Epilogue

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Comme à mon habitude éternelle, je me donne à fond sur scène, dansant comme je ne sais pas le faire, et chantant. Je suis dans mon élément, les fans sont dans le leur.

À chaque tournée, que j'en fasse une, trois, ou vingt, c'est le même sentiment. Vais-je un jour m'en lasser ? Est-ce même possible ? Je ne crois pas.

J'ai cette étendue de gens devant moi, qui m'aiment, qui disent me devoir tant - mais je leur dois bien plus. Je ne l'exprimerai jamais assez.

Je crois que ça fait partie de ces choses inexplicables, dans la vie. Le genre de choses qu'il faut vivre. Les émotions.

L'amour.

Sous toutes ses formes.

La musique bat son plein, jusqu'à s'arrêter soudainement. La foule continue à crier, et je souris. Je souris tellement. Je suis si heureux.

« Merci d'être toujours là pour moi, dis-je au public. Bonne nuit ! »

Embrassant mes mains pour leur envoyer des baisers à multiples reprises, je quitte finalement la scène plein d'adrénaline pour retrouver Louis m'attendant dans les coulisses. Ce n'est plus réellement un secret mondial de toute façon - mais là n'était pas le plus important pour Louis et moi, de toute façon.

Le plus important pour a toujours été de s'avoir s'aimer bien avant de savoir s'aimer devant les autres. Mais tout est rempli, alors c'est parfait, n'est-ce pas ?

« Tu étais magnifique ce soir, me souffle-t-il avant de me voler un baiser, devant les autres - parce que nous n'avons pas - plus - peur ou honte.

- Merci. »

Je souris.

Les tournées commencent, s'achèvent, et cela continuera aussi longtemps que je serai chanteur - probablement aussi longtemps que je serai en vie.

Mais certaines choses ne changent pas, jamais. Certaines choses, elles, se stabilisent. Comme un garçon mécheux aux yeux bleus en ma compagnie.





Avec les années en tant que chanteur, j'ai appris à gérer le stress devant une foule - d'abord accompagné de mes meilleurs amis ainsi que de mon petit-ami, puis ensuite, seul avec mes musiciens. Il l'a fallu, dans notre métier - savoir gérer les foules, l'angoisse et tout ça.

C'est le genre de choses nécessaires pour avancer dans ce milieu. Et c'est ok.

Mais le jour de mon mariage à Las Vegas, je n'avais clairement pas su gérer mon stress. Et là, pour le deuxième, c'est peut-être encore pire.

« Arrête de t'en faire Harry », rigole Sarah, sa petite fille posée à côté.

Elle me fixe de ses grands et beaux yeux et je lui fais un sourire qui fait éclater son rire de bébé. Elle est adorable. Et je suis ravi d'être son parrain. J'aime beaucoup trop les enfants.

« C'est normal de s'en faire, je dis, en contrôlant ma respiration. Ça a déjà foiré une fois pour moi en plus.

- Sauf que là, t'es plus sur que tu l'as jamais été.

- C'est vrai. Mais quand même. »

Je me regarde dans le miroir, une énième fois. J'ajuste cette stupide cravate - dont je n'ai pas fait le noeud moi-même, évidemment - et me répète que ça va. Je suis sûr, ça, c'est clair.

Cela toque à la porte et je me tourne, voyant apparaître Louis dans l'encadré. Lui aussi est apprêté, et magnifique. Mon souffle déjà difficilement contrôlable se coupe alors que je le vois.

Sans piper mot, Sarah nous laisse en quittant la pièce avec son bébé. Elle l'emmène dehors pour qu'elle s'émerveille devant les papillons.

« Tu es beau, je dis à Louis. Mais tu sais - ça porte malheur de se voir avant la cérémonie.

- J'emmerde le malheur, il rigola. J'avais envie de te voir. Et de vérifier que ton noeud de cravate était bien fait. »

Il s'approche et fait semblant de l'analyser.

« Ouais, ça me paraît pas mal.

- C'est Mitch qui me l'a fait, je ris.

- Il fait bien les choses ce Mitch. Même les bébés. C'est fou, quand on la garde elle ne pleure jamais - tu le crois, toi ? »

Il aborde vraiment un visage de choc, et cela me fait rire.

Je ne sais pas si tout ce que dit Louis est vraiment drôle, ou si je suis simplement aucunement objectif face à son humour. Peu importe, tant que je suis heureux.

Et dieu que je le suis.

« Bon... C'est le grand jour. »

J'acquiesce à ses mots et me pince les lèvres.

Nous nous sommes déjà dit mille et une fois que nous avons parcourus du chemin, que nous sommes heureux de l'issue, que tout va bien désormais.

Inutile de le répéter, même en ce magnifique jour. Car c'est juste évident.

« Tout se passera bien, je lui souris.

- Tu sais - c'est que notre deuxième mariage, il hausse les épaules innocemment, et tu sais ce que les gens disent...

- Je sais, je roule des yeux. Jamais deux sans trois. Mais tu sais quoi, au pire ? On se mariera trois fois, ou peut-être quatre. Tant que ça nous va. »

Il rigole et secoue la tête, signe qu'il n'y a pas moyen.

Et ça ne dépend que de nous, de toute façon. Parce que c'est notre histoire à nous, et à personne d'autre.

« Je sais que ça se passera bien, il dit finalement. Outre tous ces discours clichés, je suis sûr de ce que je fais. Plus sûr que je l'ai jamais été. »

Je m'approche de lui et l'embrasse, dans la tendresse la plus totale.

Nous l'avons bien mérité, ça, c'est sûr. Après tout ce qu'on a vécu, ensemble et puis respectivement, nous avons bien le droit de déborder d'amour.

Echangeant un regard, nous quittons la pièce pour rejoindre l'extérieur de l'endroit, où toutes les chaises des invités sont dressées - où notre union a lieu.

Et nous marchons ensemble dans l'allée prévue à cet effet, pour aller, encore une fois ensemble, jusque devant l'homme qui doit nous unir aujourd'hui.

Au dessus de la falaise.

Notre falaise.

Il y a toute l'étape basique des discours, des promesses - mais nous ne les sommes déjà faites, et nous recommencerons s'il faut, encore et encore. Alors, nous n'écoutons même pas ce qu'il raconte. Nous sommes trop perdus dans les yeux de l'un et l'autre.

Il n'existe pas d'histoire d'amour parfaite. Il n'existe pas d'histoire sans larme, sans blessure et sans problème. La nôtre, parmi des millions d'autres, en est une preuve à elle seule.

Il n'existe pas de « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants », ça, ça n'existe pas. Même si je me tiens ici avec Louis en ce jour, je sais qu'il nous arrivera encore des malheurs, qu'on ne s'imagine probablement même pas encore - mais ça n'a aucune importance.

Parce que nous les surmonterons, comme tous les êtres humains.

Parce que c'est ça, être humain. Être en vie. C'est risquer, pour des beaux yeux.

Et parce qu'à ce moment précis, je regarde Louis dans les yeux. Et je sais que même imaginant que le pire des scénarios finisse par nous arriver, ce n'est pas grave.

À notre manière, on se retrouvera.

Pour tes yeux seulement - Larry StylinsonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant