Tu as immortalisé ce moment ? Demandai-je.
- Le drapeau ? Oui, bien-sûr. C'est pas la première fois qu'ils le font, mais je le prends en photo à chaque fois. C'est magnifique. »
J'acquiescai, souriant. Cela faisait du bien.
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Pour tes yeux seulement - Larry Stylinson
Fanfiction- FICTION TERMINÉE - « Lorsque l'on cherchait "Harry Styles", soit mon nom, sur Google, les premiers résultats étaient des articles, tous concernant ma vie privée : petite-amie, rumeur, sexualité. Je n'étais qualifié uniquement par l'aspect personne...