La nuit qui a suivie, quel vide intersidéral je ressentis. Elle, je m'en rappelle, et je peux vous assurer qu'elle a été bien trop éprouvante pour un être humain. J'aurais pu simplement rester à me morfondre chez moi, à vider mon corps de toute son eau, à me laisser submerger par les souvenirs et leur beauté. Mais, non. Rester seul m'aurait permis de me rendre compte, de réaliser que mon idylle avec Louis était terminée. Seul face au terrifiant démon, j'aurais réalisé, mais à quel prix ?Alors, au petit matin, n'ayant aucunement dormi et ressemblant à une animation de la société AtmosFX*, je décidai d'appeler ma mère.
« Est-ce que je peux venir... Ma voix craqua, est-ce que je peux venir à la maison ? »
Évidemment, celle-ci accepta et sans en attendre davantage, je partis en direction de ma maison d'enfance. Finalement, cela tombait plutôt bien, car je possédai une pause, ayant fini la tournée pour mon deuxième album. Je sais pertinemment que si cette rupture avec Louis était survenue pendant ma promotion ou pendant une tournée, cela aurait été ingérable. J'aurais dû prendre une pause inexpliquée au public et là, un désordre sans nom aurait débuté. Donc dans un sens... Merci Louis d'avoir fait ça alors que je m'accordai une pause auprès du public.
Je pris le volant pour faire quelques heures de route, de Londres à mon village d'enfance, Holmes Chapel. Plus sérieusement, ne prenez jamais l'état quand vous êtes dans un état similaire au mien à ce moment-là. Cela a tout de dangereux, et sincèrement, se mettre en danger gratuitement n'a rien de drôle. Mettre en danger les autres en plus ; encore moins.
Je garai mon véhicule et arrivai chez ma mère. Elle me prit dans ses bras pour me saluer et ce simple contact me fit du bien. Je fis un effort colossal pour ne pas fondre en larmes dans ses bras, et comme miraculeusement, j'y parvins. Mais ce n'était que l'espace d'un câlin, car évidemment, c'était assez absurde de penser que je pourrais jouer la comédie non-stop, pendant plusieurs jours.
Trois heures, en vérité. Il a fallu trois heures pour que ma mère remarque. J'étais assis sur le canapé, une couette sur moi, le chat de ma mère couché à côté de moi. Celle-ci était sur le fauteuil d'en face, silencieuse, jusqu'à ce que :
« Harry, qu'est-ce qu'il se passe ? »
Je ne m'étonnai pas à l'entente de la question, car je me doutai qu'elle allait être posée à un moment. Celui-ci était simplement arrivé, peut-être juste un peu plus tôt que je le pensai. Je ne regardai pas ma mère ; j'esquivai ses yeux en baissant les miens. Je me pinçai les lèvres.
« Rien, c'est... Rien, je t'assure.
- Chéri...
- Ne t'inquiète pas maman. C'est rien.
- Je suis ta mère, et tu veux vraiment me faire marcher avec ton "il ne se passe rien" ? »
Je soufflai. Ce n'était pas rien, c'était évident, et je ne possédai donc aucune crédibilité avec cette réponse. Pour tenter de me rattraper, j'ajoutai :
« J'ai une panne d'inspiration, une grosse panne... Pour le troisième album, je n'y arrive pas. Je n'ai pas l'impression que c'est authentique. »
En réalité, avec ce que je vivais présentement, j'avais de la matière pour écrire des dizaines de chansons. Il paraît que les émotions négatives sont bonnes pour l'inspiration, et je crois que c'est bien vrai. Donc pour le coup, mon excuse parut crédible.
Ma mère soupira, compatissante, avant de prendre place à mes côtés.
« Ça arrive, tu sais, dit-elle de sa voix rassurante. À tous les artistes, un jour. Il faut que tu prennes ton temps, que tu ne te forces pas, sinon ça fera superficiel et toi, tu n'as rien de superficiel. Mais je pense qu'il faut avant tout que tu arrêtes de te mettre la pression... Tu fais avant tout ça pour toi, même si en bonus tu as l'amour de milliers de personnes. Tu viens tout juste de terminer ta tournée de deuxième album, alors je ne suis pas sûre que te presser à rédiger le troisième soit une super idée. Repose toi chéri. Tu es à la maison, repose toi. »
VOUS LISEZ
Pour tes yeux seulement - Larry Stylinson
Fanfiction- FICTION TERMINÉE - « Lorsque l'on cherchait "Harry Styles", soit mon nom, sur Google, les premiers résultats étaient des articles, tous concernant ma vie privée : petite-amie, rumeur, sexualité. Je n'étais qualifié uniquement par l'aspect personne...