Pour tes yeux seulement - Larry Stylinson

C H A P I T R E 1 7

Que dire ? J'aurais tellement de choses à raconter, en réalité. Mais je pense que certains éléments seraient trop de détails pour cette histoire, des détails pas forcément nécessaires. C'est vrai que j'ai l'impression que tout a son importance, que chaque seconde a constitué notre histoire, et c'est un peu le cas, le temps était compté et précieux, mais tout raconter dans les plus grands détails serait inutile.

Entre la date de Madison Square Garden et la dernière date de ma tournée, il y a eu 22 jours. Uniquement 22 jours. Trois semaines. Cela peut paraître beaucoup, trois semaines, mais finalement c'est tellement peu, cela passe tellement vite. Durant cette vingtaine de jours, Louis resta à mes côtés. Nous ne parlâmes pas de sa présence constante, je ne lui demandai pas quels rendez-vous il avait, pourquoi, où, et il ne m'interrogea pas sur le fait que pendant tous ces jours Camille ne vint pas, ne m'appela même pas. On était vraiment juste dans notre bulle, et c'était aussi bien que mal. Car une bulle, c'est fragile, et cela finit par percer.

« Je n'arrive pas à croire que c'est la fin de ça, dit Sarah. C'est devenu ma vie, pouffe t-elle ensuite même si elle est triste.

- C'est devenu notre vie à tous, ajoute Helene. J'ai pris plus de 5 000 photos pendant cette tournée, j'ai changé de carte de mémoire trois fois. Ces photos vont me hanter. »

Nous rîmes tous un peu entre deux bouchées de nos plats, mais il y avait également de la tristesse dans nos rires. Même dans celui de Louis. Un rythme de tournée est tellement fou, le vivre en direct est tellement éprouvant et cela fusionne avec notre âme. En tant que chanteur, mais également en tant que musicien, et en tant que personne du staff. Cela dure des mois et devient un mode de vie. Alors quand la fin arrive... C'est triste, c'est évident. Une sorte de page qui se tourne, une ère qui touche à sa fin.

« Ne vous inquiétez pas, rassurai-je. C'est la fin de la première tournée mais je ne compte pas changer d'équipe pour la deuxième, et la troisième non plus. On va continuer un moment ensemble. Si vous le voulez bien. »

Ne possédant aucune retenue, je levai les yeux vers Louis, assis en tailleur sur un canapé en face, mangeant aussi, en silence. Personne ne remarqua mon regard tourné vers lui, pas même lui-même.

« Évidemment qu'on le veut, répondit Clare. C'est même déjà noté dans mon agenda. Depuis le premier jour de cette tournée, en fait. »

Nouveau rire général.

« Ça va me manquer quand même, ajouta Mitch en passant son bras autour de Sarah. J'étais juste un mec qui travaillait dans une pizzeria avant ça. Ça a changé ma vie, c'est fou.

- Wow, Mitch est sentimental, méfiez-vous », parla finalement Louis.

Encore une fois, tout le monde rigola. C'était une bonne ambiance, saupoudrée de tristesse mais ce n'était pas négatif. Et puis, Louis faisait constamment rire tout le monde. C'était un peu le clown de service, depuis toujours, dès notre rencontre. Alors certes il avait prit en maturité avec les années, mais il restait ce garçon à un humour piquant mais communicatif. Et il était tellement intégré dans mon équipe de tournée qu'il assurait sans problème ce rôle de comique.

« Je pense que moi, dit Jeff, ce qui va le plus me manquer c'est les tenues d'Harry.

- Oh, ouais, je suis d'accord, rit Adam. Et sa faculté à nous assortir à lui quand il se met en Kilt, on connaît.

- Eh, rigolai-je, on est une équipe, on s'assortit. »

Mon guitariste roula des yeux, amusé.

« Moi, réfléchit Helene, je pense que... C'est définitivement la gentillesse des fans. Ils ont été si gentils avec nous tous, et avec moi qui suis arrivée après le début de la tournée, ils ont tellement aimés mes photos... C'était adorable.